Août
29
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Agnès Dibot le 29-08-2013

Retour, grâce à un article du Monde, sur les causes d’une éventuelle intervention armée en Syrie : 

Au sein des chancelleries occidentales la certitude est acquise que des armes chimiques ont été utilisées, mercredi 21 août, contre des populations civiles dans les faubourgs de Damas. “Tout porte à croire que c’est le régime qui a commis cet acte abject”, a souligné, mardi 27 août, le président François Hollande. Plus affirmatif encore, le vice-président américain, Joe Biden, a indiqué que “les responsables de cet usage effroyable d’armes chimiques en Syrie ne font aucun doute : c’est le régime syrien.”

Une semaine après les événements, les militants locaux et formations de l’opposition syrienne ont retracé le fil de cette journée, preuves à l’appui, même si de nombreuses zones d’ombre demeurent.

  • Quelles zones ont été visées ?

Peu après minuit, dans la nuit de mardi 20 à mercredi 21 août, l’armée syrienne a lancé une vaste offensive sur les villes de la Ghouta orientale, la plaine agricole à l’est de Damas où vivent près d’un million de personnes, et la Ghouta occidentale, au sud-ouest de la ville. Passées sous le contrôle de l’opposition, assiégées et bombardées depuis plus de huit mois, ces villes ont essuyé des bombardements “classiques” intensifs. Des armes chimiques ont aussi été tirées sur Zamalka et Aïn Tarma à l’Est et Al-Mouadhamiya à l’Ouest, selon le Centre de documentation des violations en Syrie (VDC).

 Selon l’Armée syrienne libre (ASL), 29 missiles, ainsi que des obus de mortier, munis de charges neurotoxiques, ont été tirés à partir de 2 h 25 du matin. Ces charges contenaient, toujours selon l’ASL, du sarin mélangé à de l’ammoniac et de l’agent SC3. Sur la base de vidéos, des experts ont estimé que le tableau clinique correspondait à une contamination au sarin.

Le chef d’état-major de l’ASL, le brigadier général Selim Idriss, a affirmé que ces missiles et obus ont été tirés depuis l’aéroport militaire de Mezze par la brigade 155 et depuis le Mont Qassioun par la brigade 127, rattachée à la 4e division, dirigée par Maher, le frère de Bachar Al-Assad.

  • Combien y a-t-il eu de victimes ?

Selon l’ASL, les attaques ont fait 1 845 morts et 9 924 blessés. Dans la Ghouta orientale, lieu principal de l’attaque, plus de 1 302 personnes ont été tuées, dont deux tiers de femmes et d’enfants, et 9 838 autres blessées, selon le bureau médical central. Les victimes ont été évacuées vers l’ensemble des hôpitaux des régions concernées.

Une liste provisoire de 585 morts, nommément identifiés, a été établie par le VDC. Pour sa part, Médecins sans frontières (MSF) a confirmé la mort de 355 personnes sur les 3 600 patients hospitalisés avec des symptômes neurotoxiques dans trois des hôpitaux de campagne qu’elle aide à Damas.

Selon un médecin à Zamalka, interrogé par Le Monde, plusieurs jours de recherche seront nécessaires pour retrouver les dépouilles de toutes les victimes.

  • Quels symptômes ont été identifiés ?

“Mes lèvres ont commencé à trembler et à gonfler, mes yeux tremblaient également, puis je suis devenu aveugle. (…) De la mousse a commencé à sortir de ma bouche”, raconte une victime de Zamalka à l’ONG syrienne VDC. Les médecins ont constaté les symptômes suivants : pupilles dilatées, yeux rouges, tremblements, hallucinations et pertes de mémoire, nausées, vomissements, malaises, troubles respiratoires et cardiaques, paralysie et convulsions neurologiques.

De nombreuses victimes sont mortes durant leur sommeil. D’autres personnes se sont réfugiées dans les caves, s’exposant davantage aux gaz toxiques, plus lourds que l’air. Les personnels soignants et de sauvetage ont été contaminés à défaut de protection suffisante, notamment de masques. VDC souligne que tous les animaux présents sur les lieux sont morts.

  • Les secours étaient-ils adaptés ?

Dans ces villes bombardées depuis plus de huit mois, sans eau et électricité, des hôpitaux de fortune ont été installés dans les endroits les plus sécurisés. Ces structures ne disposent pas, pour la plupart, d’équipement adapté en cas d’attaque chimique. Selon Ammar Chaker, de l’UOSSM, le réseau de médecins syriens s’apprêtait à délivrer une formation dédiée aux équipes médicales.

Les stocks d’atropine ont été largement insuffisants. Dans un petit centre médical de Zamalka, un médecin a dit disposer de 600 doses pour des dizaines de victimes. Le traitement normal prévoit de 50 à 300 doses par patient.

  • Quelles sont les preuves ?

Les puissances occidentales ont réuni un faisceau de preuves grâce aux vidéos filmées par les témoins des attaques, aux rapports des médecins, aux images satellites, aux évaluations de divers services de renseignement et notamment à l’interception de conversations téléphoniques des autorités syriennes. Des échantillons prélevés sur les victimes ont été sortis de Syrie dès mercredi.

  • Pourquoi le régime syrien a-t-il attaqué ?

La présence des inspecteurs de l’ONU à Damas au moment de l’attaque fait penser à une provocation délibérée du régime. L’ampleur des attaques donne peu de crédit à la thèse d’une initiative isolée. On peut toutefois envisager que l’attaque ait été plus mortelle que prévu.

Selon le brigadier général Selim Idriss, l’attaque a été préparée par Bachar Al-Assad avec ses services de défense, en réponse à l’attentat mené le 8 août par la rébellion contre son convoi et au renforcement des unités de l’ASL dans la Ghouta, avec des moyens militaires plus sophistiqués. Certains pointent le rôle pivot de son frère Maher, véritable homme fort du régime, dans cette décision.

Le régime a pu craindre une percée majeure de l’opposition à Damas. L’armée régulière a jusqu’à présent échoué à forcer les lignes de la rébellion dans la Ghouta, une porte d’entrée vers la capitale, et craint une offensive générale, appuyée par des troupes venant du sud, de la province de Deraa et éventuellement de Jordanie, où des unités de combattants de l’ASL sont formés notamment par les Etats-Unis.

Août
29
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Agnès Dibot le 29-08-2013

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/08/28/cinquante-ans-apres-la-marche-sur-washington-obama-sur-les-traces-de-martin-luther-king_3467545_3222.html

Poursuivons cette revue de presse, malgré l’évidente absence de nos zélèves sur ce Torchon : finalement, les zélèves sont plus “fonctionnaires” dans l’âme que leurs enseignants : l’heure c’est l’heure, n’est-ce pas ? Pas question de se remettre au travail avant le mercredi 5 septembre, 8 heures ?

Qu’importe : cette revue de presse pour Christelle et sa jambe plâtrée, en ce cas.

L’information de ce jour nous rappelle un discours historique, celui de Martin Luther King, pasteur noir américain prônant la fin de la ségrégation aux Etats-Unis, l’égalité entre les Noirs et les Blancs. Un discours que nos anciens troisièmes (cru 2012) ont étudié dans le cadre de leur épreuve d’Histoire des Arts voici un an et demi.

Un sujet que l’on peut approfondir : écoutez ce discours resté célèbre : “I have a dream”. Vous pouvez ensuite nous dire si, selon vous, ce rêve est encore d’actualité ou si nos sociétés sont parvenues à  faire de tous leurs citoyens des êtres égaux.

M. Mastorgio réclame une revue de presse : la voici : dans la Nouvelle République, que j’ai achetée en version papier CE MATIN, afin d’en découper et photocopier le texte pour la rentrée.

Mais lisez donc la version numérisée et, surtout, dites-nous ce que vous pensez de ce qui nous y est dit. C’est ici : http://www.lanouvellerepublique.fr/Vienne/communes/Ch%C3%A2tellerault/n/Contenus/Articles/2013/08/28/Jean-Pierre-Abelin-va-installer-de-la-videoprotection-1591271

Mais où sont les zélèves ?

Ce message s’adresse aux zélèves inscrits en option media pour la rentrée 2013 : je vous devine connectés sur ce Torchon. Vous avez raison : tout se passera ici.

Petit travail de prérentrée : eh oui, une option, ça se prépare. Surtout une option media. Je vous invite à cliquer dans la colonne de droite, sur les sites divers et variés qui vous sont proposés, notamment sur les sites des journaux d’information : Le Figaro, Libération, le Monde et Rue89. Cliquez, naviguez, lisez : informez-vous. L’actualité est brûlante : saisissez la. Vous pouvez vous informer, également, par la télévision, la radio, les journaux papier, bien entendu.

Lors de notre première séance, qui pourrait avoir lieu dès la première semaine, selon notre emploi du temps, nous débuterons par une revue de presse : cela signifie que l’on passera en revue les points d’actualité les plus importants.

Plusieurs rubriques sont à votre disposition : la politique, l’éducation, la santé, le sport (mais ce n’est pas ma tasse de thé, je préfère vous prévenir), la société, l’économie… Essayez de vous intéresser un peu à tout, et à apporter, pour la première séance, un début de réflexion personnelle sur un point d’actualité.

Pour vous guider, je vous proposerai chaque matin, jusqu’à la rentrée, ma revue de presse personnelle : je choisirai une information qui me semblera incontournable. Vous pourrez publier un commentaire dans lequel vous donnerez votre opinion sur le fait mentionné dans la revue de presse.

Au plaisir de vous lire ici, donc. Je pense que l’information va circuler : je l’espère. Sinon, cela signifiera que ce Torchon se meurt…

Juin
22

Aujourd’hui, c’est notre dernière séance média avec Manelle Troudieee,  Fanta caliente, Riyadh l’anonyme, Pedro sonak, Hugro, Emile le geek, Abderrahman lefouse et moi même.  Cette année encore, il y a eu beaucoup d’agitation, il y avait du potentiel (sans me vanter) ; mais, malheureusement, il n’a pas été exploité. Par contre, il y a eu de bons articles car on n’a pas fait que de bavarder, bien sûr !

De bons moments, de bon délires et surtout de superbes personnes..!

Merci à Madame Dibot et Monsieur Mastorgio qui ont encadré l’option… Formidable équipe !!

Badjo. <3

 

Juin
22
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Badjoo le 22-06-2013

Dans moins d’une semaine, on passe le brevet, c’est l’épreuve que tout les élèves de 3ème “redoutent”. Certains se mettent aux révisions une semaine avant, c’est juste très drôle de penser qu’on peut apprendre en une semaine ce qu’on n’a pas appris en une année !

Donc la meilleure solution pour vous, c’est de vous dire bonne chance !

Personnellement, les maths sont un peu la matière que tout le monde appréhende mais l’histoire et le français sont plutôt simples, enfin, si on apprend. Pour finir, bonne chance à tous les troisièmes, ne soyez pas stressés, répondez au maximum des choses lors des épreuves. Les vacances approchent à grand pas !

Bon brevet, bonnes vacances et démarrez votre année de seconde dans les meilleures conditions et gros bisous !!! <3

Badjo et Pedro <3 !

 

 

 

 

Juin
21
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Agnès Dibot le 21-06-2013

Exceptionnellement, Erwan, élève de 3ème2, rejoint la séance d’option media (fin d’année oblige) et compose un article pour Le Torchon.

 Suite à de nombreux articles lus, en 2013 on peut constater de nombreux témoignages d’enfants de moins de 10 ans frappés par leurs parents.

Le Châtiment corporel n’est pas un moyen d’éducation, la “gifle”, ou la “fessée” ne fait pas mal à celui qui la donne, et donne à l’enfant un sentiment de soumission. L’enfant grandissant frappé ne se sentira pas en confiance, et le principe d’éducation ne passe pas par la violence.

Pour éduquer votre enfant, pourquoi ne pas utiliser des paroles intelligentes au lieu de la violence ? Quand votre enfant fait une bêtise, pourquoi ne pas tout simplement dire “non” et le menacer d’une punition le privant des derniers gadgets à la mode et des sortie du soir pour les plus grands, et mettre votre petit au coin ? L’enfant comprendra ses erreurs, et cette forme d’autorité ne le blessera pas physiquement.

Votre enfant grandira en confiance, et n’évoluera pas sous la peur de ce prendre des coups à chaque bêtise commise.

Les méthodes de pression éducative passent avant tout par la confiance de votre enfant.

Parlons de mon enfance, et de la méthode éducative qu’employait ma mère, car ma mère m’a éduqué seule jusqu’à l’âge de 8 ans, hélas cela n’a pas été facile pour elle. N’étant pas un enfant facile, je lui en ai montré des vertes et des pas mûres. Et pour me calmer, à contre cœur, elle a dû employer la force de nombreuses fois. Je ne dis pas que je n’ai pas passé quelques temps au coin, ou bien enfermé dans ma chambre, mais quelques petits châtiments corporels  me calmaient, n’étant pas un enfant facile.

Avec grande satisfaction de ma part, jusqu’à la rencontre de ma mère avec un homme – ils sont en ménage depuis 6 ans et mariés depuis 2mois – j’étais comme qui dirait un enfant roi. Qui décidait du repas du soir ? Qui mangeait en bout de table ? Qui décidait du programme télé du soir ? Ma Mère connait les réponses. %ais ce n’est pas ce qui m’a empêché d’aimer ma mère et d’avoir confiance en elle. Mon beau-père a tout changé : en bien.

En Conclusion, parents, réfléchissez avant de frapper votre enfant, et n’oubliez pas que toute phrase intelligente dite par vos soins, l’aidera dans sa propre vie de parents par la suite.

Tchouus ! R-One.

 

 

 

 

 

 

 

Un reportage sur France 2 voici quelques jours m’apprenait  qu’on envisage, en haut lieu, de punir les parents maltraitants : jusque là, rien d’extraordinaire et je poursuis ma correction de dictées devant mon journal télévisé préféré (à chacun ses défauts), en rageant contre ces zélèves qui, malgré tous les exercices sur l’accord de l’adjectif qualificatif et la conjugaison du passé simple ne maîtrisent toujours ni l’une ni l’autre de ces deux compétences… O rage, ô désespoir, ô pédagogie ennemie ! (et si on enseignait la grammaire en tapant sur les doigts à chaque faute avec une règle en fer, comme quand j’étais petite ? Ca marcherait, peut-être ? Faisons taire ce propos suborneur... )

Qui a vraiment cru que je corrigeais des copies devant la télé ? Voyons… En plein mois de juin, qui plus est ? Alors que les conseils de classe sont achevés, les décisions d’orientation prises ? Les manuels scolaires presque rendus à la documentaliste ? Il n’y a guère plus que les 3èmes pour travailler encore, ou, du moins, faire semblant de rester concentrés sur l’analyse d’Antigone... Et encore, Emile se croit en vacances à partir de vendredi !  En vacances, alors qu’ils ont un Brevet à passer ! Génération farniente…

Toujours est-il que, devant mon journal télévisé, je me décompose peu à peu : contrairement à ce que je croyais, le reportage sur les châtiments corporels châtiés n’est pas une plaisanterie ! On envisage réellement de classer la fessée et la gifle parentales au patrimoine national de la Violence, de la Maltraitance, de l’Indignité, en somme…

Mon stylo rose à paillettes spécial correction de dictée reste en suspens, et j’ouvre grand mes oreilles : quoi ?  Faut-il punir des parents qui, las des cris et des hurlements de leur enfant terrible dans les rayons d’un supermarché, et las des regards noirs-agacés des clients eux-mêmes las d’être poursuivis, de rayon en rayon, par ces hurlements rauques d’enfant gâté, lui donnent une gifle sur la joue droite pour lui apprendre à se taire et respecter l’espace public que son petit surmoi peine à concevoir encore ?

Je ne suis pas d’accord, mais alors pas du tout d’accord et, de dépit (de peur, aussi : il m’est arrivé de donner une gifle à mon fils, une gifle en onze ans, qui me dénoncera ?), j’inscris un 0/20 sur la copie d’Emile, qui, au demeurant, le méritait très certainement. Le reportage est risible, on y donne la parole à deux parents très représentatifs de la société, jugez vous-même : des enseignants ! Pour s’assurer, sans doute, de l’intérêt de leur point de vue sur le châtiment corporel (quelle expression…), qu’ils sont sensés avoir analysé, réfléchi et mûri au cours de leur formation professionnelle…

 Toujours est-il que nos deux couples de parents sont caricaturaux à souhait : la première maman est professeur des écoles en congé parental (de quoi vous faire culpabiliser, vous qui n’avez pas pris de congé parental pour éduquer votre petit et avez préféré continuer à éduquer et instruire ceux des autres…). Elle, n’hésite pas à distribuer gifles et fessées à son petit garçon de trois ans, lequel, face à la caméra de France 2 parle couramment le langage fessée. Cette professeur des écoles brandit la fessée et la gifle comme méthode éducative : elle clame haut et fort les pratiquer de façon régulière et, croyez-moi, son fils sait de quoi elle parle. Je dois avouer que ce comportement m’a semblé excessif…

Le second couple interviewé a bien failli valoir à la copie d’Emile un double zéro… Un couple de parents dont la maman est enseignante, professeur des écoles elle aussi : à la tête d’une famille nombreuse, cette maman ne punit pas, ne châtie pas, ne gifle ni ne fesse : l’exemple suprême de la Madone, la sérénité incarnée, la perfection faite Maman. Les gifles sont qualifiées, dans cette famille, de châtiments corporels (on voit bien qu’on ne lui a pas tapé sur les doigts avec une règle en fer en CP, à elle, pas plus qu’on ne l’a enfermée dans l’armoire du fond de classe pour sanctionner un bavardage intempestif…). Et croyez-moi ou non, ces parents, quand se présente un cas d’insolence dans la fratrie, plutôt que de sévir, se retirent au fond de la pièce, s’assoient sur leur canapé pour “prendre du recul” , jauger le degré d’insolence et… Et puis rien : le reportage, selon le souvenir que j’en ai, du moins, ne dit pas quels palliatifs à la gifle ces parents ont imaginé pour corriger, tout de même, le comportement déviant de leur progéniture.  Pourtant, en plein reportage, l’un des ados de cette famille lance un “C’est bon !” bien senti à sa mère. Laquelle se réfugie donc sur son canapé pour prendre du recul (aux sens propre comme figuré) : cette maman justifie cette attitude  en décrétant qu’on ne lève pas la main sur un enfant, principe absolu.

Fichtre ! Deux cas d’école, pour l’enseignante et la maman que je suis ! C’est décidé, je soumettrai mes zélèves d’option media à la question (non, pas à La Question, torture ordinaire en des temps obscurs) vendredi… Petit test en 3ème2 hier : j’avoue honteusement, piteusement avoir donné une gifle à mon fils… Zine-Abidine éclate de rire : “Quoi, M’Dame ? Une seule gifle en onze ans ?  C’est tout ?”…

A vous, donc, chers zélèves, de nous donner votre point de vue sur ce projet de loi : pensez-vous que la gifle ou la fessée soient à classer au rang des châtiments corporels et qu’il faille punir des parents ? Si oui, quel est votre degré de tolérance à la correction physique ? Quels comportements de l’enfant justifieraient, pour vous, une gifle ou une fessée ? Quels autres moyens mettriez-vous en oeuvre, si vous étiez parents, pour sanctionner une attitude insolente, de l’enfant-roi ? Nous attendons, dès vendredi, vos articles. Ce seront les derniers de cette année : soignez-les.

http://hub.coe.int/fr/what-we-do/society/corporal-punishment/

http://actualite.portail.free.fr/france/19-06-2013/gifle-et-fessee-au-pilori/

http://www.conseil-psy.fr/index.php/bebe-a-enfance/420-la-loi-contre-la-fessee-ce-quen-pense-marcel-rufo-

L’été est à la porte (en théorie), les conseils de classe du troisième trimestre achevés (pour ma part en tous cas), les derniers bulletins remplis, les dernières copies corrigées, les derniers cours mis à jour, l’épreuve orale d’Histoire des Arts passée (mais qu’avez-vous retenu de nos si beaux cours ??? Je ne peux plus voir “Supermarkett Lady” : 4 candidats successifs se sont échinés à me décrire cette grasse lady à bigoudis, comme j’aurais préféré entendre une bonne explication de la chanson de Brassens… ) : bientôt, les rangs de nos salles de cours se réduiront comme peau de chagrin, nous le savons (à Ajaccio, ma nièce, en 3ème, sèche les cours pour aller à la plage -oh !-  : estimons-nous donc heureux de n’avoir ni plage ni printemps !) et les journées auront un goût de “qui s’achève”…

Le plus beau, dans cette fin d’année, ce sont les sourires angéliques de nos collègues qui, ayant obtenu la mutation rêvée, se trouvent soudain apaisés d’envisager une rentrée de septembre dans un établissement tout près de chez eux. Comme je les comprends : plus de route à faire avant de rejoindre son lieu de travail, c’est un confort précieux.

Ceux de nous qui n’ont pas obtenu cette mutation partagent la joie de leurs collègues, un brin de jalousie, probablement, dans le coeur. Mais qu’importe : on se ressaisit  ! Une nouvelle année à passer ensemble, celles et ceux qui restent n’oublieront jamais (croix de bois, croix de fer !) celles et ceux qui quittent le navire pour voguer vers de nouvelles aventures, mais pour l’heure, la préparation de la rentrée va nous occuper et c’est avec nos petits camarades préférés que nous allons nous atteler à la tâche. Une consolation dans cette période de mutations : la relève sera, de toutes manières, assurée et l’un des bonheurs de ce collège, c’est sa salle des professeurs toujours renouvelée et rajeunie de septembre en septembre : évidemment, M. Mastorgio et moi-même finirons par faire figure de fossiles, mais comme on ne se voit pas vieillir soi-même, tout va bien (Pourquoi les quatre élèves qui m’ont parlé hier de “Supermarket Lady” l’ont-ils qualifiée de “vieille” ? Diantre : elle ne semble pas avoir la quarantaine !!!).

C’est donc dit : pas de mutation pour moi-même (on est tellement dans ce collège-maison, pourquoi le quitter ? J’aime tant voir arriver les petits frères et petites soeurs de mes zélèves, année après année.. A quand les zenfants de mes premiers zélèves george sandiens ?????) pas plus que pour mon cher compagnon Mastorgio : zut, je ne pourrai donc pas encore cette année dessiner de fausses moustaches et un maque de borgne au cardinal de Richelieu qui me nargue sur le mur du couloir… Ni pour mon cher collègue concurrent de rallye-lecture : nous pourrons à nouveau mesurer nos classes de sixième l’an prochain. Avec ma collègue spécialisée en sciences de la vie (ça impressionne, n’est-ce pas ?), nous projetons d’alimenter une rubrique “santé” dans le Torchon : spécial club santé pour les futurs zélèves d’option media. Où l’on pourra discuter sans complexes ni tabous de tous les sujets liés à la santé et à la vie. Ces perspectives rassurent : tout ne va pas s’effondrer dans notre monde george sandien.

On n’aime pas voir partir nos collègues, alors, on fanfaronne, mais dans le fond, on déteste que nos compagnons de galère, de perles d’élèves, de coups durs comme de belles journées (les tournois de foot, le cross, ces temps où les zélèves sont si proches qu’on réalise -s’il le fallait encore- que c’est pour et grâce à eux que nous faisons ce métier avec bonheur), de fins de trimestres difficiles, de pauses-récréations festives, de petites et grandes joies nous quittent.

Comment ça, ce sera mieux ailleurs ? Pas du tout : dites-le leur : tous ceux qui ont, tels la chèvre de M. Seguin, rompu leur corde et tenté la liberté se sont fait manger par le loup : ils n’ont pas trouvé l’herbe plus verte ailleurs…

Souhaitons-leur une belle continuation, ils sont encore avec nous pendant trois semaines, profitons d’eux… C’est comme nos chers zélèves de troisième : dans trois semaines, nous les aurons menés au Brevet et ils prendront leur envol. Et c’est bien, qu’enfin ils découvrent la vie de lycéens dont ils rêvent (et la littérature !). Qu’ils grandissent et deviennent ces jeunes femmes et ces jeunes hommes qu’on peine ensuite à reconnaître dans la rue tant ils ont mûri. On en rêvait, qu’ils quittent le costume de l’ado  qui se cherche, du clown amuseur de la galerie, du geek qui dort dans vos cours, de l’éternel contestataire (“M’Dame, à quoi ça sert la grammaire ?”), de l’autre, au regard dubitatif quand vous achevez la lecture d’une scène d”Antigone les larmes aux yeux en vous exclamant : “c’est magnifique !” , de ceux, enfin, qui auront été assez bien élevés pour suivre votre cours sans jamais rien y comprendre, mais avec la bienveillance et la fidélité de celui qui sait que, chauffé, logé, nourri, bien calé au fond de la classe, c’est le début du bonheur…

Ils quitteront ce costume qu’on leur a connu tout au long de l’année pour devenir des adultes, peu à peu… Et dans quelques années (une grosse décennie), nous les retrouverons dans le costume de parents d’élèves !