Fév
17
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 17-02-2012

On la dit souvent populaire bien que ceux qui s’y trouvent soumis y soient fort peu.

Etre soumis à la vindicte c’est être présenté comme coupable et méritant un châtiment. Quelle place pour ce mot dans un collège? Voyons chers zélèves, je rebondis sur certains de vos articles de la semaine, vous vous soumettez parfois et respectivement à vos vindictes de groupes ou groupuscules, sans compter celle à laquelle vous soumettez le ou la professeur qui selon vous mérite votre juste sanction et violente colère.

Cet emportement qui pourrait n’être que de la colère mais qui devient plus que cela et obéit à un phénomène de groupe, voilà l’expression de la vindicte des adolescents que vous êtes. Oh, vous n’êtes pas les seuls et pas les seuls coupables donc, nul doutes que la campagne présidentielle qui s’ouvre, comme toutes les autres, aura son lot d’accusations, plus ou moins calomnieuses, qui livreront au public tel ou tel personnage en pâture.

Dans toutes ces circonstances, y compris et surtout dans celles de votre quotidien, il vous faudra faire des efforts pour apprendre à ne pas vous laisser aller à ce rassurant penchant qui consiste à hurler avec les loups, surtout sans preuves. Faire du journalisme, faire de l’histoire, c’est aussi cela.

Fév
10
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 10-02-2012

Manifestement l’ubiquité n’est pas un attribut des zélèves!

S’ils avaient en effet ce don, il leur serait possible de se trouver en deux endroits en même temps. Ils pourraient ainsi demeurer chez eux ET venir au collège. Force fut de constater, au long de cette semaine, que, majoritairement, ce fut la première hypothèse qui l’emporta. De ce fait, et afin de raisonner en établissant un syllogisme, mot du vendredi de l’an passé, je dirais que: avoir le don d’ubiquité consiste à pouvoir se trouver en deux endroits à la fois, or les zélèves ne se trouvaient qu’à un endroit (qui plus est le mauvais!), donc les zélèves n’ont pas le don d’ubiquité.

Heureusement, les zélèves sont malgré tout des adolescents sérieux, il va donc de soi que tous les cours manqués ont été récupérés. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Fév
03
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 03-02-2012

Pour les historiens, surtout les médiévistes, ce mot résonne comme une douce musique et évoque un célèbre ouvrage paru en 1924, mon année de naissance, écrit par Marc Bloch, intitulé Les rois thaumaturges. Je n’évoquerai pas ici la révolution que constitua ce livre en sa manière nouvelle d’écrire l’histoire mais m’attarderai sur la signification du mot. Un thaumaturge est celui qui fait des miracles. Les rois de France étaient des thaumaturges car ils avaient le pouvoir de guérir d’une maladie scrofuleuse nommée écrouelles. Il leur suffisait de toucher le malade en prononçant la formule “le roi te touche, Dieu te guérit”.

Que ne sommes nous, pauvres professeurs, des thaumaturges. Qu’il serait aisé de vous faire réussir s’il suffisait de vous imposer les mains en prononçant une formule comme ” le professeurs te parle, tu réussis”. Cela serait miraculeux, plus de devoirs à faire, de leçons à apprendre, tout serait remplacé par une transmission immédiate des connaissances.

Il semble cependant que cela ne soit pas possible,  notez, je ne connais aucun enseignant qui ait tenté de le faire, il le faudrait peut-être? Ainsi, votre seule planche de salut réside dans le travail, chers zélèves, afin d’éviter la déconfiture de résultats peu satisfaisant. Pas de miracle en vue, on ne peut réussir ou progresser, quel que soit le domaine, sans travail et entrainement. Tels Pénélope, remettez donc 100 fois sur le métier votre ouvrage, oubliant le rêve fou de professeurs magiciens vous transmettant sans effort leur savoir. Avez-vous seulement pensé aux efforts que nous-même avons fournis et fournissons afin de conserver un niveau digne de ce nom, pour que vous profitiez ensuite de notre labeur? Aurions nous souhaité savoir sans efforts? Je n’en suis pas assuré. Où serait en ce cas la satisfaction légitime de se voir récompensé de son travail?

Jan
27
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 27-01-2012

Indéniablement, l’atelier philo est passé par là!

Subsumer, cela peut sembler loin de votre réalité, au contraire, c’est en plein dedans. En effet, subsumer, c’est intégrer un individu, ou une idée,  dans quelque chose de plus large et grand que lui. Souvent les zélèves, qui s’avèrent aussi être des adolescents, craignent de n’être pas reconnus pour l’individu tout à fait unique et exceptionnel qu’ils sont. Ils craignent d’être confondus, mal identifiés, mal ou pas reconnus, noyés dans la masse et l’anonymat, alors qu’ils sont si différents des autres.

Pourtant, en voulant ainsi se distinguer, bien souvent, ils ne font qu’adhérer à un groupe déjà existant: celui de ceux qui écoutent du rap, après, bien sûr il y a les querelles entre ceux qui écoutent le rap américain et ceux qui ne l’écoutent pas etc. Et il en va naturellement de même pour tous les autres aspects de la mode et de tout ce qui fait votre quotidien: ceux qui sont gothiques, ceux qui ont une mèche, ceux qui ont tel ou tel style de vêtement etc etc.

Ce désir d’être unique est ainsi en contradiction avec un autre désir tout aussi fort, celui de faire partie d’un groupe, d’être intégré dans quelque chose de plus grand et de plus fort de soi. Ainsi, tel monsieur Jourdain, prosant depuis 40 ans sans en rien savoir, les zélèves sont ils en conflit intérieur permanent entre leur désir et leur refus de subsumer. Terrifiant, non, de pouvoir mettre un nom si complexe sur une situation si courante? Allez, ce n’est pas grave, sans tergiverser il vous faut désormais relativiser!

Jan
20
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 20-01-2012

Etait-il possible qu’un autre mot que ce dernier se trouvât à la lettre R? De fait, non.

Rogue, tout le monde connait Severus Rogue, le chef de la maison Serpentard. C’est mon personnage préféré dans les livres, la version filmique dudit personnage est, ce me semble, à la fois édulcorée et embellie. Rogue porte en effet parfaitement bien son nom, il est hautain et méprisant à l’encontre de Harry, c’est ce que signifie ce mot. J’avoue ne pas m’être penché sur ce que pouvait être le nom de Rogue dans la version originale, c’est un tort, et je devrais y remédier, car le tort tue, c’est bien connu!

Quoi qu’il en soit, Rogue fait preuve de mépris, de dédain, il prend Harry de toute sa hauteur et est, il faut  le dire, assez détestable de bien des manières. Pourtant, le personnage est plus complexe qu’il n’y paraît  et sa morgue est là pour trancher avec l’aménité, la douceur, la compassion dont font preuve  la plupart des autres professeurs (on ne parle pas de Dolorès Ombrage, Rogue au féminin, donc pire…) à l’égard de l’élève Potter. Rogue contribue donc à la construction manichéenne du roman tout en prouvant au lecteur, jeune d’ordinaire, que cette vision du monde n’existe pas. Que de découvertes en effet par la suite quant à la réalité du personnage de Rogue. La densité du personnage est donc évidente et son apport à la qualité du livre ou à la variété des relations entre le jeune héros et le monde des adultes certain. La saga des HP a en effet une sorte de rôle d’ouverture, si ce n’est d’initiation, afin que les adolescents puissent mieux s’identifier au héros, à ses troubles, à ses rencontre.

Et puis, de toutes façons, c’est normal qu’un professeur soit un peu rude avec un élève, c’est pour son bien!

Jan
13
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 13-01-2012

Rabelais nous aurait dit qu’il fallait “savoir briser l’os pour en retirer la substantifique moëlle”. Il avait naturellement raison.

L’historien et le journaliste ont fort peu, voire rien, en commun, question de chronologie, mais ils partagent cependant ceci qu’il leur faut parfois chercher à aller au delà des apparences, de l’autre côté de ce miroir cher à Alice. Tout cela est en lien avec l’esprit critique: il faut savoir porter sur toute information et tout fait un regard critique destiné à nous permettre de nous forger une opinion éclairée, plus encore que personnelle. Pour cela, savoir retirer l’essentiel d’une information, ce qui la caractérise, ce qui en est l’essence même, sa quintessence, est capital.

Vos professeurs et le Torchon, toujours sur la brèche, n’ayant d’autre ambition que de vous accompagner dans votre croissance intellectuelle, pour la physique vous vous débrouillez très bien seuls, se lancent dans une nouvelle aventure.

Un atelier, destiné à aborder avec vous des faits de société en faisant appel à trois angles de vue: celui de madame de la Vieille Rédaction, littéraire donc, celui de monsieur Santa-Cruz, professeur de lettres lui aussi mais philosophe de formation initiale, votre serviteur pour l’approche historique. Concernant les aspects pratiques, vous aurez de plus amples informations très rapidement, sachez cependant que tous les élèves de tous niveaux sont concernés, avec des créneaux spécifiques pour les uns et les autres. Notons aussi, afin de satisfaire votre inextinguible soif de culture, que, si nous avions eu à étudier ce mot avec l’appui de monsieur Santé-Cruz, il n’eut pas manqué de nous faire remarquer que “quint” “essence” signifie cinquième essence, ou élément, chez Empédocle, rien à voir avec un film de Besson!

Nous tenterons donc tous ensembles d’aller au coeur de problèmes qui se posent à nous et au monde, lequel, n’en doutons pas, par le biais de votre Torchon favori, attend ces réflexions avec impatience.

Jan
06
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 06-01-2012

A lire monsieur Dargenton, notre big Administrator à tous, le terme de polysynodie m’est naturellement venu à l’esprit. Si vous dis-je et il ne pouvait en être autrement. Ce terme désigne une méthode de gouvernement mise en place par le régent, Philippe d’Orléans, à la mort de Louis XIV et en attendant la majorité de Louis XV. Il n’exista que de 1715 à 1718.

Il s’agissait de confier la direction des affaires du royaume à plusieurs groupes de personnes, ou conseils, qui avaient une spécialité, devaient s’y tenir et n’aborder que cette dernière. Il y avait ainsi le conseil de l’Intérieur, celui de la marine, celui de la guerre etc. Une sorte de rationalisation du travail avant l’heure donc, un partage des tâches destiné à assurer l’efficience de la machine gouvernementale et permettant aux différents conseils de se montrer pointus dans le secteur qui était le leur.

Peut importe donc le domaine que vous voudrez bien choisir, du moment que vous vous astreignez à une cadence, à une production, c’est au prix de ces efforts que le Torchon peut prétendre à quelque reconaissance, ce Torchon ne peut être autre chose que ce que vous en faites.

Déc
30
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 30-12-2011

A nouveau un mot du vendredi qui en est à peine un, vacances obligent. Nous sommes le 30 décembre, 30 est le quantième de ce jour. Pas de chance c’est le 31ème qui est le plus célèbre en décembre.

A propos, demain, le 31 donc, ce sera la saint Sylvestre, cela méritera bien quelques explications.

Déc
24
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 24-12-2011

Un mot du vendredi qui n’en est pas un.

Un clin d’oeil, qui débute malgré tout par un P, avec une alitération en P.

De quoi replonger plus de 25 ans en arrière, autant dire que pour les zélèves, ce sera de la découverte pure, de l’ethnologie télévisuelle.

Déc
16
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 16-12-2011

Cet animal représente pour moi un des mystères de la création, quelle curiosité que ce mélange improbable entre tant d’éléments disparates. Et pourtant, cela existe. La réalité dépasse presque l’imagination.

Nous sommes tous le résultats de quantité de rencontes improbables. Une classe est le regroupement impossible d’individus et individualités qui, si ils avaient eu la possiblité de se choisir, ne se seraient jamais retrouvés ensemble. Peut-on en ce cas considérer comme heureux le fait que nous ne choississions pas toujours les personnes avec lesquelles il nous faut, si ce n’est vivre, du moins faire un peu de chemin ensemble?

Je le crois. Ces rencontres sont une invitation à la découverte de l’altérité, de la différence. Naturellement, tout le monde n’est pas capable de supporter tout le monde, on n’y peut rien changer. En revanche, faire des efforts pour tenter de mieux vivre ensemble, moins se laisser insupporter par tel ou tel comportement, telle ou telle personne, ce sont de véritables défis qu’il est bon de tenter, au moins tenter, de relever.

Ainsi, notre Humanité, agrégat d’individus si différents, obligés de vivre ensemble quoi qu’il arrive, devrait-elle continuer à demeurer viable, en dépit de toutes les apparences qui prétendent le contraire et les différences de race, de religion, d’appartenance politique resteraient le fondements de nombreux et enrichisants débats qui n’auraient plus besoin de s’imaginer avoir besoin de la violence pour se résoudre.