Ces mots de Hannen, farouche adversaire du piège Facebook dans lequel est elle tombée mais duquel elle se retire : intéressant point de vue sur une vague, que dis-je, une vague ? un Tsunami qui ravage les cerveaux de nos chers zélèves : et ne dites pas le contraire, les parents rencontrés hier soir à la réunion parents-professeurs le disent, l’affirment, le déplorent : vous passez (vous et vos contemporains âgés de moins de 20 ans) vos soirées sur Facebook !
Et la littérature, dans tout ça ?
A vos témoignages : écrivez ici (sous forme de commentaires et/ou d’articles développés) votre sentiment sur le sujet.Facebook : quand, comment, à quelle fréquence, dans quel but l’utilisez-vous ?
A vous la parole !
Comme tous les élèves de 3ème (Tous ? Presque : trois irréductibles recensés en 3ème option media… On le saura…), les rédactrices de Pink Paillettes ont effectué un stage d’une semaine hors des murs du collège.
Retour sur une expérience tantôt enrichissante, tantôt décevante… voire catastrophique !
Stage en école maternelle : Henri Matisse (Lakanal)
“J’ai fait mon stage à la maternelle Henri Matisse. Ce que j’ai aimé dans ce stage, c’était d’être avec les tout petits. Les aider, et discuter avec la maîtresse. Ce que j’ai détesté, c’est habiller les petits, les accompagner aux toilettes. Quand ils vont dormir au dortoir, c’est tout calme…
J’ai aidé les maîtresses à distribuer les goûters, à habiller les enfants, à la emmener dans la salle de danse ou dans la salle de jeux. Les enfants sont sages, ils écoutent bien la maîtresse, ils font de la peinture, des jeux sans parler : que du calme dans leur classe !”
Fatoumata Diaby.
Stage chez Dessange
“J’ai effectué mon stage chez Dessange, coiffeur. J’ai totalement détesté ! Au début, je pensais que ça allait être une bonne expérience, j’étais pressée. Mais dès le premier jour, dès le moment où je suis entrée dans le salon, j’ai su que ce n’était pas pour moi, mais c’était trop tard.
Je suis partie poser mes affaires et ils m’ont expliqué quelques règles : je me suis dit :”Allez, peut-être que je vais bien m’amuser, si ça se trouve, le premier jour va être pourri (!) et après ça ira.” Mais, en fait, je me suis totalement ennuyée, toute la journée, debout, à observer les coiffeurs faire des shampoings et autres. Je donnais les magazines à des clients. une fois, une coiffeuse m’a demandé de laver des tasses à café, j’ai cru que ce n’était pas sérieux, que c’était une blague, mais non, elle voulait vraiment que je le fasse. Je lui ai dit : “Non, je ne peux pas faire ça, quand même !”.
Les journées se ressemblent toutes, je restais debout, à la fin de la journée, j’avais des crampes partout ! Je ne retournerai jamais en stage dans un salon de coiffure : cette expérience m’a au moins appris que je ne serai jamais coiffeuse !”
Fatoumata.
Stage dans un office notarial
“J’ai fait mon stage dans un office notarial, chez un notaire, donc. J’ai aimé car je ne restais pas sans rien faire et les gens étaient gentils avec moi. J’ai rangé des actes, j’en ai rédigé, j’ai fait des demandes d’état civil. La plupart du travail se faisait sur ordinateur, il y avait beaucoup d’observation, comme la rédaction d’un acte notarié.”
Ihlame.
Stage dans un magasin de prêt à porter
“J’ai fait mon stage en ville, dans un magasin de vêtements. J’ai aimé, parce que les filles (les vendeuses) étaient gentilles, mais j’en avais assez de faire la même chose toute la journée. Sinon c’était bien. J’ai vu que les vendeuses avaient toujours les mêmes choses à faire : ranger, faire la caisse. J’ai fait les étiquettes des soldes. Je ne me vois pas du tout vendeuse ! “
Zohra.
Stage en école maternelle : Lavoisier.
“J’ai effectué mon stage à la maternelle Lavoisier. J’ai beaucoup aimé car les élèves étaient trop mignons. Je faisais le goûter le matin puis je le distribuais. J’aidais à faire les activités : je partais à La Tisane (lieu de pause des enseignants), je buvais du thé et mangeais des gâteaux.
Des enfants que je connaissais venaient me voir pendant la récréation. Je suis allée au cirque avec les enfants. C’était superbe ! La plupart de temps, on était dans la classe. dans l’espace bibliothèque, j’ai lu des histoires aux élèves. Il y a des enfants à qui je me suis attachée…”
Aïssatou.
Quant à Goundoba, son expérience fut tellement malheureuse qu’on n’aura pas de témoignage… Du moins, pas dans l’immédiat.
Hier matin, adoncques, séance avec Jean-Yves Le Nezet, journaliste et directeur adjoint départemental de la Nouvelle République. Mission : présentation du métier et discussion autour de l’engagement de la classe media dans la rubrique “Entre vous et nous, paroles de collégiens”.
Notre journaliste nous résume son parcours, que vos chers camarades de DP3 (les élèves de 3è3) présenteront très bientôt dans les colonnes de notre Torchon, hébergeur de talents (!), en rubrique DP3, profession orientation.
Jean-Yves Le Nezet revient sur le contrat NR-Rectorat-CLEMI-collège : vos trois pages auraient “bluffé” la rédaction de Poitiers, plus particulièrement les deux dernières. Les journalistes saluent votre impertinence (mince, est-ce bien le but recherché ?) et vous enjoignent de poursuivre dans cette voie. Jean-Yves Le Nezet rappelle le contrat passé voici trois ans, avec vos prédecesseurs (classe journalisme de 3è1 à l’époque) : vous réagissez à l’actualité avec vos mots, votre coeur, “vos tripes”, ajoute-t-il.
A la question d’Alex (naïf, notre Caliméro préféré !) : “Cela se voit-il que ce sont des collégiens qui écrivent ?”, Jean-Yves Le Nezet répond : “C’est inscrit en haut de la page, la rubrique, le rappelle !” Vous écrivez avec vos tripes, c’est ce qui est bon. De toutes façons, écrire un article, c’est l’antithèse du romanesque (aïe, monsieur le journaliste, ne jamais dire cela à des zélèves, ils vont me le ressortir, c’est certain, quand je vais les presser de châtier leur style, d’habiller leurs phrases de métaphores et de saupoudrer leurs papiers d’anaphores ici et là…), selon le mentor de notre journaliste préféré. Sujet, verbe, complément.
Ah, ça, c’est certain, ils vont savoir faire, mes chers zélèves ! Je reprends, au hasard pourtant afin de contrer l’adversaire linguistique paresseux et avare de figures de style : Hannen, Kévin, pour ne citer qu’eux, ont rédigé leurs articles avec un style bien plus travaillé que ce qu’on dit là ! Et je les encourage à poursuivre ainsi : des phrases brèves, soit, mais belles !
On se fait plaisir ? Pour les lecteurs de ce blog-journal (on ne sait plus très bien, mais on se soigne) ? Notre journaliste vous a couverts d’or, hier matin : vous avez l’audace, vous avez l’espace, utilisez-les ! Ne mâchez pas vos mots (vos maux ?), et faites savoir aux lecteurs de la NR ce que vous pensez, depuis votre collège, de l’actualité. Soyez impertinents, votre impertinence est pertinente ! (Oui, môssieur de la Vieille Garde, ce sont précisément les mots de notre journaliste : je sais que vous émettrez quelques réserves quant à l’invitation à l’impertinence… Que voulez-vous, c’est une commande ! )
Jean-Yves Le Nezet reparle des pages publiées les années passées dans la NR : la page sur Gaza, dans laquelle vos prédécesseurs avaient pris parti pour les palestiniens, contre l’armée Tsaal, avait eu des répercussions jusqu’à Poitiers : les représentants de la communauté juive de la ville avaient appelé Jean-Yves Le Nezet pour lui faire part de leur sentiment : ils comprenaient à la lecture de ces témoignages d’adolescents, que le conflit israëlo-palestinien avait des conséquences en France. Ils ajoutaient comprendre la violence exprimée dans cette page.
Prochains sujets ? Deux pages s’annoncent : un reportage sur les financements des lieux de prière à Châtellerault, en réaction à la provocation de Marine Le Pen. Pour mener un réel travail de journalistes, il faudra rencontrer les élus, les représentants des différentes comunautés religieuses de la ville, et interroger des citoyens : nous interviewerons également des membres de l’association Les Fils d’Abraham. (musulmans, chrétiens, juifs)
Une autre page (et les esprits s’enflamment !) : Facebook ! “Facebook, c’est un masque !“, titre de Hannen adopté !
Beau travail, jeunes zélèves, votre (vieille) rédaction est fière de vous !
La (vieille) rédaction.