Juil
29
Classé dans (La citation des vacances) par la Vieille Garde le 29-07-2011

A ceux qui s’interrogent encore (et surtout en cette période de vacances, qui ne saurait se résumer à un temps d’oisiveté),  sur les bienfaits de la lecture et la nécessité de se cultiver, je souhaite faire partager cette citation de Charles-Louis de Secondat, baron de la Brède et de Montesquieu, plus connu sous ce seul patronyme:

“je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé”.

Il y a là quelque chose de beau, de rassurant, d’effrayant peut-être aussi, si l’on tombait dans un quelconque excès. Cette citation m’est revenue en pensant à une scène d’un film que j’apprécie beaucoup: Les chansons d’amour. On y voit une jeune fille à l’enterrement de sa soeur tout à coup se précipiter nerveusement sur un livre et lire. Cherche-t-elle dans les mots d’un autre de quoi expliquer sa douleur, de quoi la comprendre, de quoi l’oublier? Les livres, comme la musique, certaines oeuvres d’art, odeurs ou paysages, sont liés à des moments de notre vie de manière évidente, lisez Proust et cette sublimissime Recherche du temsp perdu. Ils peuvent nous consoler, non en tant que livres naturellement, mais car la pensée et les émotions qu’ils véhiculent nous peuvent faire du bien. Je sais prendre plaisir à relire certains textes en fonction de mon humeur. Ils sont source de réflexion ou d’appaisement.

Peuvent-ils aider à surmonter tous les chagrins? Je pense que cela dépend de la personne. Un livre de portée religieuse pourrait consoler un individu, croyant, de la perte d’un proche, en lui ouvrant des perspectives de réflexion ou d’espérance. Cependant, le même livre ne servirait de rien à un individu non-croyant auquel les propos tenus ne sembleraient être qu’obscurantisme et inepties. Livre et lecteur doivent donc s’accorder et de cet accord découle assurément un bien-être.

Lisez donc, peut importe si ce sont des romans, de la poésie, du théâtre, de la philosophie ou des bandes dessinées, il faut lire pour s’ouvrir et découvrir, non seulement au collège, mais aussi en vacances! Il en va de votre équilibre et de votre bien-être! Peut-être faudrait-il d’ailleurs songer, au vu des bienfaits rencontrés,  à faire rembourser les livres par la Sécurité Sociale, plus que les médicaments? 

Juil
21
Classé dans (La citation des vacances) par la Vieille Garde le 21-07-2011

Tout le monde connaît Alexandre le Grand, non, pas le nôtre, celui de l’Antiquité. Cet homme fut un immense conquérant et finalement un assez fin politique aussi, au IVème siècle av JC. Il avait eu pour précepteur Aristote, ce qui laisse entrevoir l’étendue de ses connaissances. Un jour, à Corinthe,, il se rendit auprès du philosophe Diogène, lequel, tout le monde le sait, ne vivait pas dans un tonneau, puisqu’il n’y en avait pas en Grèce à cette époque, mais dans une grande amphore. Alexandre admirait Diogène, il proclama  en effet “si je n’avais pas été Alexandre, j’aurais voulu être Diogène”, voilà qui fixe les bormes de l’admiration vouée au philosophe à la vie pourtant parfois dérangeante. Aussi, face à cet homme qu’il révère et sûr de sa puissance, Alexandre  propose: “demande moi ce que tu veux”, sous-entendu, naturellement, “et je te le donne”. C’est alors que survint, sans acrimonie aucune, mais uniquement afin de montrer au grand homme qu’il y avait plus grand que lui, peut-être aussi pour faire preuve d’une forme de résistance passive face à celui auquel rien ni personne ne résistait: “ôte-toi de mon soleil”. L’ombre d’Alexandre portait en effet sur l’amphore de Diogène.

J’avoue que la canicule annoncée à grand renfort de statistiques et d’études météorologiques lors des chaleurs de mai et juin fait pour le moment piètre figure. Alors, certes, je ne souhaite pas la mort de 15000 vieillards valétudinaires et cacochymes, certes non, en revanche, je ne serais pas contre le fait que les nuages s’ôtent de mon soleil, afin que je puisse poursuivre mes sorties vélocipédiques non avec des vêtements imperméables, mais avec ce brave Bob que nombre d’entre vous connaissent.

Juil
15
Classé dans (La citation des vacances) par la Vieille Garde le 15-07-2011

Cette semaine, je me suis vu propulsé, grâce aux chevaux moteurs du véhicule automobile d’une amie, en des terres lointaines et en un passé qui l’est encore plus. (pour ceux qui suivent, c’est aussi un zeugma!)

J’ai revu mon ancien collège. Ce fut un moment fort troublant. Comme il y a de cela plus de 20 ans, nous partîmes de la gare routière et je mis mes pas dans les miens, avec à la fois satisfaction, excitation, angoisse. Nous approchons, je le vois, toujours aussi immense, un pâté de maison à lui tout seul, ancien couvent aux murs diablement hauts et percés de rares fenêtres qui n’étaient que celles des couloirs et desquelles il était impossible de ne rien voir d’autre que le ciel. Mais, soudain, à mon esprit et à mes yeux s’impose ce que je nomme verrue, une excroissance contemporaine, et je crie: “on a saccagé le collège”! Je me précipite vers la porte d’entrée des élèves. La couleur est passée du vert au bleu, en 20 ans c’est possible. Mais surtout elle est ouverte en entier, ce que jamais je n’avais vu et mon regard embrasse alors la cour, encombrée de pelleteuses, grues, camions et autres tas de gravats. Je m’avance, prudent, terrifié, triste. J’entrevois le passage sous le porche et m’y engouffre. Un ouvrier me hèle “alors on cherche des souvenirs”. J’acquiesse et m’explique, je dois faire preuve d’émotion et c’est de la compassion que je reçois en retour. En premier j’explique ainsi au brave homme la signification d’une plaque de marbre dont il ne comprenait pas le sens et nous voici en conversation. Soudain il me propose de visiter et ne demande en contrepartie que la plus grande prudence. O joie, mon coeur et moi bondissons de la même allégresse et, tel Suétone, je me hâte lentement, festina lente, dans les couloirs et les escaliers, à la recherch de mon passé, du temps perdu qu’il me semble ne plus pouvoir retrouver. Tant de choses sont boulervsées. Je commence par l’aile histoire, si l’escalier est le même, les actuels travaux ont jeté dans le couloir le fonds du musée, gisent ainsi épars: une peau de crocodile, des fossiles, quelques animaux empaillés et déplumés qui me font penser à moi. Leur oeil de verre contemple froidement le désordre et ils semblent perdus dans une longue rêverie désabusée, se tenant coi car ils ne peuvent faire autrement, le coeur pourtant meurtri. Vestiges d’une autre époque on les ignore, existent-ils seulement encore?

Et puis voici le couloir de physique, qui n’en est plus un, remplacé par une passerelle externe en verre qui s’adosse à une façade du plus pur XVIIème, le gymnase est rehaussé de 3 marches et le vieux parquet doit exister encore en dessous, tout comme le plafond abrite des anneaux veufs des cordes auxquelles je grimpais finalement très bien, autrefois.

Me voici dans la cours, même là les transformations sont nombreuses, mais je revois la fenêtre sur l’appuis de laquelle je passais les pauses déjeuner, à contempler de haut la marche de mes contemporains, un tour de tête et me voici confronté à l’horreur, au fait le plus marquant pour moi. Cette cour, immense, toute de goudron, jamais je n’y avais vu un brin d’herbe et voici qu’un arbre, oui, un arbre, dont le tronc fait bien 40 cm de diamètre, est là.

Arbre, objet de mon tourment. C'est un catalpa, je suis certain que ces arbres poussent très vite en fait...

J’aime les arbres, je les idolâtre presque, mais, cet arbre, si haut, si grand, dans cette cour. Me voici donc si vieux, je suis parti, je reviens, un arbre au port altier a eu le temsp d’étendre et ses racines et sa ramure. Un arbre a eu le temps de naître, vivre, croître, abriter des nids dans ses branches, voir des générations de gamins hurlants sous ses frondaisons, il a eu le temps, et moi, durant la même période, qu’ai-je fait?

Abattu par cet arbre, j’entre dans les autres cours. La salles des profs est à la place de l’étude, la gestionnaire à la place de la salle de français, le foyer des internes à la place de la salle de latin etc. Médusé, je suis médusé. J’ai pris près d’une heure, pour me hâter lentement dans le dédale de quelques couloirs. Sur les traces de celui que je fus, à la recherche du temps perdu, je ne sais. Que pouvais-je attendre de cette immersion, qu’en ai-je tiré? Je ne le sais pas plus. Pour l’heure, c’est un terrible sentiment de nostalgie et la certitude que le temps passe encore plus rapidement que je ne le redoute.

je dois donc, je pense, clore par le “cueillez dès aujourd’hui les roses de la vie” de Ronsard.

Juil
08
Classé dans (La citation des vacances) par la Vieille Garde le 08-07-2011

ainsi passe la gloire du monde.

Voilà ce qu’on proclamait aux papes lors de leur intronisation, afin de leur signifier que leur gloire terrestre n’était qu’éphémère et vanité.

Comparons cela à une phrase marquante rencontrée ce jour au cours de nos pérégrinations:

” Je veux que durant des siècles on continue à discuter sur ce que j’ai été, ce que j’ai pensé, ce que j’ai voulu”

Cette citation est donc de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, heureux propriétaire du château de Valencay que nous visitâmes ce jour (voir article à ce propos)

Mégalo le Charles-Maurice? Pas tant que cela. Son action politique en France, de l’Ancien Régime à la Restauration, en passant par la Révolution et l’Empire fut en effet très importante, de fait, il est entré dans tous les manuels d’histoire et son souhait est réalisé.

L’immortalité lui est acquise, mais dans la mesure où il était membre de l’Académie, c’était déjà le cas. Ce jour nous mîmes nos pas dans les siens, fort heureusement sans la même chaussure orthopédique, instrument de torture qu’une malformation du pied lui imposa. Le faste de ses appartements et de son château, au milieu de ses 19 000 hectares n’était égalé que par celui de sa table puisque c’est le célèbre Carême qui officiait aux cuisines, nom paradoxal s’il en est.

Pour Talleyrand donc, l’heure du sic transit gloria mundi n’est pas encore survenue. Il est certes mort, qui plus est en bonne santé, ainsi qu’il le dit à son médecin, mais on parle et parlera de lui encore fort longtemps.

Juil
01
Classé dans (La citation des vacances) par la Vieille Garde le 01-07-2011

Tous les brillants latinistes ou cinéphiles connaissent cette citation. Le père d’Hubert Minel l’utilise dans le génialissime J’ai tué ma mère de et avec Xavier Dolan.

Bref, la signification, mais on ne m’en voudra pas de n’avoir pas les brillants talents de traductrice de madame de la Vieille Rédaction, serait : parvenir à la gloire par les chemins étroits, ce qui reviendrait à dire aussi qu’on ne peut espérer le succès sans un minimum d’efforts et de difficultés.

Ce constat est certes moralisateur mais il est aussi réaliste et d’actualité. Les épreuves de brevet de fin d’année, les critères d’entrée au lycée devraient le prouver. D’ailleurs, puisque vous avez, chers zélèves, vos affectations en lycée, laissez le vieillard, pas encore sénile, que je suis vous redire que la marche sera haute.

Vous pouvez réussir en lycée, je veux que vous réussissiez, mais vous ne le pourrez sans efforts. Des efforts bien plus importants que ceux consentis au collège. Passer en seconde ne sert à rien si on doit être réorienté en fin de seconde car, faute de travail, les portes de la première se ferment alors.

L’ univers qui s’offre à vous implique que cet été de repos soit aussi consacré à de saines révisions, alors, bronzez malin, avec un livre par exemple. Pour ma part ce sera préparation, à l’ombre, du nouveau programme de 4ème.