Mai
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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 31-05-2013

Je relis des pièces classiques que j’ai pu aimer il y a de ce la bien longtemps, lorsque, au siècle précédent, j’usais mes fonds de culotte sur les sièges usagés de collèges et de lycées qui ne ressemblent désormais plus trop à mes souvenirs.

Tartuffe m’avait beaucoup plus de par son actualité sans cesse renouvelée. Certes, la pièce, Tartuffe ou l’imposteur, de Molière, jouée pour la première fois en 1664 à Versailles, critiquait la religion ou plus exactement les faux dévots, ces individus qui, sous prétexte ou couvert de religion, se montrent excessifs, en un sens ou en l’autre. De fait, au quotidien, notre actualité ne cesse de nous révéler des difficultés liées à l’exercice de la religion, à la mise en avant d’une religiosité exacerbée. Cependant, il me semble qu’il convient aussi d’élargir la chose et de nous rendre compte que Tartuffe est encore plus contemporain que cela car ce ne sont pas que les faux dévots que la pièce condamne, mais aussi les hypocrites et les hypocrisies de toutes natures. Or, ici, il y a pléthore. Les zélèves ont pu évoquer, dans un de leurs articles l’affaire Cahuzac, (on trouve un personnage avec ce patronyme, dans les trois mousquetaires) mais pour un mensonge de personnage en vue, combien au quotidien par tous les petits, les obscures et les sans grades que nous sommes? Combien par ceux qui, à l’instar du Tiers Etat ne sont rien et veulent devenir quelque chose, voire tout?

Nous vivons donc dans un monde où le mensonge et l’hypocrisie s’affichent ouvertement et rencontrent bien souvent l’absolution, à moins que ce ne soit un silence méprisant. Tout cela est normal. Oui, la science semble devoir démontrer que, génétiquement, le mensonge serait inscrit en nous. Nous voici donc contraints au pardon de l’hypocrisie, ouf, nous en profiterons tous, à un moment ou un autre.