Août
04
Classé dans (Le Torchon en vacances) par Wahiba le 04-08-2011

Eh oui, le Ramadan est arrivé. C’est l’été  cette fois qui dictera sa loi. Les cuisines regorgent de gourmandises de saison, tous les ingrédients de la harira (soupe) attendent les maîtresses de maison : tomates, coriandre, pois chiches, lentilles et dattes…! Toutes les sucreries dégoulinent déjà de miel et de sésame, les amandes trônent. Les menus des shours sont déjà concoctés, il fait bon être dans les cuisines colorées et parfumées. Les enfants tournent en rond cherchant les délices cachés, se vantant fièrement d’avoir jeûné plus d’une fois, et se promettent de tenir plus longuement cette année. Les djallabas (robes),  et foulards coquets inspectés,  on ressort la tradition oubliée des armoires fermées. Les sportifs organisent des marches, des marathons, et se lancent des défis de tenir jusqu’à l’heure.

Août
03
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 03-08-2011

Cet article a failli ne pas voir le jour.

Ordinateur explosé par l’orage? Non. Accident avec le chevreuil qui traversa ma route ce matin? Non. Agressé par le ramasseur de champignons qui semblait ne pas avoir toute sa tête mais un grand couteau, alors que je photographiais, dans une improbable posture, une belle fleur? Non. Ecrasé par les voitures qui font des embardées sur la route? Non. Mort d’épuisement à cause du chemin naturellement parcouru à bicyclette? Non. Mais alors, quoi?

Colombiers, portail occidental, XIIèmre, restauré XXI. La pire est à gauche.

Cette photographie, prise ce matin à l’église de Colombiers, classée depuis 1926 à l’inventaire des monuments historiques suffit à l’expliquer. J’ai frisé la crise d’apoplexie! Le bâtiment est splendide, recèle des curiosités fascinantes, présente une architecture des plus curieuses et il a eu le privilège d’être, il y a peu restauré. Je dis privilège car bien des monuments, religieux ou civils, dans notre beau département et partout en France, auraient bien besoin du soutien financier de l’Etat pour retrouver un peu de leur lustre. On aime pourtant le patrimoine en France, on le préserve, depuis la loi Malraux de 1962 qui sauva le Marais à Paris, on y fait attention. Essayez de mettre des fenêtres en pvc, une porte de garage, une couleur de tuile qui ne conviennent pas à l’architecte des bâtiments de France, il vous en cuira. Or, ici, sur un chantier surveillé par l’Etat, d’antiques boutons floraux érodés furent remplacés par ces immondes sculptures de têtes directement issues du cerveau d’un dessinateur de BD médiévalo-futuriste! Je suis scandalisé. Je n’ai rien contre ce type de représentation dans une BD. Ici, il est à craindre qu’un public non initié imagine ces sculptures comme nées sous le ciseau d’un maçon du XIIème siècle, puisqu’on vantera la beauté de cette église romane. L’alliance entre l’art contemporain et l’art ancien ne me heurte pas, mais, sacrebleu, qu’on ne fasse pas n’importe quoi non plus sous prétexte de liberté artistique.

Je condamne véhémentement ce parti pris de restauration sur ce point précis. Pour le reste le travail est convenable. Surtout, l’intérieur renferme tant de merveilles que je suis, malgré tout, revenu enchanté de cette découverte. Je pense d’aileurs inscrire le village en entier à une éventuelle sortie vélocipédique en avril prochain dans le cadre d’école ouverte. Qu’on se le dise!

Juil
31
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 31-07-2011

Hier soir, sous des cieux enfin cléments, nous pûmes assister au troisième concert de l’été ailleurs que dans la salle du Chillou. Ce fut donc le boulevard Blossac, ou plus exactement les promenades, qui devienrent scène éphémère.

Le spectacle m’attira car je venais de terminer mon chapitre de 4è sur les problèmes nationalistes et avais donc fait allusion aux Balkans dans les années 1912-1913. Or, Rona Hartner met en scène, légèrement revisitées, des chansons et des airs tziganes en provenance de cette partie de l’Europe orientale. Cette jeune femme fut découverte dans le Gadjo dilo de Tony Gatlif, avec aussi Romain Duris. Ce que j’ai beaucoup apprécié, ce fut le soin qui était pris pour présenter, avec humour et concision, les chansons et les airs. Nous pouvions ainsi saisir, si ce n’est le sens des paroles, du moins les sentiments que le texte mettait en avant, afin de mieux percevoir l’adéquation avec la musique.

Pour moi qui ne suis pas un véritable amateur de ce type de musique, ce fut malgré tout un agréable moment et l’occasion d’une découverte culturelle que je ne regrette pas du tout. Saluons à nouveau la qualité des spectacles proposés (je n’ai pu voir le groupe mister valaire auquel le dernier numéro de Phosphore consacre un article, et le déplore) et leur salutaire éclectisme qui s’allie fort bien à d’autres spectacles plus classiques mais qui attirent aussi des artistes internationaux, telle Natalie Dessay, le 2 août, ou bien le festival des claviers en Poitou. Que de richesses culturelles à vivre, voir, entendre, sachons en profiter.

Juil
29
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 29-07-2011

Il n s’agit pas pour moi de faire ici l’apologie du collège de Saint Gervais les Trois Clochers (dont tout le monde sait qu’il n’en a en fait qu’un, les 2 autres étant ceux d’Avrigny et Saint martin de Quinlieu, aujourd’hui disparus, bref) qui porte ce nom, mais de présenter ledit Maurice Bedel, en ce vendredi jour de citation littéraire.

Parti de bon matin à bicyclette (tiens, ça me dit quelque chose…) je me suis rendu en la proche localité de Thuré qui, décidemment, recèle bien des richesses. On nous y a présenté, rapidement, et en présence d’un journaliste de la NR (tiens, ils existent, ils se déplacent?) la vie et l’oeuvre de Maurice Bedel (1883-1954), enfant adoptif du pays. Ce parisien, issu d’un milieu bourgeois et cultivé entreprit des études à la fois littéraires et scientifiques, ce fut un touche à tout culturel, mais c’est bien une thèse de médecine en psychiatrie qu’il soutint en 1911. Dès 1910 il avait entrepris la rédaction de son journal intime qui, étudié, nous permet de mieux comprendre cet homme.

Les hasards de l’existence lui firent épouser une demoiselle de Thuré, demoiselle de bonne famille, ce qui leur permit de tenir salon tant à Paris qu’en leur propriété poitevine, liant des contacts avec les hôtes de la Plante par exemple (vous notez la pertinence des liens, d’un article à l’autre!). Lors de la première guerre mondiale, engagé dans les chasseurs alpins, il eut des contacts avec des Norvégiens engagés volontaires, par la suite, le gouvernement de ce pays lui demanda de faire des achats d’oeuvres de grands peintres français, lesquelles ornent donc les murs du musée d’Oslo actuellement, fichtre, l’influence du Poitou ne se dément pas.

Suspecté d’un certain antisémitisme et d’une relative xénophobie, fasciné, comme beaucoup à cette époque, par le fascisme et le nazisme qu’il désirait comprendre, il changea du tout au tout en découvrant à Châtllerault un homme portant l’étoile jaune. Ce changement donna lieu à la production de textes qui furent détruits en 1940 par les Allemands dans sa résidence parisienne. Ils semblaient peu apprécier le revirement de ce germanophile qui, en 1937 s’était rendu en Italie et en Allemagne afin de voir vraiment ce qui se déroulait dans ces deux pays.

Ce prix Goncourt de 1927 est peu connu actuellement. Pour les Poitevins il l’est surtout en raison de sa Géographie de mille hectares puis de son Histoire de mille hectares (disponibles au fond ancien de la bibliothèque de Châtellerault, au château). Dans ces deux ouvrages, en un style poétique, très XIXème, parfois pompeux, il décrit les paysages et la vie des habitants des environs. Il est vrai que, pour qui aime ce coin de France, il est très plaisant à lire, bien que marqué culturellement et historiquement. Mort lors d’un retour d’un voyage en Orient il est enterré au cimetierre de Montparnasse, à Paris.

Cet auteur mériterait à coup sûr une redécouverte. Je ne sais si son oeuvre qui eut un temps son heure de gloire est susceptible de traverser les siècles et de bien vieillir, mais, pour les deux ouvrages cités, elle a le grand avantage de ressusciter, aux yeux de ceux qui aiment les environs, en une langue qui reste agréable, une époque qui l’était tout autant et est désormais, c’est à craindre, irrémédiablement perdue.

Juil
29

façade sud, XIXème.

En 1810, le château a été construit, sans le premier étage, qui, lui, a été construit ensuite en 1875 par l’arrière grand-père de l’actuelle châtelaine, pour les enfants, car la famille s’était agrandie.  Ce château est du 19ème siècle, de style  néo classique, c’est à dire Louis XVI. Le type de pierre utilisée dans ce château est le tuffeau, pris dans les carrières en-dessous du château. A  là place de cette carrière il y a maintenant une cave qui servait autrefois à  entreposer le vin qui était fabriqué par le châtelain, il y avait plusieurs hectares de vignes sur la propriété. Le phylloxéra (maladie de la vigne) a décimé celle-ci au début du 20 ème siècle, c’est pour cela qu’aujourd’hui la production de vin s’est arrêtée.  On  trouve également aux alentours de la cave un four à pain qui a été restauré par les actuels propriétaires.

J’ai également vu l’entrée des souterrains du château qui vont, selon les plans, jusqu’à Scorbé-Clairvaux. Dans ces souterrains nous avons remarqué un étrange bassin de pierre haut qui servait à la conservation de la nourriture  pour les bêtes et pour les habitants du château.

Ce sont les actuels propriétaires qui ont ouvert quatre chambres d’hôtes au premier étage du château, car ils ne sont plus que tous les deux dans cette maison d’ une vingtaine de pièces.

Manon.

Juil
27

façade Est, XIXème

Aujourd’hui je me suis rendue au château de la Plante, qui se situe à Thuré, pour le visiter.  Nous avons pu visiter les souterrains et les jardins de ce château. Nous avons également vu un four à pain en état de marche et un endroit qui se situait sous le château qui servait de cave.

Ce château a été construit en 1810 par monsieur Barbotin, l’ancêtre des propriétaires actuels. Il y a un terrain  d’environ 10 hectares dans le parc du château. Maintenant, il sert de chambre d’hôtes,  il y a une douzaine de chambres, avec 4 chambres d’hôtes qui peuvent accueillir jusqu’à 4 personnes. Nous avons pu visiter une partie des souterrains qui servaient à garder le vin. On pouvait supposer que les souterrains allaient  jusqu’à Scorbé-Clairvaux.

J’ai trouvé la visite un peu courte, et j’aurais préféré pouvoir visiter le château.

Juil
23
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 23-07-2011

Hier soir, en l’église saint Jean-Baptiste, la Laytmer school de Londres donnait un concert. Cet orchestre et choeur de chambre, héritier d’une tradition née en 1624, titulaire de très nombreux prix européens, honorait notre cité au cours de sa tournée annuelle estivale. Quel plaisir de voir des individus des deux sexes, issus de tous les peuples de l’empire réunis sous le même uniforme, la même direction et permettant par leur communion à une identique passion musicale qu’une symphonie s’élève sous ces voutes gothiques, grâce à un art qui sait bien que seule l’union des noires et des blanches permet la naissance du beau et de l’harmonieux.

Les pièces vocales, musicales, ou mixtes abordaient tous les siècles et tous les genres. Nous avons même eu droit à une chanson de Lennon et Mac Cartney ou bien encore à un chant zoulou au cours duquel se trouvaient mêlés des cris d’animaux. Sur le coup je fus surpris, mais, à tout bien y réfléchir, les valses du bal de l’empereur, à Vienne, usent parfois aussi de cet artifice et je dois dire que ce chant zoulou se trouvait fort agréable. Ma seule déception serait liée aux pièces les plus classiques du répertoire, la suite n° 3  de Bach ou la 15ème danse hongroise de Brahms. L’exécution des oeuvres était parfaite, rien à y redire, si ce n’est que tout cela me sembla très académique très léché, très poli, manquant de vivacité, de feu, de passion.

Ce fut malgré tout un très agréable moment et cet échange culturel entre les deux côtés de la Manche est encourageant, nous parviendrons peut-être un jour à oublier la guerre de Cent ans, Jeanne d’Arc, Trafalgar, les chapeaux d’Elisabeth II et la “gelee”.

Juil
22
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 22-07-2011

La question pourrait-être, au vu du climat, “aimez-vous Octobre”. Au delà du jeu de mot, il s’avère que ce jour nous avions la possibilité de suivre une visite en ville, sur les pas d’Aimé Octobre, sculpteur,  né à Angles-sur-Anglin, que nous connaissons tous maintenant, qui fut prix de Rome en 1893, c’est à dire qu’il reçut ici une récompense de haut rang, prouvant sa maîtrise technique. Il fut très actif dans son département, le nôtre, c’est pourquoi notre cité lui doit deux monuments aux morts: celui du square Gambetta (parc aux chèvres pour les non-initiés) et celui de la guerre de 1870, en face de l’église saint Jean-Baptiste. Il est cependant aussi intervenu à la Couarde sur Mer, à Angles naturellement, mais encor à Lusignan ou à Poitiers, puisque c’est à lui que nous devons par exemple la poste centrale.

Une fois de plus, il m’est donc possible de rétorquer à ceux qui soutiennent qu’il n’y a rien à voir à Châtellerault, qu’au contraire, il y a beaucoup à voir, mais que, pour cela, il faut savoir regarder. 

Juil
20
Classé dans (Le Torchon en vacances) par Manon le 20-07-2011

En ce début de matinée, je me suis rendue à l’église de St-Sauveur pour pouvoir la visiter.

façade sud, avec logement du commandeur, XVIème
Porterie de l’ancienne commanderie XVème siècle

L’église de St-Sauveur est aussi placée sous le vocable  de Saint-Antoine. Elle dépendait de la Commanderie de la Foucaudière fondée par l’ordre des Antonins en 1366. Elle est refaite en gothique après sa destruction pendant la guerre de cent ans et elle  est ensuite restauré au début du XVIIème siècle. Le portail est précédé par un porche. Au dessus du portail on peu voir une niche où il y a Saint Antoine tenant un livre: les écritures saintes. A l’entrée de l’église on peut apercevoir les cloches qui sont maintenant électrifiées et la partie d’un mur qui est le plus ancien de l’église. Il y a une porte qui permet d’accéder au cloître. La chapelle de la Vierge est construite sur une crypte, reste d’une ancienne cave et le vitrail présente l’Annonciation. Les dernières restauration de l’église datent de 1644. Il y avait un cimetière situé juste à côté de l’église vers le nord. Il y a encore deux sœurs qui vivent dans les derrières de l’église.

Manon.

Juil
19
Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 19-07-2011

Les joyeux campeurs d’école ouverte connaissent le moulin de Chitré, le site d’écologia. En cette froide et très pluvieuse journée d’été, sur ma fidèle bicyclette, je me rendis au château de Chitré.

Chitré, façade sur Vienne, XIXème

Affrontant les bourrasques, bravant les 12 degrés, ruisselant sous les averses, pédalant dans ces conditions extrêmes, votre reporter es-patrimoine et culture avait encore une dernière épreuve à affronter, la dernière côte donnant accès au promontoire sur lequel se dresse le château dominant ainsi la vallée de la Vienne, que, si j’étais Henri IV, je nommerais le plus joli ruisseau du royaume, bien plus que la Charente.

Parvenu au terme de mon parcours je me vis entouré d’un groupe assez nombreux de sexagénaires et plus, dont certains trainaient des enfants peu motivés m’a-t-il semblé par la découverte du patrimoine local. Comme l’avait si bien noté La Rochefoucauld, “on parle peu quand la vanité ne fait pas parler”. L’intérêt premier de cette visite fut donc la présence de ces sexagénaires, lesquels avançaient leurs anecdotes respectives sur tel ou tel point de la petite histoire en lien avec ce bâtiment. Aspect cocasse qui aurait pu devenir lassant si une bienveillante averse orageuse digne d’une giboulée de mars, égarée dans le calendrier météorologique, n’était venu y  mettre un terme. Je passe par pertes et profits le fait que ladite ondée ait à nouveau rincé votre serviteur, lequel, c’est bien connu, est loin d’ être en sucre. Pour les amateurs de littérature, je confirme ce que j’avais eu occasion de dire déjà à certains, Saint Exupéry venait en vacances à Chitré et Brigitte Bardot aussi, laquelle aurait détesté la demeure…