Comme j’ai pu vous informer dans un précédent article, j’ai interviewé Kamel Latrach : c’est un homme très humble et il vit sa passion pour la course au jour le jour comme il a pu nous l’expliquer dans l’interview.
Noa : Pourquoi êtes-vous venu dans notre collège, en ce jour de cross ?
Kamel : J’ai rencontré par hasard Sébastien (M Girard), grâce à des amis qu’on avait en commun. Quand il m’a proposé de venir au collège, j’étais en peu réticent, mais je me suis dit que ça pourrait faire passer un message auprès des jeunes : je voulais faire passer des messages positifs car je pense qu’on a un devoir de transmission envers les jeunes pour leur dire qu’il faut toujours croire en son rêve et qu’il ne faut rien lâcher.
Noa : Comment s’est déroulé votre parcours professionnel et sportif ?
Kamel : Je suis né à Niort (deux-sèvre), j’ai grandi près du stade des Chamois Niortais, finalement, comme tous les jeunes de mon âge j’ai fait du foot pour être avec mes copains, alors qu’il y a d’autres possibilités de sports à deux pas de chez moi. J’ai eu un bac S. A Niort, il n’y a pas d’université, du coup, je suis venu à Poitiers pour poursuivre mes études et, finalement, j’ai arrêté le foot car j’ai perdu de vue mes copains. Je voulais quand même faire une activé sportive et j’ai découvert la course à pied, j’avais déjà en moi le goût de l’effort et du dépassement de soi , j’ai rencontré des gens formidables qui m’ont poussé à continuer dans cette direction. Quand je suis arrivé sur la piste, j’ai rencontré un entraineur qui est toujours le mien, il s’appelle Rémy Vergon, c’est le président du CA Pictave, c’est une personne qui a beaucoup compté pour moi. Dès qu’il m’a vu, il a dit “oh ! un marocain, ça court à 20 à l’heure”, j’ai trouvé ça super, parce qu’il me rendait une image positive de moi. Mais il faut savoir que j’ai commencé la course à pied seulement à 24 ans.
Noa : On ne vous connait pas trop, quelle est votre notoriété dans le sport ?
Kamel : C’est pas moi qui la crée, ma notoriété, moi je vis ma passion, on dit que je suis une personne sympathique, ça me va.
Noa : Nous, au collège, il y a des traditions comme le cross et le foot. Croyez-vous en une valeur, en une vertu du sport ?
Kamel : Je crois beaucoup en la vertu du sport et notamment de la course à pied. Moi, je l’ai adapté en un art de vivre. Je vais revenir sur mon parcours professionnel : j’adorais les maths et, en 5 ème, je suis tombé sur une prof de maths, aux réunions parents profs, je lui ai demandé si je pourrais faire prof de mathématiques plus tard et elle m’a dit : “oui, toi, sans aucun problème.” J’ai eu la chance de toujours tomber sur des gens qui m’ont encouragé à croire en mes possibilités et mes capacités, cette prof m’avait mis ça dans la tête et toute ma scolarité j’avais qu’une idée, c’était de devenir prof de math. C’est pas ce qu’il y a de plus facile mais, comme c’était mon rêve, j’ai tout fait pour y arriver et je suis venu à Poitiers pour ça. Arrivé au moment fatidique (le concours), j’ai eu un manque de confiance en moi, c’est ce qui m’a empêché d’aller au bout et je me suis réorienté vers l’informatique car j’étais au-dessus des autres dans ce domaine. Aujourd’hui, je suis chef de projet informatique au département de la Vienne, le sport n’est qu’un loisir, mon métier est dans l’informatique, j’aurais pu rester un petit informaticien mais la course à pied m’a débridé et m’a permis de voir plus loin.
Noa : Moi, je pratique le foot donc, pour moi, l’esprit d’équipe est important, mais pour vous qui courez en solo, qu’est ce que vous aimez, dans ce sport ?
Kamel : Tout à l’heure on m’a demandé un moment marquant dans ma carrière, j’ai répondu qu’ il y a 15 jours on a fait une course à neuf, en équipe, qu’on a gagné haut la main, nous aussi en course à pied on adore l’esprit d’équipe. Et courir seul, ça nous responsabilise vraiment, on ne peut pas se cacher derrière une autre personne, quand on se plante, on ne peut pas dire que c’est la faute de l’arbitre et ça, ça nous responsabilise vraiment et nous fait grandir.
Noa : Avez-vous vécu des blessures dans votre parcours ?
Kamel : Oui, au début du mois de juillet, j’ai réalisé un trail, c’est une course nature en montagne, c’est des terrains dangereux, je me suis fait une entorse. Pendant 4 semaines, je n’ai pas pu courir et il faut apprendre à se passer d’une chose qui nous paraissait essentielle. Généralement, si on est blessé 4 semaines, on sait qu’il nous faudra 8 semaines pour retrouver notre niveau.
Noa : Avez-vous des projets pour une prochaine course ?
Kamel : Je profite de l’instant présent, je vis au jour le jour, sinon, j’ai envie d’aller faire le marathon de la Rochelle pour essayer de faire tomber mon record.
Voilà c’est tout pour l’interview de Kamel Latrach, à coté de cela, j’ai interviewé quelques adultes du collège comme M Boudier, M Aimé, Joël et Sulyvan :
Noa : Qu’est ce que vous pensez du cross ?
Sulyvan : C’est une bonne chose, les élèves sont très motivés, je trouve que c’est une bonne journée sportive.
M Aime : C’est un moment très sympa, ça permet de voir tous les élèves et les profs courir, ça peut être rigolo, c’est un bon moment.
Joel : C’est une belle action, bien organisée par les professeur d’EPS.
M Boudier : C’est une bonne chose car cela permet de faire faire du sport aux élèves, je pense que tout le monde est content de partir en vacances en faisant du sport. (NDLR : le cross a eu lieu le jour de la sortie)
Noa : Pensez-vous que c’est une bonne chose ?
Sulyvan : Oui, c’est une bonne chose, ça permet de décompresser un peu, les jeunes courent, les jeunes rigolent, les jeunes vivent, c’est parfait.
M Aime : Ca permet d’avoir un évènement qui fédère, c’est à dire qu’il rassemble tous les élèves, ça peut aussi permettre de voir les élèves dans un autre cadre.
Joel : Ca permet d’avoir des moments conviviaux, qui permettent de réunir tous les élèves en même temps, de partager quelque chose dans le cadre de la solidarité.
M Boudier : C’est une bonne chose pour le collège, moi je suis arrivé il y a trois ans, le cross existait déjà.
Moi qui suis blessé, je n’ai pas pu courir, j’aurais bien aimé avec un sportif comme Kamel : c’est toujours intéressant, un sportif de haut niveau… Si j’avais pu courir et le suivre, peut-être, quelques tours… A la place, je fais des interviews 🙁