Fév
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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 03-02-2012

Pour les historiens, surtout les médiévistes, ce mot résonne comme une douce musique et évoque un célèbre ouvrage paru en 1924, mon année de naissance, écrit par Marc Bloch, intitulé Les rois thaumaturges. Je n’évoquerai pas ici la révolution que constitua ce livre en sa manière nouvelle d’écrire l’histoire mais m’attarderai sur la signification du mot. Un thaumaturge est celui qui fait des miracles. Les rois de France étaient des thaumaturges car ils avaient le pouvoir de guérir d’une maladie scrofuleuse nommée écrouelles. Il leur suffisait de toucher le malade en prononçant la formule “le roi te touche, Dieu te guérit”.

Que ne sommes nous, pauvres professeurs, des thaumaturges. Qu’il serait aisé de vous faire réussir s’il suffisait de vous imposer les mains en prononçant une formule comme ” le professeurs te parle, tu réussis”. Cela serait miraculeux, plus de devoirs à faire, de leçons à apprendre, tout serait remplacé par une transmission immédiate des connaissances.

Il semble cependant que cela ne soit pas possible,  notez, je ne connais aucun enseignant qui ait tenté de le faire, il le faudrait peut-être? Ainsi, votre seule planche de salut réside dans le travail, chers zélèves, afin d’éviter la déconfiture de résultats peu satisfaisant. Pas de miracle en vue, on ne peut réussir ou progresser, quel que soit le domaine, sans travail et entrainement. Tels Pénélope, remettez donc 100 fois sur le métier votre ouvrage, oubliant le rêve fou de professeurs magiciens vous transmettant sans effort leur savoir. Avez-vous seulement pensé aux efforts que nous-même avons fournis et fournissons afin de conserver un niveau digne de ce nom, pour que vous profitiez ensuite de notre labeur? Aurions nous souhaité savoir sans efforts? Je n’en suis pas assuré. Où serait en ce cas la satisfaction légitime de se voir récompensé de son travail?