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Classé dans (Correspondance) par la Vieille Garde le 04-09-2013

Une fois n’est pas coutume, je me montrerai optimiste et de bonne humeur, je ne ronchonnerai en aucune manière, tout cela bien que n’étant pas malade, enfin, pas plus que d’habitude.

En ce chaud mercredi, trop chaud mercredi, je me rendis, selon mon habitude, à la bibliothèque, pour rendre un livre, en réserver un autre, emprunter un disque de Bach, que j’écoute avec grande joie en rédigeant ces lignes. Je ne restai que quelques instants au milieu de ces livres, ayant à coeur de revenir m’occuper des modification de programme que nous venons de nous voir signifier officiellement, pour les classes de troisième. Cependant, en revenant par la rue Bourbon, où j’eus le plaisir de revoir quelques anciens, dont un ancien du Torchon qui me salua d’une prise dans ses bras et d’un tonitruant  “Papa”, assurément déroutant pour la foule et ses nouveaux copains, moi je suis habitué, bref, passant rue Bourbon, j’eus envie de me rendre au cinéma, afin de profiter d’un peu de frais. Las, le dessin-animé repéré n’était pas à l’horaire indiqué sur internet. En temps normal, je me fus énervé. De ne l’avoir pas fait, je suis satisfait.

Ce jour je décidai de porter mes pas vers le futur cinéma afin d’en suivre les travaux. Fort heureusement l’habillage de cette structure se poursuit et pour l’heure c’est le bois qui semble devoir s’imposer, c’est mieux que la tôle! Je ne sais cependant si nous en sommes au stade final. En face, sur l’hôtel Allamand, ce n’est pas encore le stade final non plus, mais je suis resté un long moment à contempler les nouvelles lucarnes et l’avancée des travaux de ravalement, ce bâtiment sera une merveille. Contemplation et satisfaction.

Sur le chemin du retour je me mis à rêver à la future ouverture de l’ancien théâtre dont les travaux de restauration se poursuivent. J’ai grande hâte de pouvoir me rendre au spectacle dans cette salle. Rêve et satisfaction à venir.

Parvenu chez moi, je me mis en devoir, sur un coup de tête,  d’installer la nouvelle version de pronote, et j’y suis parvenu! Il va de soi que pour tout lecteur de moins de 20 ans je viens de déclencher un fou-rire. Cependant, jeunes impertinents, sachez que, pour une personne de mon âge, parvenir à faire cela seul et sans aide, eh bien, je n’ai pas peur de dire que cela confine à la victoire personnelle, si! Satisfaction intense!

Ainsi, entre de très belles rencontres, de splendides bâtiments, un temps estival, une réussite informatique et du travail que j’estime bien fait, sur quelques chapitres de 3è, j’en arrive à me dire que cette journée fut une belle et bonne journée. L’imprévu fut au rendez-vous de toutes ces satisfactions: rencontres, changement de programme, etc. et voici que j’en découvre le plaisir et la richesse. L’évolution aussi procure une satisfaction.

Oui, journée ensoleillée de ce soleil que seules les rencontres humaines et les moments partagés peuvent susciter. Soleil de l’espérance, de l’attente, du rêve, du projet… Sacrebleu, cela ne serait-il pas d’ordinaire réservé aux jeunes?

Il me semble que cette année scolaire pourrait être fort belle. Il est vrai que je n’ai encore corrigé aucune copie, pesté contre aucun élève etc. mais, bien que n’en ayant plus l’âge, je pense qu’il serait bon que je prenne la résolution de me souvenir de cette journée, afin d’en faire revenir en ma mémoire tous les soleils, lorsque reviendra le temps de l’ombre.

Gageons que les zélèves savent déjà pratiquer cela et que leurs regards béats en cours ne s’expliquent pas par la découverte de la grammaire, de la révolution russe ou du théorème de Pythagore, mais bien d’un rayon de soleil qu’ils savent ressusciter pour fuir loin de la grisailles que, malgré nous, nous leur infligeons. Curieusement, aujourd’hui, je ne leur en tiens pas rigueur.

Carpe diem.