Ce film est d’une incroyable noirceur, d’une désespérance abyssale, d’une tristesse apocalyptique. Et pourtant, je l’aime.
Tout avait parfaitement débuté, les 400 coups pour moi tout seul! En fait il y eut 4 autres personnes, arrivées en retard, qui eurent la bonne idée de se placer de telle manière que, de ma place habituelle, oui, je tiens beaucoup, dans toutes les salles où je vais à avoir “ma” place, je ne les voyais pas. Tout se poursuivit fort bien mais il est vrai que ce film est d’une tristesse, d’une noirceur. Pourtant, il existe une touche de lumière, qui fait que tout est acceptable, un peu comme ces taches blanches sur le pelage noir des chats qui, au Moyen-âge leur évitait le bûcher, car, disait-on, ils avaient été touchés par le doigt de Dieu.
Ce film suinte la violence. Joseph, naturellement, aussi imbibé d’alcool que confit dans sa haine, ses haines, celle qu’il s’inspire à lui même, celle qu’il voue aux autres. Pourtant, à quelques, détails, le spectateur comprend que cet homme n’est qu’un blessé, une victime, qui voudrait, qui sait vivre l’amour. Hannah, de son côté, vit intensément sa foi en Dieu, elle lui est le seul rempart qui lui permette d’accepter la vie qui est la sienne, en apparence idéale, en réalité monstrueuse, on ne peut que compatir en découvrant ce qu’elle endure dans son foyer. Compatir, est-ce accepter, lorsque des actes condamnés par la loi sont commis? Le film ne pose pas la question, mais le spectateur ne peut faire autrement.
Ainsi, tout au long du film voit-on ces deux être se découvrir, tenter de se comprendre, de s’aider, se débattre au milieu de leurs problèmes personnels tout en essayant de venir en aide à l’autre, comme dernière tentative de s’oublier soi-même, d’oublier sa propre douleur en veillant sur celle d’autrui. La fin est troublante, je ne puis en dire trop sans dévoiler l’essentiel, mais il me semble nécessaire de dire que, malgré tout l’aspect sombre qui est ici présenté, il n’en demeure pas moins que le film ne fait qu’évoquer des éléments du quotidien de bien trop de nos contemporains et que c’est précisément cette humanité sidérante qui fait la valeur de l’ensemble.
Un film très en lien, une fois de plus, avec le programme de 3è et qui prépare à celui du lycée de manière plus précise.
J’ai aimé ce film, tout en lenteur, ce qui n’exclue nullement la tension dramatique et le rythme, tout en “nature” avec fort peu d’adjonctions sur la bande son, uniquement les bruits liés aux scènes filmées, ce qui ne veut pas dire dépouillé, tout en retenue, en non dit, en don de soi et sacrifice. Il se trouve plus dans la lignée du film la vie des autres que dans celle de Est-Ouest, bien que l’on demeure dans des thématiques identiques, celles de la surveillance, de l’oppression que l’on pouvait ressentir en RDA. Ce sont plus les relations entre les individus que les relations au pouvoir qui sont ici traitées, c’est peut-être pour cela que le film est si captivant et les personnages attachants.
Ultime précision au terme de cet article, les 400 coups programme le fils de l’autre entre le 23 et le 29 de ce mois, il me semble que plusieurs de nos lectrices/rédactrices sont désireuses de le voir.
Cettre très courte bande annonce, plus du style de ce que l’on nomme teaser, ne rend que très imparfaitement compte de ce que peut ête ce film. Julie Delpy continue à nous montrer que le fait de passer derrière la caméra tout en restant encore devant lui a permis de trouver vraiment un second souffle, sa cadence de production étant en outre très soutenue.
Cette comédie au rythme trépidant a quelques moments qui peuvent être considérés comme vulgaires, ou pour le moins grossiers. En dehors de cela, la construction de l’ensemble, appuyée sur des clichés de tous ordres, est divertissante. Deux familles se rencontrent à New York, les deux familles de deux individus que tout oppose, et qui vivent pourtant ensemble, une famille noir américaine, une famille française. Je vous le concède, les clichés mis en film, c’est cliché, mais ici tout cela est fait assez subtilement et y ajoute toujors quelque chose de plus. Pour autant, si c’est un bon divertissement qui assure de francs moments de rire, ce n’est assurément pas un film culte, mais ne boudons pas le rire lorsqu’il peut se présenter à notre porte et nous pousse aussi à réfléchir sur notre réputation nationale à l’étranger, laquelle, il faut bien le dire, ne s’arrange pas.
Ce film, que je me suis décidé à aller voir, suite à plusieurs conseils encourageants, m’a surtout permis de constater, une fois de plus, que la mythologie et la littérature vous sont servies sans que vous vous en rendiez compte. L’oeuvre de ce jour est adaptée d’un roman que je n’ai pas lu, mais que je risque de lire.
Ici en effet, on retrouve des réminiscences évidentes de la légende du Minotaure, sans parler de la référence explicite à la corne d’abondance, sans oublier la fin très Roméo et Juliette ou bien une référence au suicide de Socrate, bien que la ciguë soit ici devenue sureau. De plus, dans l’ensemble, cette élite dirigeante démiurgique, qui procure du pain et des jeux et qui agit avec ces enfants comme les dieux de la mythologie le faisaient avec les hommes, oblige à prendre du recul face à l’histoire et à la placer sur un autre plan que celui de ce simple film: il y a ici une réflexion en profondeur possible sur de nombreux aspects de nos quotidiens. Ainsi, le sens du sacrifice, l’artifice devenant réalité, la valeur de l’amitié, de l’amour, de la parole donnée etc.
La globalité de ces références culturelles me fait donc porter un regard bienveillant sur ce film qui ne mérite cependant pas de rester dans les annales. Surtout, lesdites références culturelles, nombreuses et pertinentes, bien qu’allusives, mais assurément mieux mises en oeuvre dans le livre, me poussent à redire que, y compris en ces circonstances, chers zélèves, vous ne pouvez comprendre tout ce qui vous entoure et vous est présenté sans un minimum de culture, de celle que l’école procure.
“Bientôt je serai loin de Versailles, bientôt je ne serai plus personne”, quelle admirable citation extraite de ce film, qui en éclaire une autre, historique celle-là, de Talleyrand, qui disait que ceux qui n’avaient pas connu Versailles n’avaient pas connu la douceur de vivre. Sofia Coppola avait eu l’insigne privilège de pouvoir tourner son Marie-Antoinette à Versailles, alors que d’ordinaire les scènes de cinéma censées se dérouler à Versailles se trouvaient filmées à Vaux le Vicomte. Benoît Jacquot, avec Les adieux à la reine a, lui aussi, eu cet honneur, on doit beaucoup aimer cette reine si décriée…
Dans ce film, que je qualifie d’admirable, Jacquot met en avant ses thèmes de prédilection, la fuite, l’étude du sentiment amoureux, voire de la sexualité, et s’entoure, comme toujours, de femmes, dont, à l’instar de Flaubert avec son Emma Bovary, il affirme qu’elles sont lui. La bande annonce met en avant, un peu trop à mon goût d’ailleurs, les amours saphiques, supposées, de la reine. Il est vrai qu’il s’agit là d’un des thèmes importants du film, mais pas le seul, bien que l’étude de cette spécificité amoureuse et des rivalités qui peuvent en découler, comme dans tout amour, soit fort bien abordée, en un temps finalement court, de 1h40.
Le tournage à Versailles est un ravissement pour l’oeil, la langue est assez bien travaillée, les attitudes un peu moins, l’humanité du couple royal est, selon moi, forcée, mais peu importe. Ce sont 4 jours, du 14 au 17 juillets 1789, qui sont le support historique du film. Support assez ténu mais non occulté et bien renseigné au demeurant. Dans ce début de débâcle, les masques tombent, les amours se révèlent, s’exacerbent, confrontés à des ruptures imminentes. La tension émotionnelle est palpable, sa mise en scène splendide et intense. Les gestes esquissés ne sont rien face aux mots, preuve que l’intensité d’une relation peut aussi se mesurer à sa retenue. Les actrices servent fort bien leur rôle et la manière de filmer certaines séquences, à l’épaule, lumière ténue, rend parfaitement l’ambiance fantômatique qui devait alors regner et souligne l’errance de ces individus, maîtres ou valets, perdus face à la disparition de leurs repères.
Je suis sorti bouleversé et subjugué, j’envisage même de revoir ce film qui, certes, n’est pas un chef d’oeuvre, mais sait parfaitement faire vibrer en moi des cordes sensibles, celles de l’histoire, du XVIIIème, des amours impossibles, des ruptures, des élans lyriques et j’en passe. Pour autant, ce n’est ni un film historique, ni un film romantique, c’est tout cela, plus et moins à la fois, c’est d’une admirable complexité, d’une grande sensualité, d’une intense émotion, ce film réalisé par un homme, porté par des femmes, semble concilier les avantages des deux sexes, cela mérite bien d’être vu.
Chères zélèves,
Vous savez que ce sujet me tient coeur : je vous invite à aller au cinéma voir ce film avec moi, dès sa sortie en salles. Pour celles qui en émettront le souhait, nous offrirons l’entrée au cinéma.
Claude François est mort, il y a longtemps, il était né il y a encore plus longtemps, je m’en suis rendu compte cet après-midi, au cinéma, entouré de septuagénaires, de quelques quinquagénaires et de deux pauvres ado qui semblaient plus amenés ici par leurs parents que venus de leur plein gré. Ecouter du disco en ayant à côté de soi lesdits vieillards légèrement durs de la feuille fredonnant les airs les plus connus, réagissant avec enthousiasme ou terreur, toujours avec beaucoup de bruit aux différentes étapes du film, ce fut la partie la plus pénible de la séance, la plus surréaliste aussi et, avec du recul, la plus émouvante, donc, non, rien, je ne regrette rien, oups, je me trompe de chanteur et de fim. Je suggère des projections en maison de retraite, entre Cloclo et the artist, certains devraient y retrouver une second jeunesse, en attendant le prochain biopic sur Marilyne Monroe.
Quoi qu’il en soit et en dépit de mes éternelles jérémiades sur le fait que je ne sois pas seul dans les salles de cinéma, j’eus beaucoup de plaisir à voir ce film et à découvrir la vie de cette idole des jeunes, même si le qualificatif revient à monsieur Halliday. Il faut en effet savoir que je n’ai pas si bien connu Claude François et que je ne suis pas absolument fan, même si j’apprécie certains de ses succès, surtout le mal aimé, c’est toute ma vie . Qu’on le veuille ou non cet homme a marqué la chanson française et les mémoires. Il me semble donc que les différents aspects de son caractère, qu’il avait fort mauvais, sont mis en avant de manière juste, tout comme certains de ses autres travers, le tout expliquant aussi son succès: rigueur, exigence, travail. Les 2h30 du film passent assez vite, emportées par Jérémie Renier, Belge, je le rappelle, et ce n’est pas un problème, la preuve, qui est époustouflant dans le rôle et pas uniquement en raison de la sidérante ressemblance physique.
Un bon divertissement donc, sans prétention intellectuelle, fidèle, ce me semble, à ce que fut la vie de l’homme et qui, pour les 3è, trouve le moyen, qui ne m’a pas échappé, de faire référence à plusieurs pages de votre manuel d’histoire, si si, dont la 153, avec la nationalisation du canal de Suez, dédicace spéciale 3èIV et leur récent devoir maison! Je l’ai dit, je le redis, le programme d’histoire est partout! Ah, dernier détail, je souhaiterais que lors de mes cours les élèves fassent preuve du même enthousiasme que les fans de Cloclo lors de ses concerts, j’insiste. Comment? Mais si, mes costumes sont à paillettes!
“Je vais bien ne t’en fais pas” a été réalisé par Philippe Lioret en 2006.Il a été adapté du livre du même nom. Ce film a remporté deux Césars, deux étoiles d’or et deux prix Lumière.
De retour de vacances en Espagne avec son amie Léa, étudiante en “sciences po”, la jeune Élise Tellier, dite “Lili”, apprend que son frère jumeau Loïc a quitté la demeure familiale suite à une nouvelle dispute avec leur père. Perturbée par cette disparition, l’absence de nouvelles et l’objet trop évasif de la querelle, la jeune fille fait sa rentrée en BTS sans enthousiasme, cesse de s’alimenter, ce qui la conduit à l’hôpital pour dépression. Tandis que son père et sa mère se voient refuser de la voir, Léa et son compagnon météorologue Thomas se faufilent jusqu’à sa chambre mais échouent à la faire sortir. Persuadée de la mort de Loïc, sa jumelle refuse même la perfusion de glucose, obligeant le corps médical à l’attacher. Elle ne reprend goût à la vie qu’à la réception d’une lettre de son frère, transmise par ses parents, et rentre chez elle début octobre.
Abandonnant ses études, elle travaille comme caissière dans le même supermarché que son amie, et s’installe dans un appartement trouvé par Thomas. Son frère continue de lui écrire sa vadrouille de ville en ville en vivant de sa guitare, son refus de la revoir, sa haine pour son père. À la nouvelle année, tandis que son père admet n’avoir jamais rien partagé avec son fils musicien, Lili se rend à Reims, d’où vient de lui écrire Loïc, mais le rate de peu dans un hôtel.
Mi-mars, Léa et Thomas se séparent en bons termes et fêtent les vingt ans de leur amie. Durant ses vacances d’été, bien qu’ayant prévu de rejoindre Léa, la jeune fille tente de nouveau de croiser son frère à Saint-Aubin, sur la côte normande. Y rencontrant Thomas qu’elle avait refusé de suivre, elle cède à son amour depuis longtemps discret et fidèle. Apercevant sous la pluie son père glisser une lettre dans la boîte, elle comprend que Loïc ne lui a jamais écrit. Reconnaissante envers son père qui l’a ainsi sauvée, elle rentre chez ses parents pour leur annoncer connaître ce mensonge. Après avoir annoncé à ses parents son amour pour Elise, Thomas se rend pour la première fois chez les Tellier. Paul lui apprend, sous le sceau du secret, que leur fils est mort un an plus tôt durant une escalade en montagne. Découvrant dans le garage la guitare de Loïc sous sa housse bleue, Lili comprend tout mais ne laisse rien paraître…
Ce film aborde les thème du mensonge, de l’amour,de la famille,de l’amitié,la trahison,la mort… etc.
Je peux vous confier quelque chose ; je pleure toujours a la fin! :'(
Il ne s’agit pas ici d’un documentaire sur la tour Eiffel mais d’un film sur la vie de Margaret Thatcher. Oh, naturellement les plus jeunes ne savent pas de qui il s’agit, ils le sauraient à peine plus en voyant le film, d’après les critiques. Il s’agit de celle qui, de 1979 à 1990, fut premier ministre du Royaume-Uni.
Le film, réalisé par une femme, cela peut aider à comprendre, présente le personnage sous son aspect féminin et néglige un peu la question politique, c’est ce qui a peut-être déplu aux critiques. En outre il est construit, un peu à la manière de J.Edgar dont nous avons aussi parlé ici, par des retours en arrière, vécus par le héros devenu vieux et, ici, confronté à la maladie d’Alzheimer. Ces retours ciblent des moments essentiels de la vie de Maggie et ce sont eux qui apportent les touches politiques, tout en présentant des aspects spécifiques du caractère ou de la pensée de cette femme qui, qu’on le veuille ou non, fut, au premier sens du terme, exceptionnelle.
J’ai beaucoup aimé ce film, il est vrai que je ne suis pas objectif, j’adoooore Meryl Streep, actrice principale, qui fut ici grandiose. Cependant, j’ai aussi aimé l’angle d’attaque par la maladie, la manière de présenter ses illusions auditives et visuelles, l’aller retour permanent entre grandeur et décadence qui donne un ton très lucide au film et peut être source de réflexion pour tous quant à la vanité de l’existence. Ajoutons l’approche féministe forte, exacte, sans être outrancière et une belle bande son, servie par des extraits de Norma et se concluant sur le merveilleux prélude de Bach, tout en douceur, ainsi que l’on voudrait que toute vie s’achève.
Jeudi soir, j’ai regardé à la télé le film Le Pianiste de Roman Polanski, adapté du roman autobiographique de Wladyslaw Szpilman.
Le film se déroule durant la seconde guerre mondiale. En septembre 1939, Varsovie subit de plein fouet les bombardements allemands. Władysław Szpilman, qui joue du piano en virtuose, offre pour la dernière émission de la radio nationale un air de Chopin.
Juif, Polonais, Władysław habite à Varsovie… Cette ville deviendra tristement célèbre pour le ghetto qu’elle abrite, où ses frères et sœurs de confession juive sont parqués comme des animaux. Pendant trois ans, Władysław Szpilman va s’accrocher à la vie. Les conditions, au quotidien, sont proches de l’inimaginable. La nourriture, extrêmement rare, est hors de prix, et lorsqu’il marche dans la rue, Władysław doit enjamber des cadavres. D’anciens amis, des connaissances, des anonymes morts de froid, de faim ou de maladie.
Le pianiste virtuose est bien loin, même si la musique ne l’a jamais quitté. Il se fait capturer lors d’une rafle, mais parvient, grâce à la complicité d’un ami juif de sa famille devenu policier, à échapper au train de la mort. Errant de cave en cave, transi de froid, torturé par le manque de nourriture, il survit… Mais Wilm Hosenfeld, un officier allemand mélomane, le recueille et lui sauve la vie.
Ce film a été récompensé de 3 oscars, de 7 césars et de la palme d’or du festival de Cannes en 2002.
J’ai adoré ce film, je n’ai qu’une chose à vous dire IL FAUT LE VOIR !!!!
Stella