Beaucoup de citadins rêvent de campagne, d’espace , d’air pur et s’imaginent que la Nature est un espace protecteur où les plantes ne demandent qu’à pousser et où l’homme peut s’épanouir dans un milieu bénéfique , sans stress et sans subir une société de consommation qui tend à faire naître encore et toujours, de nouveaux besoins que seule la consommation peut combler. Cependant , de nombreux néo-ruraux doivent s’adapter à leur environnement et apprendre à domestiquer la Nature autour d’eux qui peut parfois se montrer “hostile” : ils peuvent parfois vivre comme un échec leur rêve de retour aux sources. On peut dans ce cas évoquer la dimension utopique de ce retour à la Nature : qu’attendaient -ils , au juste, de cette expérience et comment imaginaient- ils un retour à la Nature . Régression pour les uns, retour à l’âge de pierre, solution écologique d’avenir pour les autres, ce cours a pour objectif d’essayer de comprendre ce qu’on entend par l’expression “retour à la Nature ” Plus »
Notre première séquence d’argumentation , cette année, débute avec un travail d’équipe autour de l’expression orale . Il s’agit de reconstituer un procès célèbre à partir d’un jeu de rôles ; Chaque membre du groupe présentera oralement un élément du procès. Le temps de parole est de 2 minutes maximum. L’évaluation de l’activité sera effectuée par les menbres concurrents des autres équipes selon des critères définis dans le tableau suivant. L’équipe gagante est celle qui obtiendra le plus de points. Il est conseillé , pour chaque groupe, de s’écouter au moins une fois et de se mettre d’accord sur la stratégie à adopter , sur les faits et leur déroulement. Le juge notamment doit entendre lse argumenst du défenseur et de l’accusation.
Personnage | Accusation | Défense | Jugement |
Expressivité / 3 | Expressivité /3 | Expressivité /3 | Expressivité /3 |
Précision de la reconstitution / 2 | Pertinence des arguments /2 | Pertinence des arguments /2 | Qualité des explications /2 |
Total | Total | Total | Total |
Code bleu : le personnage ou protagoniste principal .
C’est lui qui est accusé et jugé pour des faits ; il faut le présenter en étant le plus précis possible ; Il s’exprime à la première personne du singulier et raconte son histoire ainsi que les faits qui lui sont reprochés. S’il s’agit d’un personnage réel, vous préciserez sa date de naissance, résumerez sa vie et lui ferez évoquer ce qu’on lui reproche. Il pourra nier les faits, présenter des excuses aux victimes , s’insurger contre les accusations dont il est victime. Il tentera donc de se justifier et cherchera, le plus souvent , à émouvoir l’auditoire ou à exprimer clairement ce qu’il ressent . Les registres dominants pourront être le lyrique, le pathétique . Le présent de l’indicatif sera le temps dominant . S’il s’agit d’un personnage fictif inventé par un écrivain, vous procéderez de la même manière en indiquant toutefois : je suis un personnage imaginaire inventé par M ….je suis le héros ou l’héroïne du roman …… voilà ce que mon créateur a imaginé pour moi …. voilà ce qui m’est reproché / voilà ce que j’ai fait / je vais vous expliquer ce qui s’est passé et pourquoi j’ai agi ainsi .
Code orange : la défense
Votre rôle est de présenter l’accusé comme une victime en tentant de minimiser les faits ; Vous pourrez jouer sur différents arguments comme .. il.elle n’a pas mesuré les conséquences de ses sactes, il ne savait plus ce qu’il faisait, il regrette vraiment d’avoir agi de la sorte .. à vous d’en trouver d’autres. Vous pourrez plaider la légitime défense , le coup de folie , les circonstances atténuantes ..vous pourrez également tenter de comprendre la genèse des faits en vous fondant sur le passé de l’accusé: son éducation , son manque de confiance en lui ou le fait qu’il soit resté seul, abandonné par les siens , incompris , marginal .
Code rose : l’accusation .
Le réquisitoire de l’avocat ; Vous chercherez à faire la liste de tout ce qui est reproché à l’accusé(e) ; Vous insisterez sur le caractère horrible ou odieux des faits . Vous tentez de le faire condamner le plus lourdement possible . Vous tenterez également de déclencher l’indignation du jury en utilisant, par exemple, des détails sanglants , en détaillant la gravité des blessures ou la faiblesse de la victime. S’en prendre à quelqu’un qui ne peut se sdéfendre , peut être considéré comme des circonstances aggravantes . Vosu tenterez de discréditer l’accusé , de le présenter comme un monstre, une mauvaise personne, animé de mauvaise intentions.
Code jaune : le jugement , la sentence .
Vous avez un rôle difficile car vous êtes celui qui va devoir décider de la sentence. Vous avez écouté les argumenst de vos camarades, vous avez entendu l’accusé s’exprimer et vous allez devoir mesurer la gravité de ce qui lui est reproché et appliquer ce qui vous semble juste , en fonction de vos convicttions . Vous vous adresserez à l’auditoire avec gravité et solennité , et voux expliquerez , le plus clairement possible, les raisons pour lesquelles vous avez déterminé la sentence , la peine ou prononcé l’acquittement . Il s’agit d’employer la délibération . Vous pouvez faire part de vos hésitations, expliquer que vous avez longuement réfléchi. Vosu vous rensigenrez de manière efficace sur les peines prévues par le code pénal pour les crimes que vous devez juger .
L’objectif du cours de ce matin est de réfléchir au concept d’aventure. L’exercice consiste donc à mutualiser vos définitions à partir de la formule ” l’aventure pour moi, c’est ” . Nous verrons ainsi apparaître les liens entre l’aventure et la connaissance de soi. Le philosophe Michel de Montaigne, penseur de la Renaissance et auteur des Essais a écrit une phrase qui est devenue proverbiale :Les voyages forment la jeunesse ” : il associe le fait de se déplacer, de découvrir d’autres façons de vivre, avec l’idée d’une formation spirituelle . Ici le verbe former signifie apprendre à se connaître , à se comprendre et parfois même, à faire évoluer sa personnalité, à changer son regard sur le monde et sur soi. Il apparaît donc qu’un déplacement dans l’espace , même minime ( il n’est pas nécessaire de partir loin pour se dépayser ) a des conséquences sur notre esprit et déplace , pour filer la métaphore, les lignes dans nos représentations de nous, dans l’image que nous nous faisons de nous-même. Nous allons donc partir de vos définitions de l’aventure afin de créer un nuage de mots qui met en évidence les liens entre l’aventure et le spirituel. Comme l’écrivait Jean-Pierre Vernant, « pour être soi, il faut se projeter vers ce qui est étranger, se prolonger dans et par lui. Demeurer enclos dans son identité, c’est se perdre et cesser d’être. On se connaît, on se construit par le contact, l’échange, le commerce avec l’autre. Entre les rives du même et de l’autre, l’homme est un pont » (La traversée des frontières, p. 180). Plus »
Un avocat , lorsqu’il défend un client ou lorsqu’il cherche à faire condamner un accusé , se doit d’être le plus éloquent possible mais comment définir son éloquence ? qu’est-ce qui rend son discours convaincant ? sa plaidoirie émouvante ou son réquisitoire persuasif ? Comment de simples paroles peuvent elles avoir une influence sur la décision d’un juré qui s’apprête à voter . C’est ce que nous allons essayer de découvrir ensemble en analysant d’abord ce que nous ressentons à l’écoute de ce discours.
Luc Frémiot est un magistrat connu pour son implication dans la lutte contre les violences conjugales . Depuis plus de 20 ans, il se bat contre les violences conjugales et les féminicides notamment ; Dans cette affaire, il doit juger une jeune femme coupable du meurtre de son mari. La journaliste Pascale -Robert Diard explique, dans un de ses articles, les circonstances du drame et elle nous fait revivre le réquisitoire de l’avocat général.
Le premier paragraphe commence par une adresse directe à l’accusée dont il donne le prénom et le nom. Il évoque ensuite , au moyen d’une anaphore, le caractère inéluctable du meurtre ” nous avions rendez-vous ” annonce-t-il , comme s’il s’agissait à la fois d’un rendez-vous amical, un moment d’intimité et de face à face , mais également d’un événement attendu et qui est programmé; Il suggère , de cette manière , qu’il était impossible de l’éviter ; il choisit l’adjectif “inexorable ” qui contient une dimension pathétique mais précise que l’accusée est avant tout une “victime de violences conjugales ” . L’argument évoqué ensuite relève de l‘exemplarité : cette jeune mère de famille n’est pas un cas isolé; elle représente “toutes ces femmes qui vivent la même chose” . L’avocat emploie ensuite des images saisissantes pour rendre perceptible la peur des femmes qui “guettent les ombres de la nuit” . Les maris violents sont désignés, par le terme “danger” : ce procédé permet presque de les effacer en tant qu’êtres humains: le crime perd ainsi son côté effroyable car il apparaît comme la suppression d’une menace. On comprend bien qu’elle a tué pour défendre sa vie et il va donc pouvoir plaider la légitime défense. Le magistrat fait aussi référence aux enfants qui “filent dans leur chambre ” , apeurés et on comprend que la mère agit pour les mettre à l’abri de cette violence qui “explosera ” . Le verbe exploser ici est très imagé et clôt le premier paragraphe sur cette ambiance menaçante.
Le second paragraphe débute par un appel au pathos : il cherche à toucher les membres du jury en décrivant ce que vivent ces victimes ignorées ,le plus souvent , par la société : ” elles sont toutes soeurs , ces femmes que personne ne regarde , que personne n’écoute . ” Ici, l’anaphore ” que personne ” associée à la négation , peut avoir un effet culpabilisant . Les violences, en effet, ont lieu dans l’intimité “derrière une porte fermée ” : cette image représente concrètement la frontière entre le domaine public et le domaine privé. L’avocat fustige l’indifférence des voisins qui préfèrent se taire même s’ils savent ce qui se passe car cette violence laisse des traces concrètes ” bruit des meubles que l’on renverse, les coups qui font mal , les claques qui sonnent et les enfants qui pleurent . ” Il dépeint ici un ensemble de signes qui accompagnent la violence conjugale et que tout le monde peut reconnaître ; C’est sans doute un moyen de sensibiliser le jury et de le rendre , sans l’accuser directement, en partie responsable de ce qui a mené au drame : l’absence d’intervention extérieure; il dénonce implicitement le fait qu’on laisse ses femmes seules sans oser intervenir pour faire cesser les coups.
Le troisième paragraphe décrit les “auteurs de violences conjugales ” comme des personnes qui seront finalement traduites en justice pour meurtre le plus souvent. ” ici, on les connait bien ” : il s’agit d’une allusion à leur nombre d’une part et à leurs condamnation en “cour d’assises ” , d’autre part. Lorsqu’ils sont traduits en justice , c’est malheureusement , sous-entend Luc Frémiot, parce qu’ils ont tué leur femme . La victime est devenue ” un corps de femme sur une table d’autopsie” ; là encore , il nous offre une image saisissante de la réalité brutale des violences conjugales et de leur dénouement funeste . Le paragraphe se termine par une nouvelle adresse au jury sous la forme d’un appel à la réflexion : ” nous sommes au pied du mur , nous allons devoir décider” . L’avocat utilise le nous pour créer un lien de connivence entre lui et le jury et pour montrer que nous sommes tous concernés par cette affaire.
Homme de loi, il rappelle la nature des accusations portées contre l’accusée : “ mon devoir est de rappeler que l’on n’ a pas le droit de tuer” ; Cependant , les jurés vont devoir arbitrer entre les préconisations de la loi et les circonstances du crime ; La périphrase “ geste homicide ” a une valeur d’euphémisme: elle tend à atténuer la gravité de ce qui a été commis. En citant les paroles des enfants en guise de témoignage , l’avocat laisse le jury face à un choix ” Papa est mort, on ne sera plus frappés . Papa , il était méchant ” ; En utilisant la citation, il donne ainsi une présence à la parole des enfants qui avec leurs mots simples traduisent leur perception des faits et de la situation. Il termine son argumentaire en reprenant le rappel à la loi “on n’a pas le droit de tuer ” et mettant cette interdiction en balance avec ce qu’a subi la jeune mère , qui sont aussi des violations de la loi ” on n’a pas le droit de violer non plus , d’emprisonner une femme et des enfants dans un caveau de souffrances et de douleur ” . La dernière image a une valeur hyperbolique et connote la mort ; En effet un caveau est une tombe et cela nous renvoie à l’idée d’un danger de mort permanent sur cette famille. Certes , la victime a enfreint la loi mais son compagnon était lui aussi un hors la loi ! La loi n’est donc pas uniquement du côté du mari !
Luc Frémiot avance ensuite un argument qui est souvent utilisé par les gens qui ne comprennent pas les mécanismes de la violence conjugale : il anticipe ainsi une éventuelle objection majeure “ Pourquoi n’est elle pas partie avec ses enfants” ? Cette stratégie consiste à anticiper les arguments de la partie adverse en les invalidant par avance; Ce qui les rend inefficaces ! Il rappelle le calvaire de ces femmes en employant des termes très forts “ terreur , angoisse” Il invite alors les jurés à se mettre à la place de la jeune femme : ” c’est cela être juge, c’est être capable de se mettre à la place des autres ” ; Il tente de les persuader de ne pas condamner l’accusée et joue ici sur le sentiment d’empathie Pour tenter d’emporter l’adhésion des jurés , il cite le prénom et l’âge des 4 enfants ce qui va sans doute les émouvoir et les faire prendre conscience que si leur mère va en prison, les enfants seront placés en famille d’accueil et auront ainsi perdu leurs deux parents .
Le paragraphe final de sa plaidoirie met en évidence le questionnement qui doit être celui du jury : les questions rhétoriques permettent ici de faire entendre les interrogations de ce dossier ; Peut- on condamner une femme qui a cherché à sauver sa vie alors que la société a été incapable de la protéger des violences qu’elle subissait ? En présentant les faits sous cet angle, le magistrat plaide la légitime défense : elle a tué pour sauver sa propre vie et celle de ses enfants . Voilà comment il présente ce drame et la surprise finale de sa plaidoirie est de taille ; il défend carrément l’acquittement . “Aujourd’hui je ne veux pas la laisser seule. C’est l’avocat de la société qui vous le dit: vous n’avez rien à faire dans une cour d’assises, Madame. Acquittez-la ! ” Il aurait pu requérir une peine symbolique et demander une remise en liberté mais plaider l’acquittement , c’est considérer qu’elle ne doit pas être condamnée pour le meurtre de celui qui était devenu son bourreau. Il faut également noter que Luc Frémiot n’était pas le défenseur de l’accusée mais l’avocat général qui représente les intérêts de la société . Alexandra aujourd’hui milite activement pour les droits des femmes . Un film intitulé l’Emprise a été inspiré par son histoire tragique. Elle a effectué, à l’époque 18 mois de détention préventive et a pu récupérer au bout de trois ans la garde de ses enfants. Elle a écrit un roman intitulée Acquittée
Alexandra Lange y explique qu’elle est allée plusieurs fois porter plainte, qu’elle a aussi tenté de fuir avec ses enfants mais que son compagnon les a retrouvés; Son père, présent au moment du procès, à ses côtés, a été condamné à de la prison avec sursis pour avoir modifié la scène du crime: il a placé un couteau dans la main du mari afin qu’elle obtienne la légitime défense car au moment où elle a frappé, il n’avait pas d’arme sur lui , autre que ses poings qu’il utilisait fréquemment .
Vous trouverez dans ce podcast un entretien avec Luc Frémiot , à propos de l’affaire .
Dans le cadre de la seconde partie de notre programme de spécialité , consacré aux représentations du monde; nous nous sommes inspirés du modèle d’ une partie du roman de Sylvain Tesson Dans les forêts de Sibérie . Ce récit, qui prend la forme d’un journal de bord, raconte l’exil volontaire d’un homme en proie à des questions existentielles. Cet homme qui es sent puissamment attiré par les forets du grand Nord, a choisi de se retirer, quelques mois, au fond des forêts de Sibérie, au bord du lac Baïkal. Cette aventure est l’occasion d’écrire un journal dans lequel il relate à la fois son quotidien ( ce qu’il fait, qui il voit , ses lectures , la météo du jour, les changements du temps ) mais également ses humeurs et ses pensées; Un peu à la manière de Montaigne qui notait ses états d’âme au fil des pages de ses Essais, Sylvain Tesson s’efforce de trouver sa place dans le monde et le sens de sa vie en affrontant la solitude et le dépaysement . Quels étaient les objectifs de ce travail d’écriture et de réflexion ? Comment concevoir votre journal personnel ? Plus »
Dans cette séquence de début d’année , nous travaillerons à partir de chroniques judiciaires, de reconstitutions de procès , réels ou fictifs et nous analyserons l’art de la prise de parole , la rhétorique et la construction des plaidoiries d’avocats . Commençons par quelques définitions et un peu de vocabulaire .
L’éloquence, l’art de bien parler, se fonde sur les règles de la rhétorique grâce auxquelles un discours acquiert la capacité d’emporter l’adhésion du destinataire. Les règles de la rhétorique ont pour but d’accroître l’efficacité d’un discours , c’est à dire les effets qu’il produit sur un auditoire; Dans un tribunal, c’est particulièrement important car l’avocat doit convaincre le jury qui va ensuite se prononcer sur la culpabilité de l’accusé; Son pouvoir de conviction peut épargner à un prévenu des années de prison ou, s’il ne le défend pas avec suffisamment de charisme et ne parvient pas à emporter l’adhésion des jurés, alors son client peut être condamné lourdement. L’éloquence judiciaire est donc une qualité indispensable aux avocats. Dans la vie de tous les jours, être éloquent peut vous permettre de faire entendre votre avis, peut vous rendre convaincant. Plus »
Après avoir découvert Le garçon de Markus Malte, j’ai beaucoup apprécié ce roman paru aux éditions Zulma et intitulé Aires; Il retrace les conversations entre les occupants de différentes voitures, soit entrain de rouler soit arrêtées sur des aires d’autoroute et qui vont toutes se percuter dans un final pour le moins tragique . Chaque personnage est un reflet de notre monde inhumain et se dirige tout droit vers un destin écrasant . Un roman dont on ne sort pas indemne à la manière d’un poids lourd qui fonce droit sur vous. Roland Carratero est parti à l’aube au chevet de son ex-femme Rolande atteinte d’un cancer et il se repasse le film de leur mariage . Frédéric , routier réfléchit à son avenir pendant que Catherine Delizieu, dans sa Lexus songe à la société qu’elle dirige. Ajoutez un jeune couple qui part en vacances, un ex violeur , un débiteur compulsif et vous obtiendrez un carambolage mortel à lus d’un titre . Une autopsie saignante de notre société de consommation .
Le soldat désaccordé de Gilles Marchand a de petits airs d’un très beau roman de Sébastien Japrisot intitulé Un long dimanche de fiançailles ; On y trouve l’horreur de la guerre et des soldats qui paient le prix fort de la folie de quelques uns; Une mère , persuadée que son fils n’est pas mort au front, demande à un détective manchot, ancien soldat lui-même , de mener l’enquête ; Il découvre alors une terrible histoire d’amour entre une jeune alsacienne , modeste employée de maison et un fils de très bonne famille .Lucie Chopin fera tout pour retrouver son Emile qui la croit morte ; Comme Roméo et Juliette , les deux amoureux ne vieilliront pas ensemble , chacun croyant l’autre disparu . Un récit qui vous tient en haleine et vous offre de beaux rebondissements jusqu’aux dernières pages . Plus »
Après La Maladie de Sachs qui rendait hommage au médecin du même nom, l’auteur nous plonge dans le monde des maladies des femmes , en nous faisant découvrir le parcours d’une jeune interne de cinquième année Joan Atwood affectée dans le service 77 , celui de Franz Karma . Elle réalise rapidement à quel point ce praticien est apprécié par ses patientes et le personnel du service mère-enfant de l’hôpital. Ce gros roman de presque 700 pages est à la fois composé comme un livret musical avec une ouverture , des récitatifs, des arias et des adagios et un final mais en même temps, il égrène les jours de la semaine du mardi d’ouverture au mercredi suivant . Karma commence par tester les motivations de Joan et la prévient qu’il faudra l’accord des patientes pour qu’elle puisse assister aux consultations . Elle comprend qu’il fait vraiment très attention à la douleur des femmes et il lui conseille de lire un ouvrage rédigé par Olivier Manceau et qu’il a préfacé avec Bruno Sachs intitulé Le corps des femmes . “ Les médecins qui veulent le pouvoir font tout pour l’obtenir. ceux qui veulent soigner font tout pour s’en éloigner. ” Après avoir donné la parole à Joan qui lit à Karma les notes qu’elle prend , l’auteur nous fait entendre directement les voix des patientes , dans des récits où elles subissent ce qu’on nomme pudiquement “des violences faites aux femmes ” . Karma apprend à son élève à ne pas juger les femmes , à ne pas leur poser de question sur leur sexualité . Jean raconte alors l’internat et les brimades qu’elle a du supporter parce qu’elle est une femme : elle raconte le machisme de certains médecins et peu à peu, elle nous livre son secret. Jean est née avec une ambivalence sexuelle et elle s’est donc spécialisée dans la chirurgie reconstructrice afin d’aider ceux qui cherchent à se doter d’un appareil sexuel biologique conforme à leur véritable identité sexuelle. Au fur et à mesure , Joan parvient à gagner la confiance des patientes , se met véritablement à les écouter et à les conseiller . Elle réalise qu’il est possible d’examiner les femmes en decubitus latéral gauche, position plus confortable pour elles et qui préserve leur pudeur . Karma lui montre le forum qu’il anime et elle fait la connaissance de patientes pas tout à fait comme les autres : Catherine qui s’est installée dans la chambre des adieux, atteinte d’un cancer du pancréas au stade terminal , Renée qui souffre d’ambivalence sexuelle; Karma milite pour une prise en charge de la douleur et une médecine humaine qui ne considère pas les patients comme de simples résultats d’analyses. Il prend modèle sur certaines pratiques couramment enseignées dans les pays anglo-saxons comme donner de la morphine à des cancéreux ou pratiquer des anesthésies pour des examens invasifs .
Au cours de ces quelques jours passés dans le service 77, Joan se fera agresser par Germaine , une dangereuse psychopathe enfermée depuis 4 ans dans une chambre sécurisée ; elle remet en cause sa collaboration avec WOPharma en découvrant qu’elle est manipulée . Alors qu’elle pensait agir dans l’intérêt des personnes intersexuées et faire avancer les méthodes de reconstruction chirurgicale, elle réalise que les laboratoires ne se préoccupent guère d’écouter les enfants ; Elle se réconcilie avec son père et avec son amoureux et trouve ce pour quoi elle semble faite : soigner les femmes et les écouter. . Elle découvre également que Karma et Aline sa secrétaire depuis 30 ans s’aiment et fait la connaissance de Manon leur fille de 20 ans qui devient sa patiente. Joan apprend grâce à des confidences de Karma que ce dernier fait chanter le directeur de l’hôpital afin d’obtenir un budget de fonctionnement pour le service 77 qu’il dirige.
Les dernières pages du roman contiennent d’ultimes révélations : : Joan est la fille de Marie Mergis et cette dernière a perdu un premier enfant intersexué à l’âge de 16 ans. Marie est tombée amoureuse du psychologue de sa fille et s’est retrouvée enceinte de lui . Sa fille Camille décède suite à des opérations de reconstruction quelques jours avant la naissance de Joan. Marie sombre dans une profonde dépression . En fouillant dans les archives du service, Joan lit le nom de l’urologue qui a opéré son frère : il s’agit de Franz Karma qui était alors chirurgien car il voulait ” opérer pour guérir. Retirer les tumeurs, remplacer les organes malades par des organes sains, réparer les blessures, corriger les anomalies ” Cependant ce jour là a décidé de son avenir de médecin : en effet , il a eu pitié du désespoir de ce jeune homme mutilé à qui les chirurgiens voulaient fabriquer un corps de femme idéale et que personne n’écoutait; il l’a donc aidé à mourir et il a , quelques jours plus tard, sauvé Joan, sa petite soeur , que les chirurgiens avaient l’intention d’opérer.
Un roman empreint d’humanité qui rend hommage aux corps des femmes , à leurs voix et à leur cœur . ainsi qu’au dévouement des soignants .
Introduction : Le roman est écrit par un jeune écrivain de trente ans , Honoré de Balzac ,qui, comme son héros, rêve de faire fortune et de devenir célèbre . Malheureusement , dernier héritier d’une famille ruinée par les bouleversements politiques de ces années troublées, Raphaël effectue de mauvais choix et perd le peu d’argent que son père lui a confié. Il pense alors mourir mais découvre un mystérieux objet doté de pouvoirs magiques, qui exauce tous ses désirs; D’abord incrédule, Raphael doit se pourtant rendre à l’évidence quand un mystérieux héritage de plusieurs millions fait de lui un homme richissime ; Il comprend alors que la peau de chagrin réalise ses moindres désirs en échange d’une partie de sa vie; Son premier réflexe est de fuir à la campagne loin de tout et de mener une existence austère mais son amour pour Pauline finit par le faire revenir à Paris. Dans l’extrait que nous allons étudier , qui constitue elle dénouement du récit , il se décide à révéler la vérité à Pauline. Comment Balzac met- il en scène de manière dramatique et théâtrale la mort du héros ? Dans un premier mouvement, nous verrons les aveux de Raphael et sa peu; ensuite nous montrerons que le désir est plus fort que lui et nous terminerons par la tragédie que constitue sa mort . Plus »
Le personnage de roman est une créature très particulière vu qu’il n’a d’existence que sur le papier ; Qu’il soit héros ou simple figurant, le personnage ressemble souvent à de une personne et se construit en respectant certaines règles . Pour pouvoir appréhender la totalité d’un personnage , il est bon de se souvenir de certains détails … On distingue plusieurs fonctions essentielles qu’on retrouve, plus ou moins développées, à chaque époque de l’histoire du roman. Plus »