Sep
03
Classé dans (Correspondance) par Agnès Dibot le 03-09-2014

Le mot est à la mode, tendance, presque glamour, dans la bouche de nos zélèves qui, dès qu’ils franchissent les grilles du lycée, se mettent à parler de nous, leurs professeurs de troisième (mission achevée le 28 juin) comme de leurs “ex-professeurs” : eux disent “ex-profs”.

Ex-profs ? Et pourquoi pas ex-maman, ex-papa (Ryhad se reconnaîtra) pendant que nous y sommes ? Il est vrai que, dans les colonnes du Torchon, nous avons utilisé le préfixe en l’accolant à maintes reprises au nom “élèves” : mea culpa, mea maxima culpa. Mais que Julie, Eden, Anissa, utilisent ce terme, alors que nous ne sommes séparés, elles et nous, les enseignants, que depuis deux mois, est une prise de conscience qu’irrémédiablement, rentrée après rentrée, DNB après DNB, nous quittons nos zélèves. Ou plutôt, nous sommes quittés par nos zélèves.

Rupture par consentement mutuel : ils empochent, l’air bravache, leur diplôme, traînent un peu les pieds dans la poussière de la fin juin, vous saluent qui d’un “Allez, à plus, M’Dame, vous étiez pas trop mal comme prof, sauf en informatique, là ça craint. On s’reverra bien un jour”  ou bien ils ne vous quittent plus, trouvent mille et un prétextes pour vous croiser au hasard des couloirs, viennent papoter pendant les dernières récréations, squattent même vos ateliers de début juillet, on en retrouve même certains près de nos voitures quand le Grand Départ du collège se fait imminent… Ceux-là sont les chouchous, parce qu’ils ne vous disent pas de suite que vous allez devenir un(e) Ex, non, ils vous assurent que vous serez, dans leur coeur, l’Ex Préféré(e), l’Elu(e), roi/reine au royaume des Ex-profs…

Et, une fois qu’ils ont réalisé que le Grand Départ du collège devait se faire, ils baissent leurs yeux un tantinet embués, reniflent discrètement, tournent les talons, filent crânement (mais sûrement) vers la grille de sortie… un petit regard en arrière, quand même, pour voir si nous, les Futurs-Ex, on tient le choc (c’est vrai, ça, on les a chouchoutés pendant neuf mois, quand même, une gestation, ça compte… On les a connus bébés, à leur entrée en sixième… On ne va pas pleurer, quand même… On a une fierté, une réputation…) : ils font semblant d’avoir un lacet à refaire, une bretelle de cartable (le cartable-prétexte : vide. ) à replacer sur l’épaule, glissent un regard vers vous : “M’Dame, au pire, on se parlera sur Facebook, et pis, le baby sitting, c’est quand vous voulez, on viendra geeker avec votre fils ! Et pleurez pas, on reviendra vous voir !”.

Et le meilleur, c’est qu’ils le font ! Parfois, même 15 ans après (oui, ça marche avec deux chiffres à partir d’une certaine expérience dans le métier : des Ex élèves, certains parmi nous en ont une foultitude en stock…), ils vous font la surprise de débarquer à la loge : ils vous ont retrouvé sur Facebook (diantre…) et viennent vous raconter leur vie : ça, on aime ! (like)

Nos dernières Ex, les plus récentes, ce sont Julie, Eden, Anissa et Joana, qui nous ont fait la joie de nous rejoindre hier midi au Lac pour le pique-nique : leur rentrée au lycée à peine faite, elles retrouvaient leurs Ex-profs avec un peu de bonheur, semblait-il, puisque Julie est même revenue après ses “cours”, pour papoter, et même aider au rangement du matériel. Ah, ces chers Ex… Comme dans toute rupture par consentement tacite et mutuel, résigné, l’indépendance prend du temps…

Merci, donc, à nos chères Ex d’un jour : les petits sixièmes ont dû se demander ce que faisaient là ces grandes filles, avec leur allure de lycéennes et leur emploi du temps à 40 heures (toutes cases remplies, sur le papier…), leur carnet de liaison flambant neuf, au format de poche (tiens, il faut que le micro-sac à main puisse le contenir : l’Education Nationale s’adapte à la mode mini, voire nano), au milieu de leurs tout nouveaux profs (Futurs Ex au bout de quatre ans de vie commune, cinq pour les moins chanceux)… Toujours est-il qu’on aime, nous, les Ex-profs, ces petites rencontres fortuites sur l’herbe verte de nos journées EXtraordinaires de rentrée pas comme les autres.

Place, ce matin, à la Vraie Rentrée : les Ex sont remplacés par des Néo. Et longue vie à nos Ex-élèves… On les reverra toujours avec plaisir… A bon entendeur !

 

Sep
02
Classé dans (Correspondance) par Lenny JUDE le 02-09-2014

Bonsoir M’dame et tous les autres, comment allez-vous après deux mois à vous dorer la pilule au soleil ? Quoique, plutôt sous un parapluie avec une lampe UV vu le temps qu’il a fait. Vous avez vu, M’dame, ce soir, il y avait Le pantalon et en voyant ça, j’ai eu une pensée pour vous. Bonne rentrée à vous et à bientôt. 🙂

Sep
01
Classé dans (Correspondance) par Agnès Dibot le 01-09-2014

A mes chers ex-zélèves de troisième, bonne rentrée à vous demain : le lycée vous ouvre ses portes… Et vous allez me manquer 😉

Ecrivez-nous, donnez de vos nouvelles, je veux bien vous ouvrir une rubrique “des nouvelles du lycée” : vous conservez votre statut d’auteur dans ce journal en ligne, n’hésitez pas !

Benoît Hamon assurait hier soir, sur France 2, que son départ du gouvernement (ministère de l’éducation nationale, pour les zélèves qui auraient manqué l’info) n’aurait pas d’incidences sur la rentrée scolaire, qui, bien évidemment, était préparée, et bien préparée. A l’avance.

Ni paris ni pronostics : un peu de patience avant de connaître le nom de celui (celle) qui prendra la suite à la tête de notre ministère. En attendant, nous retrouverons, quant à nous, élèves comme professeurs, notre équipe de direction avec Mme Fontenit, Mme Picou et… Ah non, M. Bouthier s’envole vers de nouveaux horizons au climat plus doux. Nous ferons donc connaissance avec notre nouveau principal adjoint dans quelques jours.

Théo ne manquera pas, si je le connais bien, de conclure l’actualité politique et la valse des ministres par un “Le changement, c’est maintenant”…

http://www.liberation.fr/economie/2014/08/25/la-contestation-de-l-austerite-au-coeur-de-la-crise-politique_1086526

http://abonnes.lemonde.fr/politique/article/2014/08/25/quatre-questions-sur-la-demission-du-gouvernement-valls_4476139_823448.html

Août
22
Classé dans (Le Torchon en vacances) par Agnès Dibot le 22-08-2014

Déjà bientôt finies, les vacances ? Impensable : on s’habitue si facilement au farniente…  Il est temps de songer à arpenter les rayons fournitures des supermarchés… 🙁

Espérons que tous nos entorchonéidés ont su se reposer (et s’informer : hélas, l’actualité fut riche) et seront prêts, dès début septembre, à retrouver le chemin du collège (ou du lycée ;)) avec le sourire…

Bonne fin de vacances à toutes et à tous !

Juil
30
Classé dans (Correspondance) par Anissa Ramdane le 30-07-2014

Nous sommes en pleines vacances mais je reste fidèle au torchon. 😉
Et je remarque que Monsieur ou Madame l’inconnu se fait plus rare, mais que se passe-t-il donc ? C’est les vacances ? Avez- vous disparu ? Je n’y crois pas une seconde, alors revenez vite… S’il vous plaît.
C’est vous qui alimentez les articles en les commentant et en donnant votre avis et là plus rien, malheurs !
Ce que j’espère de vous, c’est que qui que vous soyez, je voudrais que vous continuiez à commenter les futurs articles et surtout que vous continuiez à les lire, à nous suivre et que comme cette année avec nous, l’année prochaine, vous poursuiviez cela. (Ou pas, comme nous étions les meilleurs…) En tout cas, moi je continuerai à vous suivre, malgré que je ne suis désormais plus une collégienne.. 🙁
J’espère que ce petit article vous aura réveillé et que notre site, vous suivrez.

Juil
20
Classé dans (Correspondance) par la Vieille Garde le 20-07-2014

ma dame,

Vous le saviez et cela se confirme à ce jour, mes passages sur ce blog, que je vis naître, n’osant dire que je le portai en votre compagnie sur les fonts baptismaux, se firent, cette année, fort rares. La nécessité de prendre du recul, tout en faisant de la place, ou bien de tourner une page, de ne pas vouloir avoir à se souvenir de ce qui fut en déplorant ce qui est, ce doit être un mélange de tout cela qui m’y poussa.

Je vous suis naturellement fort reconnaissant de cet apostrophe au détour d’un article estival et ne puis me soustraire au renvoi d’un signe. Il suffit d’un signe, un matin, vous le savez bien, pour que les choses soient autres.

Nous eûmes donc au cours de cette semaine “école ouverte”, quelques moments agréables que je garderai, égoïstement, en souvenir. Pas d’article en vue, surtout pas de ces longs articles qui, autre temps, autres mœurs, se virent si décriés et ciblés comme l’exemple de ce qu’il ne fallait pas faire, ce qui, au passage prouve bien ma nature profonde de pédagogue, de mes erreurs et errements aussi, il faut tirer un enseignement.

Qu’il me soit cependant donné ici de féliciter toutes celles et ceux qui firent l’effort, plus ou moins soutenu, de participer et d’animer ces pages au long de l’année écoulée. J’ai constaté, concernant la  prochaine, que les effectifs friseraient le pléthorique, tant en 4è qu’en 3è et je sais que vous aurez à cœur de conduire ces jeunes écervelés vers plus de rigueur et d’attention à leur quotidien, ce dont je vous remercie. Je veillerai, quant à moi, à leur montrer que cette méthodologie et cette acuité du regard doivent aussi, voire surtout,  se porter sur le passé.

Je demeure, ma dame, votre respectueux et dévoué serviteur, formulant des vœux afin que l’été, au mitant duquel nous nous trouvons, continue à vous combler de ses bienfaits, espérant que, dès la fin du mois dédié à l’empereur Auguste, nous ayons l’heur de nous retrouver, certes vieillis, mais encore vaillants, afin de repartir à l’assaut de montagnes de paresse et d’abîmes d’inculture, qu’il nous faudra, tout à la fois, déplacer et combler.

Juil
17

Chers zélèves,

Quatrième roman (Théo tient les comptes) depuis le début des vacances : très belle lecture, que je vous conseille, à vous, mes chers ex-troisièmes : vous retrouverez dans ces pages une héroïne que vous connaissez bien : Antigone.

Ne soupirez pas !

Il s’agit du prix Goncourt des Lycéens, de 2013. Cette lecture vous est accessible, malgré la dureté de l’intrigue : l’idée est belle, un metteur en scène monte l’Antigone d’Anouilh en offrant les rôles à des acteurs choisis dans chaque communauté opposée, au coeur du conflit israélo-palestinien : où l’on comprend que chaque peuple souffre, que les enfants meurent dans chaque camp. Le projet de réunir le temps d’une représentation théâtrale, des acteurs ennemis, dans une tragédie moderne, est-il possible ?

Cette lecture résonne aujourd’hui de façon particulière : elle nous enseigne qu’on ne peut brandir un drapeau, ici, en France, sans connaître de l’intérieur cette terre meurtrie. Le héros ne prend pas parti : il vit, subit cette guerre, et tente désespérément de donner la parole à ses personnages. Bien plus complexe qu’on ne le croit quand on ne regarde que depuis le fond du puits : rappelez-vous de la grenouille…

Juil
15
Classé dans (Correspondance) par Agnès Dibot le 15-07-2014

Cher collègue, ami de blues quand la fin de l’année approche,

Finie, l’Ecole Ouverte ? Ne daigneriez-vous point publier un de vos si longs et passionnants articles pour nous raconter les mille et un périples  affrontés aux côtés de nos très chers zélèves ? S’il vous plaît…

J’espère que cette semaine supplémentaire fut riche en petits bonheurs et que les zados ont su, encore cette année, vous faire rire par toutes les maladresses qu’on leur connait et pour lesquelles on les aime.

Bien à vous,

A.

 

Juin
22
Classé dans (Correspondance) par Anissa Ramdane le 22-06-2014

La semaine dernière, avec les filles de l’équipe média, nous sommes allées dans les classes de 5èmes et 4èmes pour présenter l’option média, cette merveilleuse option qui est animée par Mme Dibot, ah ! M’dame Dibot…
Nous sommes allées dans les cours des autres puis on a détaillé, expliqué, recruté (ou du moins essayé) des élèves pour qu’ils fassent partie de cette option.
Nous avons tenu à leur présenter l’option, car ça nous tenait à cœur de pouvoir recruter des personnes pour que cette option dure, et continue avec amusement. On ne veut pas que cette option s’éteigne car Mme Dibot et nous, tenons à l’option média.

On a fait ce qu’on a pu, on leur a dit que cette option était la meilleure car ce n’est pas un cours c’est une classe de journalisme, on écrit des articles de presse ou de nos imagination ou de nos sujets préférés, le choix des articles n’est pas imposé. Puis, on fait aussi des débats, on defend notre opinion, on la partage… Cette option nous aide également à développer des connaissances en français et histoire, puis il faut être bien motivé pour faire des articles, être intéressant et intéressé.

En tous cas, nous, on a passé une année magnifique, puis cette option c’est vraiment la meilleure, moi bien sûr que je vais continuer à écrire plein d’articles même si je ne serais plus là..

Il faut retenir que cette option est magnifique et non tragique, il n’y a pas d’inquiétude à avoir par rapport à l’emploi du temps parce qu’elle ne rajoute aucun travail. Choisissez-la.