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Classé dans (Atelier Philo) par Agnès Dibot le 27-01-2012

Hier, à George Sand, s’est ouvert l’Atelier Philo : quelques douze élèves de sixième et de cinquième ont, bravement, tenté l’approche philosophique d’un thème non moins philosophique à savoir, le bonheur.

Encadrés par vos serviteurs Dibot et Mastorgio, mais, surtout, par le sieur Santa-Cruz professeur de Lettres de son état, et, qui plus est, diplômé en philosophie. Nous avons un authentique philosophe en nos murs, faisons donc de la philosophie !

Chaque semaine, vous trouverez dans cette rubrique la synthèse de la séance du jeudi : parce que, désormais, le jeudi, c’est philosophie ! Ci-dessous, donc, ce qui s’est dit, ce que les zélèves ont dit, ce que le philosophe a dit !

La philosophie : qu’est-ce  ?

C’est une discipline qui a traversé les siècles depuis l’Antiquité : elle consiste en l’art de se poser des questions. Quelles questions ?  Sur la création du monde, ses origines sur le sens de la vie, sur l’énigme que représente la mort. Pour les philosophes, la mort apporte son sens à la vie : sans la certitude de la mort, on n’aurait aucune raison de profiter de la vie. C’est également l’art de se poser des questions sur le temps qui passe, sur le bonheur…

Ah, que cela tombe bien, c’était justement notre sujet du jour : le bonheur !

Le bonheur : “Sommes-nous heureux ?”

Eden : “Chacun a sa façon de voir le bonheur”

Philo : “On ne répond pas à la question “suis-je heureux ou non ?”, on questionne la notion de bonheur : “qu’est-ce que le bonheur ?”

Alexandre : “La joie ?”

Killian : “La bonne humeur ?”

Salim : “Quand on est content ?”

Vincent : “Un événement, petit ou grand ? Ou alors, avoir ce qu’on veut !”

On discute sur la notion de bonheur dû à la possession de biens matériels : on possède des objets, précieux : par exemple, un I-Phone dernier cri. Mais s’il se casse, se perd, est volé, on devient malheureux. Ou bien, on en veut un autre, plus performant : on se crée donc une source de malheur.

Vincent : “Plus on possède, plus on veut. A la fin, on ne sait plus ce qu’on veut.”

Eden : “Mais si on a travailllé dur pour s’acheter ce qu’on veut, on est heureux de posséder ce objet.”

Killian : “Etre heureux, c’est être aimé.”

Philo : “Etre aimé ? Ou aimer ? L’homme a en effet besoin des autres, pour être heureux : il ne peut se passer du bonheur, et le recherche perpétuellement. Le bonheur ne peut se construire qu’avec la participation d’autrui. Le Misanthrope de Molière n’est pas heureux : il n’aime pas les autres, mais voudrait être aimé de celle qu’il courtise : il n’est donc pas heureux. Les ermites, qui vivent loin des hommes, sont-ils heureux ?”

Vincent : “Oui car ils évitent la gêne de l’entourage pour atteindre un but précis.”

 Philo : “Le bonheur, pour certains philosophes, c’est le fait de ne ressentir aucun malheur : on ne serait heureux que quand on n’est pas malheureux. Le bonheur, ce serait la sérénité, l’absence de troubles. Le bonheur, ce peut être un état où on n’a besoin de rien d’autre pour être bien : un état complet. “

Epicure : le bonheur est à portée de la main

Un grand philosophe de l’Antiquité, Epicure, propose une définition : le bonheur est dans la tempérance, dans la mesure : on peut être heureux si l’on sait ce contenter du peu que l’on a. Le bonheur n’est pas dans le luxe, mais dans la tempérance.

Repère : Epicure (_ 340 _ 270 avant JC) Il est le fondateur de l’épicurisme : c’est l’une des plus grandes écoles philosophiques de l’Antiquité. “La vie de plaisir ne se trouve point dans le luxe, elle est dans la tempérance”.  Lettre à Ménécée.

Alors, heureux ?

Vincent  aura le mot de la fin : “Etre heureux, est-ce être heureux d’être en vie, ou bien être heureux de la vie ?”

Remerciements à M. Santa-Cruz pour cette première :  et espérons que tous nos petits philosophes reviendront philosopher !