Eric-Emmanuel Schmitt est un écrivain français, de l’Académie Goncourt. Voici ce qu’il écrit dans Le Monde ce jour, au sujet de la littérature : http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/05/14/m-macron-soyez-un-president-litteraire_5127419_3232.html
“Aimer la littérature, c’est s’intéresser autant aux ouvriers que décrit Zola qu’à la Princesse de Clèves, autant aux paysans de Sand qu’aux aristocrates de Proust, autant aux libertins de Laclos qu’aux âmes souffrantes de Bernanos, autant au christianisme de Bossuet qu’à sa critique par Diderot. Aimer la littérature, c’est non seulement dépasser les idéologies figées mais franchir les frontières : c’est devenir russe en lisant Dostoïevski, japonais avec Mishima, italien avec Moravia, allemand avec Mann, égyptien avec Mahfouz. La littérature enjambe même les frontières du temps puisqu’elle m’a permis de vivre au Ve siècle av. J.-C. avec Sophocle ou à la renaissance avec Shakespeare et Cervantes.
L’homme qui lit atteint l’universel. Il n’incarne plus un seul groupe, des intérêts précis, une classe sociale, un étage de la société, non, il transcende les définitions et ne connaît plus rien d’étranger. Il épouse le multiple dans sa complexité.” Erich-Emmanuel Schmitt (Le Monde).
C’est si juste : l’homme qui lit n’a pas peur de l’étranger, l’homme qui lit connaît le monde et son Histoire, parce qu’il voyage.
Cette tribune s’adressait à M. Macron, dont on dit qu’il aime la littérature, les mots choisis : l’écrivain E.E. Schmitt implore le nouveau président d’être, en effet, un amoureux de la littérature, pour restaurer l’image d’un président littéraire, lettré. Ah, si tous mes zélèves pouvaient tout à coup aimer lire…