Depuis qu’un de mes anciens élèves de terminale littéraire me fit découvrir le monde merveilleux de Miyazaki, c’est toujours avec beaucoup d’émotion que je me rends aux projections des nouvelles productions. Emotion protéiforme, celle de se souvenir d’une personne qu’on apprécie, celle de se souvenir d’une époque où l’on était bien plus jeune, celle de se souvenir des autres dessins-animés vus auparavant, celle de se laisser bercer par les images et par la musique. Si en plus cela se produit au début des vacances, temps propice au développement de la nostalgie, c’est un maelström émotionnel qui vous submerge.
De fait, ce fut encore une fois une très belle production. Certes, je me suis senti très vieux au milieu de tous ces enfants, mais cela en valait la peine. L’histoire est fort belle, une histoire d’amour entre lycéens, mais ce que j’aime toujours dans ces dessins-animés, c’est ce Japon des années 60 qui sort de la guerre, qui a son passé encore à fleur de peau, j’ai noté cette très belle phrase “ceux qui sont trop tournés vers l’avenir sont sans avenir s’ils ne savent pas regarder le passé”. Ce film avec son côté désuet, sa préservation des traditions et des valeurs, ses querelles des anciens et des modernes me convient pleinement par cet aspect là aussi, je suis une fois encore sorti ému. Pour l’anecdote, ladite lycéenne étudie les Thibault, qui, chez les zélèves, en connait l’auteur?
Peu importe, seule la beauté et la poésie des images, de l’histoire et de la bande-son compte, il faut savoir, parfois, oublier le travail.
Les critiques relatives à ce film étaient manifestement fort différentes les unes de autres, je n’en ai lu aucune. Un de mes anciens élèves devenu prof de français, avec certification en cinéma et actuellement en thèse, de cinéma, m’avait dit qu’il devrait me plaire. J’ai donc tout simplement choisi de faire confiance à un ami. Pari risqué il est vrai, que celui de la confiance, mais je ne fus pas déçu.
Le réalisateur, Jean-Marc Vallée, québecois, signe ici son troisième film, fort différent des 2 précédents, même si des allusions au premier, CRAZY, sont nettement perceptibles, surtout à travers la bande-son, qui, ici aussi, est particulièrement présente et se trouve être un élément clef de la problématique et de la progression du film.
L’histoire alterne entre Montréal en 2011 et Paris en 1969. PLus que la mystique de CRAZY on trouve ici une évocation du surnaturel, voire du paranormal, sans que cela n’aille trop loin dans l’élucubration. Il s’agit ici d’apporter une lumière nouvelle sur l’évolution des sentiments amoureux, en la replaçant dans une perspective de réincarnation. Pour celles et ceux qui ont lu L’Empire des anges de Werber, les références seront limpides. Cette question de la métempsychose, de la réincarnation, des âmes soeur est pour moi assez abstraite, j’ai bien failli me perdre et c’est d’ailleurs le principal reproche que je ferais au film, tout cela est parfois assez complexe. Cependant, la fin éclaire bien le film en mettant en perspective des phrases, des scènes, des comportements vus antérieurement, j’admire même le plan final qui est comme la clef de voûte, la clef de l’énigme aussi.
Ce film à la bande son envoûtante, à la réflexion ésotérique, assez nostalgique et plein de spleen aussi, est intéressant. Il peut cependant aussi dérouter en raison des éléments précités qui peuvent vite devenir rebutants. Je l’ai bien aimé, mais mieux vaut malgré tout le regarder un jour de soleil, de crainte que son atmosphère ne pousse à une mélancolie profonde, ce qui est pour l’heure mon sentiment, preuve, aussi, que c’est un bon film.
Ce film ne pouvait que me plaire, du moins, c’est ce que je pensais. Naturellement, comme j’ai toujours raison, ce fut le cas. Le thème n’est pas nouveau, pensez, une vie de prof. C’est ce qui peut expliquer que lors de la séance d’hier soir aux 400 coups ces derniers se soient trouvés nombreux. Assis à ma place habituelle, oui, j’ai mes habitudes de place là aussi, et en dépit d’un néon clignotant qui altéra la qualité de ma lecture pré-filmique, je passai par la suite un excellent moment.
Adrien Brody campe un prof. remplaçant aux Etats-Unis, qui arrive dans un établissement où tout sombre, de la proviseur licenciée par les administrateurs(possible aux Etats-Unis, pas en France), aux parents qui ne viennent pas aux réunions, aux professeurs sous cachets, aux élèves violents (là, tout est possible en France aussi!) etc. Clichés que tout cela, oui, mais en même temps réalité.
En 1h30 nous avons eu droit à l’essentiel de la vie d’un prof. et force fut de constater que, de part et d’autre de l’Atlantique, des universaux existent. Je ne puis évoquer tous les aspects qui furent traités, mais, tout ou presque, est passé en revue, les relations avec les parents, les collègues, les élèves etc. Le détachement dont tente de faire preuve le personnage principal, qui lui est en fait un moyen de survie en quelque sorte, se trouve céder progressivement le pas à une implication qu’il conduit et subit alternativement. Le constat s’impose que l’Homme, animal social, ne peut faire abstraction de ce et ceux qui l’entourent, un professeur peut être encore moins, que les expériences vécues soient heureuses ou au contraire traumatisantes.
Je fus bouleversé tout au long du film, tout, ou presque, devenant pour moi réminiscence de situations vécues ou redoutées. Quelle chose curieuse que de voir porté à l’écran ce qui n’est “que” le quotidien de millions de personnes de par le monde, de se rendre compte que les mêmes aspirations, les mêmes doutes, les mêmes situations existent, existaient et existeront encore. Quelle mise en perspective que de suivre la réflexion du héros qui est aussi celle que bien des professeurs conduisent au quotidien. Ce fut à la fois une distanciation et une plongée au coeur de mon quotidien.
Je ne sais pas si ce film peut parler aussi fortement à des personnes extérieures au monde de l’éducation, il me semble pourtant que cela devrait être le cas, puisque la prise en charge de la jeunesse, son instruction, son éducation, la manière de la guider vers l’épanouissement et le bonheur en traversant les orages et les moments de doute, voire de désespoir, qui peuvent exister à l’adolescence, ne sont pas le seul apanage des professeurs.
Ce film n’est pas, en soi, un grand film, mais il demeure un film marquant, fort bien interprété, source de réflexion pour ceux en dehors ou à l’intérieur du système éducatif mais, peut-être avant tout, pour les zélèves qui, parfois, se demandent ce que peut bien penser un prof.
http://www.youtube.com/watch?v=zwsf2NLmHmE
Ce jour, bravant le froid et muni de mon livre, pour le moment La délicatesse, (après avoir vu le film ainsi que s’en souviennent les millions de fidèles lecteurs de la rubrique ciné du Torchon) je me rendis pour un peu plus de 2h de film au cinéma local.
Ce n’est pas en une salle obscure que j’avais vu le premier opus des aventure de Sherlock Holmes et du docteur Watson, mais en DVD. J’avoue que j’avais assez aimé le côté décalé de la production et le baroque des décors. En outre, l’humour m’avait aussi séduit, bien qu’il ne fut pas véritablement anglais.
Si ce second volet présente un sentiment de déjà vu, ce n’est pas sans raison, mais le plaisir reste là de retrouver le duo d’acteurs, les références historiques revisitées, les allusions comiques (à Churchill et sa manie de déambuler nu à travers le frère de Sherlock), les déductions alambiquées qui semblent pourtant si rationnelles, quant aux amateurs de sensations fortes et autres scènes de bataille, ils ne sont pas en reste. Ce seront finalement les romantiques qui feront les frais de l’affaire.
Ce furent ainsi 2h de divertissement plaisant, dans la partie haute de la salle, au plus loin de l’écran mais au plus près de l’air chaud. Ce film sans prétention intellectuelle ou réflexive réussit son pari de tenir en haleine à peu près tout le long du spectacle, tout en méritant pleinement son sous-titre de “jeu d’ombres”, tant il est filmé en permanence dans des ambiances nocturnes.
Sachez en outre, ô estimés lecteurs parvenus jusqu’au terme de mon verbiage, que mon ambition cinéphilique de ce mois aspire à vous faire découvrir prochainement detachement, ou l’histoire d’un prof remplaçant aux EU, le café de flore, avec Vanessa Paradis et de Jean-Marc Vallée, réalisateur de CRAZY et de Victoria l’enfance d’une reine, deux films merveilleux et radicalement différents, et la colline aux coquelicots, dernière production du fils Miazaky.
Jeudi 26 Janvier, de 8h à 12h, les classes de 3°1,2 et 3 sont allées au cinéma du centre ville de Châtellerault pour regarder Cheval de guerre. C’est l’histoire d’un cheval sauvage qui va être dressé par un jeune anglais, ensemble ils vont se lier d’amitié mais ils vont être séparés par la guerre 14-18 et le cheval va vivre une grosse aventure … A voir !
Suite à ce film, nos chers professeurs (Mmes Dibot & LeNezet) de français nous ont imposé un travail d’analyse (on ne les changera jamais … Mdr). Il y avait différents thèmes : En voici quelques-uns :
– La critique du film (J’ai aimé parce que …/ Je n’ai pas aimé parce que …)
– Le courage de la mère du héros
– L’évolution de la relation père/fils au cours du film
– Le récit de l’itinéraire de Joey (le cheval) à travers la France en guerre
– Le romantisme dans le film
– La représentation du cheval : un animal possédant des qualités humaines (courage, sens du sacrifice, sens du devoir)
– L’ amitié entre deux animaux symbolisant la camaraderie enrte soldats, à la guerre
– La guerre des Boers
Et c’est à peu près tout (ça fait quand même beaucoup hein).
L’évolution de la relation père/fils au cours du film
Au début de l’histoire, Albert (le héros) pense que son père n’est bon à rien et qu’il n’est qu’un alcoolique. Il ne lui porte preque aucune affection. Ces sentiments de mépris qu’il a envers son père s’emplifie lorsque son père décide de vendre le cheval d’Albert – celui qu’il avait dressé, aimé, auquel il s’était tant attaché – à un soldat qui partait au front pour la guerre.
L’avis d’Albert commence à changer lorsque sa mère lui fait savoir qu’auparavant son père était très brave et courageux puis, après son retour de la guerre 14-18 (Albert s’engage pour rejoindre son cheval) : il se rend vraiment compte de la bravoure et de la tenacité dont son père a fait preuve. Témoin de toutes les atrocités et des conditions de vie sur le front, il sait que son père est en réalité un grand homme plein de courage.
Amira & Wassila.
Une critique peu critique 🙂
J’ai beaucoup aimé ce film parce qu’il était très réaliste, émouvant et romantique et puis parce que ça m’a beaucoup touchée. C’est rare de voir des films de guerres aussi passionnants. Et si j’avais l’occasion de le revoir j’y serais retournée sans hésiter.
Fatoumata.
C’est toujours avec une impatience certaine que j’attends les films réalisés par Clint Eastwood, j’aime beaucoup son travail. Dans cette dernière livraison il fait tourner Léonardo di Caprio, qui, d’ordinaire, travaille plutôt avec Martin Scorsese, j’attendais donc avec une double impatience ce film.
Après avoir attendu 20 mn de plus que prévu le début du film, c’est à ce moment que les autres spectateurs ont dit que j’avais bien raison de toujours avoir un livre sur moi, ce dernier débuta. Je n’avais lu aucune critique et ne savais pas trop à quoi m’attendre: j’imaginais une étude politique de l’action de cet homme fondateur du FBI, qu’il dirigea durant 48 ans. Il y a bien une étude politique, mais elle est ténue. Ce qui prime ici c’est l’étude de l’homme et de sa vie, même si tous les aspects de cette dernière ne sont pas traités également, mais, 2h15 pour 48 ans et une vie si complexe, il était difficile de faire le tour de la question.
Je suis ressorti troublé par la tournure du film. La manière de filmer, avec flash back permanents, est finalement assez digeste mais la vague de sentiments, d’émotions, qui tissent leur toile dans ce film est d’une telle densité qu’il est difficile d’y rester insensible. Alternativement on aime, on déteste, on pardonne, on compatit, tout s’enchaine, tout va si vite, sans pour autant faire perdre le fil de l’histoire. Surtout, la tournure sentimentale prise par le film est déroutante et pourtant parfaitement intégrée à l’ensemble.
En résumé, un très beau film que je ne puis que conseiller, en confirmant que quelques notions d’histoire du XXème siècle sont nécessaires afin de profiter au mieux de l’oeuvre.
http://www.youtube.com/watch?v=LVQ0MXp-8ds
Ayant achevé la lecture du livre, je me suis rendu ce soir dans un de mes cinémas favoris. Je passerai sur la présence de deux quinquagénaires dépourvues tout à la fois de sens de l’orientation et d’éducation, la rangée devant la mienne, et nous dirons que tous s’est bien déroulé.
Le film, en 2h30 ne parvient pas, naturellement, à rendre la quintescence (je prépare mon mot de vendredi!) du livre mais il ne s’en sort pas si mal. Dans la mesure où c’est un film d’outre-Atlantique, la part belle est faite aux sentiments, voire, parfois, au sentimentalisme. Il me semble qu’un réalisateur français aurait accentué la vision politique et sociale des choses. Cependant, pour une approche de la question, pour un complément sur ce que vous voyez en anglais sur Luther King ou Rosa Parks, ce serait suffisant.
Le film est assez équilibré, assez fidèle au livre, en dépit de quelques passages enjolivés et de racourcis qui me semblent dommageables, le jeu des acteurs est conforme à ce que l’on dit d’eux dans le livre. En somme, un bon moment et que dire de la bande son, je n’ai pas résisté au plaisir d’en ajouter un extrait en plus de la bande-annonce, de quoi vous dynamiser pour la semaine et finir révisions ou corrections en rythme!
Un moment de rêve, au sens propre. Ce film n’est ni mon préféré ni le meilleur qu’il m’ait été donné de voir, mais il présente un univers que j’aime, celui du cinéma, en évoquant la carrière de Georges Méliès, si, si vous connaissez tous, cette lune avec une fusée dans l’oeil, c’est une image tirée d’un de ses films. Lors de cette séance j’ai retrouvé les conditions idéales que je connaissais dans le Nord, presque seul, nous étions 3 et les 2 autres personnes avaient eu le bon goût de me laisser ma place habituelle et de se placer hors de mon champ de vision, cela a dû aider au sentiment de satisfaction qui était le mien en sortant. Bref, un récit dans lequel un orphelin découvre le monde merveilleux de ce cinéaste, du début du XXème siècle, en même temps qu’il affronte les méchants, découvre l’amitié, affronte ses peurs, bref, le parfait roman pour ado mis en images. Vous voyez, les grandes personnes se souviennent parfois qu’elles ont été des enfants.
Face à cette bande annonce, j’hésitais. Face aux critiques lues, j’hésitais toujours. Suite aux remarques de la bibliothécaire, j’hésitais moins. Suite au dernier plan de la bande-annonce je n’hésitais plus. Comment ne pas regarder un film dans lequel se trouve la merveilleuse Audrey Tautou, celle qui, pour moi, à tout jamais, reste mon Amélie.
Ce film sans prétention intellectuelle est une plaisante histoire de retour à la vie, servie par deux excellents acteurs, par une bande-son parfaitement adaptée, par une manière de filmer qui trouve quelques originalités et par quelques répliques qui font mouche, ouvrant vers une poésie naïve ou un humour agréable.
Aucune déception donc, à voir cette délicatesse qui l’est véritablement. C’est aussi un livre et c’est l’auteur qui fut également le réalisateur du film, cela a pu aider à la qualité de la production, en tout cas, j’ai réservé le livre à la bibliothèque.
Voici un film dont j’avais entendu parler il y a quelques mois. J’ai eu la possibilité de le voir.
Je demeure partagé. IL y a un certain intérêt à la manière dont il est traité, mais l’angélisme , voire le manichéisme qui s’en dégagent, semblent simplifier à outrance des situations très complexes. On a le sentiment que le réalisateur a voulu condenser en un seul film, assez long, la totalité de ce qu’il pensait avoir ou devoir dire sur la situation qu’il décrit, en grande partie, mais pas exclusivement, la condition de la femme.
Je pense aussi que ce film ne peut-être vu et compris que si l’on est capable de porter sur lui un regard à la fois objectif et critique. Un côté élitiste donc dans cette diffusion, ce n’est pas à exclure. Il n’en demeure pas moins que c’est un beau travail de réalisation et que quelques beaux paysages en profitent pour s’offrit à nous.