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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 11-01-2013

Ce port altier et cet auguste visage, légèrement disgracieux, appartiennent à la Grande Mademoiselle (1627-1693), cousine germaine de Louis XIV, plus riche héritière de France en son temps. Cette femme est un roman à elle seule, orpheline de mère dès sa naissance, peu aimée de son père, détestant sa belle-mère, Frondeuse contre son cousin, faisant tirer au canon sur les troupes du roi, excessivement fière de son rang, de ses titres multiples, dont celui de duchesse et pair de Châtellerault, folle amoureuse d’un fanfaron de Gascon, Lauzun, que le roi fit enfermer durant 10 ans afin qu’elle ne l’épouse pas, ce qu’elle finit par obtenir, cédant pour cela quelques duchés et comtés (une fortune colossale en fait) elle écrivit de touchants mémoires qui livrent la complexité de son être.

Songez donc chers zélèves que certains de vos aïeux vécurent donc, peut-être, sous l’autorité de cette femme qui frisait l’autoritarisme, de cette amoureuse, de cette orpheline richissime. Il y a toujours quelque chose pour moi d’émouvant à me faire ce genre de remarque sur le Temps. Songez que vos petits-enfants, dans quelques décennies, à leur professeur d’histoire répondront “moi mon grand-père il a connu Jacques Chirac”, lequel défilera alors dans la litanie des présidents de la Vème République, qui n’existera peut-être plus d’ailleurs…

Il y a tant de mystères et d’incertitudes, à l’exception de la mort et des taxes, comme il est si bien dit dans le beau film “rencontre avec Joe Black”