Déc
09
Classé dans (Je suis Charlie) par Agnès Dibot le 09-12-2015

Ils sont devenus fous ! Non ? Ce matin, dans Le Figaro (revue de presse), j’apprends qu’un article de Luc le Vaillant, publié dans Libération, fait polémique. Il parle de sa rencontre silencieuse et éphémère avec une jeune femme en abaya, dans le métro. Ce qu’il ose écrire, et avec un style que je continue de lui envier (!), c’est courageux si cela doit crée la polémique. “On n’écrit pas avec du sirop”, nous disait un autre journaliste droit dans ses bottes, John Paul Lepers : en effet, il faut parfois du cran, pour écrire quelque chose qui ne soit pas insipide. Voici le texte de Luc le Vaillant, à vous de juger : 

C’est un début de soirée dans le métro. Je suis sur la ligne 4. Le trajet se fait du nord au sud et la tranchée est verticale qui coupe la jugulaire de la capitale dans la peine.

La femme en noir est debout au coin d’une rame et n’attend personne. Elle a la puissance de celles qui aimantent à parité l’attention et la répulsion, la fascination et la détestation. Impavide, immobile, elle tient serrées les paranoïas ambiantes et calcifie les fantasmes destructeurs. Elle se retrouve encagée dans un grillage d’affects réprobateurs et de désirs ambivalents. Le tout lui fait un bouclier protecteur et un podium de pole-dance pour un strip-tease mystique terrorisant.

Elle porte une abaya couleur corbeau. La tenue traîne jusqu’au sol et balaie la poussière des anxiétés alentour. Les mains sont gantées et on ne saura jamais si les paumes sont moites. Cette autre soutane monothéiste lui fait la cuisse évasive, la fesse envasée, les seins restreints. Les cheveux sont distraits à la concupiscence des abominables pervers de l’Occident décadent. Ceux-ci ne rêvant, paraît-il, que de dénuder ce corps réservé à un seigneur et maître, réel ou spirituel, qui tient ses pouvoirs d’accaparement du Dieu unique à la féroce jalousie.

Seul le visage est apparent. Il est agréable, juvénile, d’un charme qui passerait pour insignifiant si cette cape obscure ne rehaussait la pâleur des joues de la jeune femme. Elle doit avoir dans les 25-30 ans. Elle est la sœur désolée et désolante des beurettes sonores et tapageuses qui égaient les soirées RATP.

Elle se tient droite et les regards oublient vite sa silhouette pour se concentrer sur la gibecière portée en bandoulière. Personne ne s’attend à en voir sortir un lapin blanc pris au collet. Tout le monde s’inquiéterait plutôt que le sac soit farci de TNT. Si l’œil du voisin de strapontin se fait inquisiteur, ce n’est pas pour pincer le bourrelet charmeur mais pour palper la possibilité d’une ceinture de chasteté explosive. Alors quand les doigts féminins amorcent le moindre mouvement, les sourcils alentour se froncent imperceptiblement.

Elle ne cille pas, ne bronche pas. La moue n’est pas bravache. La femme en noir ne manifeste aucune réaction apparente devant la réprobation qui coagule. Je ne sais si cette exposition la comble d’aise et la renforce dans son bonheur de braver les foules. A moins qu’elle ne se blinde pour résister à cette haine projetée par les siens et qui lui revient en boomerang.

Je me rassure en me racontant que ce choix régressif et réactionnaire n’aura qu’un temps. Que ce n’est qu’une saison de sa vie, qu’elle reviendra à des attitudes moins extrêmes. D’autres qu’elle ont survécu à leur période punk à chiens. Elle doit être dans le défi à la mort, dans l’ordalie de la jeunesse. Certaines descendent les chutes du Niagara, sniffent à s’en défoncer les cloisons nasales ou s’essaient à la prostitution. Et puis, on les retrouve à pagayer tranquilles, le nez frétillant d’aise, fières de leur sexualité mémère.

Je me dis que j’exagère, et toute la rame avec moi, de mettre en garde à vue le libre arbitre d’une pauvre petite croyante qui ne fait de mal à personne en suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome. Sauf qu’il y a peu de chances que la demoiselle fête les 110 ans de la loi de 1905 dont elle ferait plutôt des confettis. Elle peut toujours arguer d’une pratique piétiste qui ne fait pas de mal à une mouche, je ne peux m’empêcher de la voir comme une compagne de route des lapideurs de couples adultères et des coupeurs de mains voleuses. Tant qu’elle ne rafale pas les terrasses à la kalach, elle peut penser ce qu’elle veut, croire aux bobards qui la réjouissent et s’habiller à sa guise mais j’aimerais juste qu’elle évite de me prendre pour une buse. Arborer ces emblèmes sinistres revient à balancer un bloc d’abîme fondamentaliste sur l’égalité homme-femme, sur les libertés publiques et sur l’émancipation de l’individu. Ce qui est son droit le plus strict, même si je le juge inique.

Le métro continue sa route. A la station Saint-Germain-des-Prés, j’implore Simone de Beauvoir de faire entendre raison aux asservies volontaires. A Saint-Sulpice, le flip revient et je me raconte que la femme voilée est en cheville avec le conducteur salafiste et que mon supplice en sous-sol est pour bientôt. A Saint-Placide, quand se finit la théorie des saints protecteurs si peu laïcards, mon naturel paisible pète un plomb et j’écartèle les portes pour sauter à quai alors que je suis censé ne descendre qu’à la prochaine. Ma couardise laissant la femme-fantôme continuer à couvert sous le tunnel, immobile et tout de noir vêtue.

Luc Le Vaillant

Déc
08
Classé dans (Je suis Charlie) par jaime le 08-12-2015

Vous l’aviez vu après les attentas contre la rédaction de Charlie, les complotistes remettaient en cause la véracité des attentats.

http://latelelibre.fr/emissions/le-point-rouge/le-point-rouge-du-jihad-en-terrasse-2/

Il n’aura pas fallu longtemps pour retrouver les mêmes théories au lendemain du 13 novembre. La video présente ici John-Paul Lepers, journaliste créateur de la télé libre invitant des passant à participer à un échange au sujet du Jihad. Autour de la table, représentant des religions et écrivains évoquent leurs craintes. Un jeune intervient alors pour exprimer ses doutes. Pour lui, les attentats n’auraient pas eu lieu et tout cela ne serait qu’un coup-monté “politico-médiatique”. Je vous laisse regarder la suite.

voir à partir de 22 min

 

 

 

Nov
30
Classé dans (Je suis Charlie) par Aloïs le 30-11-2015

Je suis un zèbre. J’ai décidé d’assumer.

Un zèbre ? Cékoiça ? « Drôle de zèbre » est une appellation donnée pour éviter d’appeler les personnes concernées des surdoués.

Le mot surdoué est extrêmement mal choisi. Surdoué, pour moi, c’est plus doué, alors que je ne suis pas plus douée qu’un autre. Mon cerveau fonctionne juste un peu différemment.

Si le zèbre fut l’animal choisi, c’est à cause de ses rayures noires et blanches (originales), de son incapacité à vivre seul, du fait que ce soit le seul équidé à être indomptable par l’homme etc.… Bref, du fait que c’est un animal excentrique.

Mais, un « surdoué » c’est quoi ? C’est une personne qui réfléchit différemment des gens dits « normaux ». Ils sont plus rapides. Les surdoués sont hypersensibles, c’est à dire qu’ils centuplent les émotions qu’ils ressentent. Ils réfléchissent tout le temps, se posent toujours des questions. Des « pourquoi » la plupart du temps. Réfléchir tout le temps est fatiguant, ça demande beaucoup d’énergie.

Beaucoup de zèbres (~1/3) sont en échec scolaire. Aberrant, direz vous, qu’une personne soi disant plus intelligente ne réussisse pas à l’école.

Un zèbre est différent, il peut ne pas s’adapter au système éducatif lambda. Il aura besoin d’un cours qui va à son rythme, qui évolue différemment.

De plus, la différence ne plait pas trop aux autres élèves, qui vont être jaloux des facilités de leur « camarade ». Les zèbres étant hypersensibles, ils se poseront des questions, et vivrons très mal le fait d’être rejetés. Cela peut causer une dépression.

C’est pourquoi il ne faut pas se cantonner au cliché du surdoué=génie ! Ils ne faut pas rejeter ces personnes différentes qui vous paraissent bizarres ! Elles le prendront mal et se remettront en question. Elles se remettent sans cesse en question, sont extrêmement empathiques.

Je suis un zèbre, je suis précoce. J’ai sauté mon CP. Je suis aujourd’hui en 3ème, et je m’ennuie en cours. Rien ne va assez vite pour moi. Je réfléchis sans cesse. Je suis incapable d’arrêter, mis à part en faisant du sport. Je suis hypersensible, je pleure pour un rien, je peux prendre très mal l’ironie et en souffrir. Je suis empathique, je parle très facilement aux gens, et peux les aider. J’aime aider les autres.

Malgré cette différence, je m’adapte comme je peux au collège. Je m’ennuie, certes, donc je suis assez dans la lune, je pense à autre chose. Il m’arrive de faire des mathématiques en espagnol (oui, je sais que ce n’est pas bien, mais je m’ennuie !). Les autres élèves, quand je dis que je m’ennuie, prennent cela pour de la prétention, du narcissisme, alors que pas du tout ! Je suis juste trop rapide.

Ce regard des autres me fait un peu peur, me fait sans cesse me remettre en question. J’aurais aimé ne pas naître comme ça. La différence entre les autres et moi me fait souffrir. Je suis souvent seule, ne trouvant personne me comprenant. Heureusement qu’il existe des moyens de rencontrer des personnes proches de nous, sinon ce serait intenable.

Je devrais être fière de cette douance, de cette intelligence. Cependant, elle est anormale. J’en souffre, j’ai du mal à m’intégrer, malgré moi ! Je veux être normale ! Mais je suis comme je suis, et je m’assume. Je suis un drôle de zèbre, une surdouée, une HP (haut potentiel), un enfant précoce. Mais je suis aussi une fille qui a besoin d’amitié, d’affection, de tendresse, comme tout le monde. Je fonctionne peut être différemment, mais je suis comme vous.

 

Témoignage de zèbres adultes (émission France Culture): http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-ces-droles-de-zebres-2015-11-26

Nov
27
Classé dans (Je suis Charlie) par Agnès Dibot le 27-11-2015

Mes zélèves de 3ème se souviennent de cette question “êtes-vous patriote ?”, posée voici quelques semaines. Qu’ils lisent cet article du Monde, lequel apporte, aujourd’hui, un éclairage nouveau.

http://abonnes.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2015/11/27/face-aux-attentats-les-jeunes-redecouvrent-les-symboles-republicains_4818570_4809495.html

Nov
27
Classé dans (Je suis Charlie) par Agnès Dibot le 27-11-2015

Libé du 27 novembre 2015

Nov
26
Classé dans (Je suis Charlie) par jaime le 26-11-2015

Afficher l'image d'origine

Jawad serait le ”complice” qui a logé les terroristes lors de l’assaut à Saint-Denis, plaide son innocence. Alors vérité ou mensonge?

Suite aux attentats, un homme nommé Jawad a fournit un appartement aux 3 terroristes pendant 3 jours à la demande d’un de ses amis. Sur information des services secrets Marocains le RAID est intervenu mercredi 18 novembre au matin.

A la fin de l’intervention du RAID, BFMTV a interviewé Jawad, il a déclaré être innocent et qu’il ne savait pas que les terroristes avaient des armes. Un hashtag sur Twitter a été crée rien que pour lui #LogeurDeDaesh, #Jawad.

Mais deux personnes qui restent Anonyme ont révélé:

« Il était tout le temps en train de trainer dans la rue, il se prenait pour un mafieux »
Anonyme.
« Jawad, il s’est toujours mis dans des galères… Il s’est toujours inventé une vie, il a toujours été du genre à se vanter. A la télé, il dit que les terroristes sont chez lui, alors que l’appartement n’est même pas à lui… »
Vielle connaissance de Jawad.
En ce moment, Jawad attend son jugement et il est très caricaturé sur internet avec des montages comme la photo au début. Aux yeux de la Justice, il reste en détention provisoire tout en restant dangereux.  Jawad était conscient qu’il hébergeait des terroristes. Donc il n’est pas innocent dans l’histoire.
PtitLegrand
Nov
26
Classé dans (Je suis Charlie) par Agnès Dibot le 26-11-2015

Petite réflexion : comment voyons-nous ces terroristes du 13 novembre ? Ou leurs victimes ? Recherche à travers les medias d’information… Petit exercice à l’attention de mes zélèves de 3ème option media : quelle est la parole, quel est le propos, dans chacun de ces énoncés ? Combien de regards sur une société ?

Elle a osé le dire :

Elle a osé le dire :

http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/19/vendredi-leyla-a-perdu-ami-sest-fait-exploser-262176

Il a osé l’écrire :

Il a osé le dire (et aurait mieux fait de ne pas) :

http://www.riposte-catholique.fr/riposte-catholique-blog/tribune/les-aigles-deplumes-de-la-mort-aiment-le-diable

En quoi consiste la lapidation ? Lapis = pierre (en latin)

La lapidation est une sorte de justice (une peine de mort). On jette des pierres à une personne préalablement enterrée (c’est plus facile pour la lapider si elle ne se défend pas NDLR) Par exemple : On peut être lapidé pour non respect de la loi. (Dans la Charia NDLR)

La plupart du temps, ce sont les femmes qui sont lapidées.

Il  y a plusieurs sorte de lapidation : on peut être lapidé soit en étant au milieu d’une foule ou bien être enterré jusqu’à la tête et se faire jeter des pierres. Il y a plein d’autres exemples bien sûr (ça dépend des pays).

La lapidation de Soraya” est un bon exemple. Son histoire se passe en Iran : Tous débute quand elle commença à aller chez son voisin pour parler de sa vie au quotidien et comme son mari voulait se débarrasser d’elle. Il a dit à tout le peuple qu’elle le trompait… comme c’était interdit, elle s’est fait lapider.

 

Afficher l'image d'origine

En France la lapidation est interdite.

Nour.

Nov
25
Classé dans (Je suis Charlie) par Doudou86 le 25-11-2015

Suite aux attentats qui se sont déroulés à Paris le 13 Novembre dernier, il a été décidé de respecter une minute de silence sur tout le territoire Français. Celle-ci a été respectée à Châtellerault, place de l’hôtel de ville.

En ce qui nous concerne, les élèves du collège G. Sand ont respecté cette minute de silence à 14h45. Cet hommage aux victimes des attentats s’est déroulé avec l’ensemble des élèves et des professeurs du collège afin de marquer cette tragédie.

Des scènes de terreurs où beaucoup d’innocents ont perdu la vie témoignent de la barbarie des hommes qui agressent, tuent et persécutent des personnes au nom de leur croyance et de leur idéologie.

Cette minute de silence nous a permis de nous réunir autour d’une seule et même idée, celle de la République et des principes de la liberté, égalité, fraternité.

Cette minute de silence a également permis de lutter contre les amalgames et de dire que n’importe qui pourrait être la cible des terroristes.

Ensemble disons plus jamais ça.

 

Afficher l'image d'origine

Place de la Préfecture à Poitiers.

Extrait de l’article paru dans Libération ce matin :

Sans note, en larmes et portant son voile noir et blanc, elle s’est élevée contre ces classes composées à «95% d’enfants d’origine maghrébine»dans les banlieues. «Ils ne peuvent pas avancer, s’intégrer, aimer la France. Pour aimer la France, il faut leur tendre la main, il faut la diversité, il faut la mixité», insiste celle qui milite depuis trois ans pour le dialogue culturel et interconfessionnel. «Mon fils est mort debout et je reste debout à chaque fois que je témoigne.»

Au problème «très grave» dans les écoles répond le «problème très très grave» dans les prisons. «Il y a des gens qui se convertissent. Il n’y a pas de règle dans les prisons. On dit les droits de l’homme, mais on doit faire des règles dans les prisons. Des règles pour le sport, pour les heures de télévision. Ce n’est pas le prisonnier qui commande. Les gens qui travaillent dans les prisons, ils souffrent, ils demandent de l’aide. On doit travailler, on doit aller vers l’autre.» Latifa Ibn Ziaten réclame aussi des moyens pour son association de lutte contre la radicalisation,«Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix». Son association intervient auprès des enfants, adolescents et jeunes adultes, de tous les milieux sociaux, notamment de détenus en milieu carcéral. Jamel Debbouze en est le parrain. Mais depuis trois ans, elle galère avec deux fonctionnaires et même pas de toilettes. «Si vous ne m’aidez pas, je perds mon courage», prévient-elle avant de promettre : «Je resterai toute ma vie à combattre. J’aime le Maroc, j’aime la France, c’est mon père et c’est ma mère. Je n’aime pas les séparer.»