Mercredi 10 août, je suis allée visiter le village troglodytique de Saint Rémy sur Creuse à la tombée de la nuit. Ce sont des bénévoles du village qui se sont costumés pour nous transporter dans le village, le 10 août 1875. Les bénévoles avaient entre 3 et 75 ans.
Nous avons pu voir les métiers des hommes, ils étaient chanvriers. Le chanvrier était une personne qui prépare ou vend le chanvre. Le chanvre est une plante de la famille des cannabinacées qui donne une fibre textile et une huile. Après nous avons vu comment l’école marchait autrefois. Les filles étaient peu nombreuses à aller à l’école, il n’y avait que les filles des familles riches qui y allaient Les enfants étaient rassemblés près de la fontaine. Après nous avons vu les métiers des femmes, elles étaient cuisinières, lavandières ou matrones. Les lavandières étaient celles qui lavaient le linge et les matrones aidaient les femmes à accoucher elles étaient l’équivalent des sage-femmes. Après nous avons vu l’épicière qui nous a montré comment fonctionnait une épicerie en 1875. Les comptes n’étaient pas faits au jour le jour, beaucoup de gens du village avaient une ardoise chez l’épicière . Nous sommes allés voir le curé. Puis nous avons terminé par laveillée. Ils nous ont fait chanter.
J’ai bien aimé ce spectacle car c’était marrant et aussi j’ai bien aimé car ils m’ont montré comment était fait un village en 1875.
Manon.
“ne pas estimer la vie, toute la vie, c’est ne pas la mériter”.
Réfléchissons, car la phrase le mérite, mais aussi car ce sera bientôt la rentrée et qu’il faut réactiver tous ces neurones assoupis.
Lorsque Léonard de Vinci dit “toute la vie” il veut naturellement inclure les mauvais moments que cette dernière peut nous réserver. Or, il est vrai que nous sommes enclins à ne bien considérer la vie que lorsqu’elle nous comble de ses bienfaits. Dès que les choses se gâtent, les moments de tristesse, de désespoir ne sont pas longs à surgir.
Pourtant, la vie, cela ne saurait être en permanence du bonheur, du plaisir, de la santé. Ces moments ne peuvent peut-être même être appréciés pleinement que par ceux qui en ont éprouvé le manque. Il ne s’agit pas non plus de rechercher les désagréments de l’existence ou quelque forme de souffrance que ce soit, loin de là. Il s’agirait plus de pouvoir atteindre cette ataraxie chère aux philosophes stoïciens, ce détachement de l’âme qui permet de conserver son esprit calme.
Léonard, à la vie bien remplie, assez peu conforme aux exigences morales de l’époque sut-il se tenir loin des soucis et des troubles? Sut-il accepter toutes les étapes de sa vie, les bonnes et les mauvaises, sans se révolter? Sut-il vivre, au quotidien, profitant de tout ce dont il pouvait, faisant courageusement, ou pas, face aux aléas de l’existence? Sut-il vivre, simplement vivre, continuer, chaque jour, son existence, ses réflexions, poursuivre ses rêves, ses idéaux, ses lubies? Au vu de ce que l’on possède de lui aujourd’hui, je suis tenté de le croire.
Quel beau message, quelle belle leçon, avec quelques siècles de décalage. Il est important, pour nous aussi, de savoir apprécier chaque seconde de nos vies, quoi que nous apporte cette seconde, car, au cours de cette seconde, nous avons la chance de vivre, ce qui, aux très nombreux individus, hommes, femmes, enfants, confrontés à la guerre, à la famine, aux persécutions de toutes natures, n’est pas permis.