"Une" de Charlie Hebdo - Le Premier ministre turc dénonce "la liberté d’insulter"

Petit tour de table, en “conférence de rédaction” ce matin…

– Luz a dit que, selon lui, il était évident qu’il allait redessiner le prophète. Pour rendre hommage à ses collègues morts.

– Moi, ça me dérange pas.

– Moi non plus.

– Moi, je veux que vous l’affichiez, M’Dame. Pour rendre hommage. Pour dire que tout le monde est Charlie. Pour la liberté d’expression. pour montrer que, vous, vous êtes Charlie. Parce que c’est une Une qui n’aurait pas dû paraître, parce qu’il y a eu cet attentat. Sans cet attentat, il n’y aurait pas eu le slogan “Je suis Charlie” non plus. Il faut l’afficher parce que, malgré l’attentat, les journalistes ont sorti un numéro : on rend hommage aux victimes.

Afficher un journal dans une classe, ça veut dire quoi ? Est-ce informer ?

– Oui et non. Oui, parce qu’il y a des zélèves qui ne savent pas que cette Une est sortie, donc, il faut les informer. Non, parce qu’il y en a qui peuvent le prendre mal, et là, c’est provoquer. Ce sont des gens qui n’ont pas d’humour.

– L’humour, c’est comprendre que ces dessins de Mahomet, c’était pas pour provoquer, juste pour rigoler. Ce Mahomet-là ne fait plus rire, il fait comprendre la situation de Luz, des journalistes de Charlie aujourd’hui : Charlie Hebdo n’est pas mort, c’est comme un numéro spécial.

– Cette Une, c’est une façon de dire : “On va se battre pour la liberté d’expression, on honore notre ligne éditoriale.”

“Touche pas mon Charlie”

– Votre Charlie, vous le mettez en vitrine, avec des alarmes, M’Dame, pour que personne ne le touche !

Eh bien soit, ma proposition faisant l’unanimité, j’exposerai mon petit prophète devenu icône de la liberté d’expression sur mon panneau d’affichage “revue de presse”. Sans alarme ni vitrine, parce que ceux de Charlie ne l’auraient pas voulu. (et parce que le budget de l’éducation nationale ne permet pas un tel investissement, et surtout pas pour préserver l’intégrité physique d’un petit prophète de papier !) Les zélèves qui s’en sont pris à ma précédente revue de presse en déchirant l’article : “C’est l’Islam qu’on assassine”, sans l’avoir lu, sans quoi, ils n’auraient pas fait de contresens sur ce tetxe, n’auront qu’à bien se tenir.

D’ailleurs, à ce sujet, j’invite tous les Charlie-sceptiques à (re)lire cet article rédigé voici deux ans par trois jeunes zélèves -musulmanes- au sujet de l’engagement de la France au Nord Mali. Ici : https://blogpeda.ac-poitiers.fr/coll-sand-media/?s=c%27est+l%27islam+qu%27on+assassine