Nov
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…pour aller au cinéma pendant ce temps. Croyez-moi, j’en ai fait l’expérience ce matin. Vous vous retrouvez à votre retour avec des copies à corriger, des bribes de conversations transcrites à saisir sur le support-blog ci-présent, et -et c’est bien là le pire !- l’impression désagréable que Léonie et Mélanie, vos deux jeunes assistantes pédagogiques, ont réussi où vous échouez régulièrement : faire écrire ces chères têtes brunes !!!

Précisions pour les éventuels parents d’élèves de la classe media qui se promèneraient innocemment sur ce blog sans oser inscrire de commentaire : le professeur (la vieille rédaction) ne s’est pas permis d’aller à une séance de cinéma (oh, voir Les petits mouchoirs, pourtant !!!!) pendant ses heures de cours. Pas tout à fait, enfin, si, presque…

Mais avec une centaine de 5èmes en ébullition, croyez-moi, ce ne fut pas de tout repos ! Et le film, ce n’était pas Les petits mouchoirs, mais Joue-la comme Beckam ! Très intéressant, au demeurant : du sujet de réflexion pour mes Pink Paillettes ! Eh oui, la place de la femme dans la société, le poids des traditions, les préjugés, les mariages arrangés…

Mais c’est un autre sujet.

Autorisée à quitter mes 3èmes bien avant la sonnerie, libérée par Léonie et Mélanie, me voici donc au cinéma, rêvant de football et de mariage… De l’Inde aussi, de jeunes années… entre deux promesses de punition à Yacine et Laredj qui ne savent pas bavarder à voix basse au cinéma…

A mon retour, quelle ne fut pas ma surprise de trouver ces petits textes, résultats du travail de mes chers zélèves de 3è4 ! J’avais  inscrit une consigne de travail au tableau, ma foi, elle fut exécutée ! Et souvent, en 20 minutes, avec brio !

“Imaginez et rédigez une conversation entre deux individus d’avis opposés” (sujet de la conversation libre)

Ca fleurait bon le débat (logique, c’est au programme, et on venait d’étudier le dialogue argumentatif entre Jacques et Antoine, dans Les Thibaut, au moment de la mobilisation, en 1914…).

Les sujets ont été variés : le tabac, l’alcool, la nécessité -ou non- de poursuivre des études, celle -ou non- de commémorer les guerres, Mac Do-malbouffe, histoire des arts au brevet, interdiction de la burqa en France, port du voile pour les musulmanes… Ils en ont, des zidées, les zélèves !

Autant de bribes de conversations, vos fiches déposées innocemment sur le coin de mon bureau (ma table, devrais-je dire plus modestement) : merci !

Nov
15
Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 15-11-2010

Hanène pense qu’il est important de continuer ses études, Anissa estime que cela ne lui servira à rien…

HANENE : C’est important de poursuivre ses études, pour acquérir des connaissances !

ANISSA : Moi, je pense que ça ne sert à rien, car ces connaissances, après, ça ne sert à rien…

HANENE : Si,  les connaissances t’aident pour aboutir à un niveau supérieur et adapté pour obtenir un travail…

ANISSA : Quand je vois qu’il y en a qui ont des master et ne trouvent pas de travail, ça me décourage.

Nov
15
Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 15-11-2010

WAHIBA : Moi, je ne veux pas porter le voile.

N : Moi, je veux le porter. N’oublie pas, Wahiba, nous sommes musulmanes.

WAHIBA : Je sais qu’on est musulmanes mais rien ne m’oblige à le porter.

N : Donc, tu n’es pas une musulmane.

WAHIBA : Si, car je respecte ma religion : le voile, ce n’est pas obligé. Je peux très bien être musulmane sans le porter.

N : Peut-être que toi, rien ne t’oblige à le porter, mais moi, mes parents m’ont dit de le porter depuis toute petite.

WAHIBA : Ce n’est pas tes parents qui décident : c’est toi !

N : Non, ce sont mes parents, je respecte : ma mère le porte et toutes les autres filles de ma famille.

WAHIBA : Ma grand-mère le porte, mais ma mère ne le porte pas ! Ca ne l’empêche pas d’être musulmane !

Nov
15
Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 15-11-2010

Je trouve que l’interdiction du voile en France un peu exagérée car on peut l’interdire, par exemple, au bureau mais non sur la voie publique : sinon, la liberté ne sert à rien, en France ! Toutes les musulmanes qui portent le voile en France n’ont pas toutes le même : certaines se couvrent la tête et certaines se couvrent tout le corps.

Et moi, en tant que musulman, je trouve dommage que certaines musulmanes se couvrent tout le corps de la tête aux pieds, mais toutes les citoyennes ont le droit de mettre ce qu’elles veulent !

On ne peut pas mettre tous les gens dans le même sac…

Nov
15
Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 15-11-2010

Kévin n’aime pas qu’on retouche ses papiers, qu’on se le dise ! Voici donc, sans ratures, sans censure, dans son intégralité, le propos de notre cher élève. Même si le sujet est tabou… même si certains mots semblent impropres, si certaines idées heurtent, même si on espère un droit de réponse, c’est promis, pas de censure pour Kévin…

“J’ai eu une discussion ou plutôt un débat avec un français nationaliste sur la burqa. Je ne suis pas d’accord avec cette loi, c’est une atteinte à la religion islamique.

MOI : L’état n’a pas à faire une loi qui dénigre une religion.

FRANCAIS : La plupart des gens sont pour cette loi : on est en France, (les femmes) doivent s’adapter et ne pas être voilées de la tête aux pieds.

MOI : “Liberté, Egalité, Fraternité” sont soit-disant le symbole de la France : je doute !

FRANCAIS : Ne doutez pas !!!

MOI : Si  ! L’état s’attaque à une religion, à une pratique écrite dans le Coran, et vous me dites de ne pas douter !

FRANCAIS : Et puis, ces femmes voilées, c’est pour leur bien, cette loi… Leur mari les force à porter le voile.

MOI : Pas du tout ! Pour la plupart, c’est elles qui décident de ce choix !

FRANCAIS : Mais de toutes façons, on est en France, les étrangers doivent s’adapter, c’est tout.

MOI : Justement : les étrangers viennent en France pour avoir un meilleur cadre de vie. Ils font tout pour s’adapter et cette politique leur rappelle constamment qu’ils ne sont plus dans leur pays, c’est regrettable.

FRANCAIS : On n’est pas les méchants : les étrangers ont beaucoup d’aides, même trop…

MOI : Hey, heureusement ! Mais revenons à la burqa : être dans votre pays ne vous permet pas de faire une loi à l’encontre d’une religion.”


Nov
15
Classé dans (Santé) par Agnès Dibot le 15-11-2010

Désespérément absent ces derniers temps, Lukas laisse les blancs s’installer sur ces pages…

Nov
15
Classé dans (Torchon gastronomie) par Agnès Dibot le 15-11-2010

JU : Hey Jo (tiens, Julie connaît-elle Hendrix ?), ça te dit un MacDo entre potes ?

JO : Non merci, les nourritures chimiques, ce n’est pas pour moi.

JU : Mais de temps en temps, entre potes, ça ne fait pas de mal !

JO : La cuisine américaine, c’est de la malbouffe, il n’y a que la cuisine française qui est bonne. (Hey, Jo, et l’italienne : la pasta ????)

JU : Tu devrais sortir un peu de ta cuisine française et faire des sorties entre potes, comme un grec, une pizza ou un Mac Do après un ciné ou un laser-game, ça te permet de passer une bonne journée entre potes.

JO : C’est de la nourriture sans goût, sans plaisir. Ca ne permet guère de développer ses papilles gustatives. En plus, c’est chimico-toxique, pire que la cigarette !

JU : Je ne suis pas d’accord avec toi. La cigarette, c’est bien pire ! Un mac Do, pour moi, c’est une bonne sortie entre amis. Un Macflury de temps en temps, ce n’est rien !

JO : Comment peut-on prendre plaisir à aller dans un lieu bourré de monde (on dit “bondé”, Jo, “bondé”, c’est plus soutenu…) et qui nous pourrit le nez par l’odeur de friture ? En plus,  on fait une demi-heure de queue au lieu d’être confortablement assis à déguster un petit apéro. Là-bas, on commande et c’est tout de suite arrivé pour satisfaire l’impatience des gens, même plus le plaisir d’attendre ! Là-bas, quand on mange, on se goinfre, on ne prend même plus le plaisir de déguster !

JU : Pff, sors le nez de tes bouquins, mon p’tit Jo !

Par Julie et Jofrey.