Déc
03
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 03-12-2010

En cette rude saison, dont l’épisode actuel semble trouver son terme, avant que de mieux reprendre, peut-être, ultérieurement, il m’est revenu en tête ce mot. Avouez que pour ce vendredi il est idéal. il désigne différentes sortes d’animaux fabuleux, dont une sorte de dragons décrite dans le Livre des merveilles de Marco Polo. La particularité desdits animaux, tant chez Marco Polo qu’ailleurs, est de se trouver pourvus de deux têtes, aux deux extrémités du corps. C’est ce qui donna naissance à ces animaux que l’on dit “affrontés” sur les chapitaux de nos églises romanes locales. Or, en cette saison, avoir deux têtes et pouvoir partir dans les deux sens, c’est capital, sur le verglas ou pour retourner chez soi alors que les conditions ne permettent plus de partir de l’avant! Le lien avec notre Torchon national est aussi évident! Mais si, souvenez-vous, notre tout premier éditorial, ce désir de montrer que ce qui est décrié, dénigré,  est encore bien vivant et d’actualité, toujours pertinent (un peu comme moi tiens!), vous connaissez tous au moins un amphisbène contemporain! Votre langue au Torchon? Le TGV, naturellement.

pour terminer, quelques vers que j’aime et que je me suis souvent remémorés ces derniers jours, regardant la campagne ennneigée, par la fenêtre de ce troisième étage georgesandien qui est mien, alors que les couloirs et les salles me semblaient bien déserts et, ô surprise, trop calmes:

Rien n’égal en longueur les boiteuses journées,

Quand sous les lours flocons des neigeuses années

L’ennui, fruit de la morne incuriosité

Prend les proportions de l’immortalité.

Baudelaire, Les Fleurs du mal, Spleen LX.