Que ce film mérite bien son nom, mais que la bande-annonce me semble, là encore, mal construite. Je ne saurais trop dire ce que j’attends d’une bande-annonce, assurément pas cela. Le ton des derniers commentaires, sur ce blog, me semble bien léger, fort heureusement, je m’y entends pour plomber les atmosphères, rétablissons un peu de gravité, de gravitation même, universelle mon cher Newton.
Le dernier film de Lars van Trier fut remarqué à Cannes, surtout en raison de la polémique qui se fit autour de certains propos du réalisateur. Nous ne revenons pas là-dessus. Les actrices ont aussi reçu le prix d’interprétation féminine, choix que je ne conteste pas, bien que j’ai parfois du mal à en saisir la justification.
La construction du film est ternaire, prologue, premier acte autour de Justine, second autour de Claire. Cependant, dans les 3 parties, la planète Melancholia est présente et surtout on saisit bien que le personnage central reste celui de Justine, sa soeur ne lui servant que de faire-valoir.
Dans la veine d’un film comme The Tree of life, nous somme pris ici dans une phantasmagorie apocalyptique, bercée, normal, par du Wagner, des extraits de Tristan et Iseult pour être précis. Melancholia et son réalisateur savent enchaîner les effets les plus curieux et déroutants sans pour autant lasser ou rebuter le spectateur. Les scènes tournées au ralenti en prologue de film sont les anticipations de moments qui suivent au cours du premier et second acte. Elles sont présentées comme des points de repère essentiels, des instants charnière qui soulignent à la fois l’emprisonnement de l’humanité dans ses rituels, l’embourbement des hommes dans leurs sentiments et leurs contradictions, la vanité et la vacuité de nos existences éphémères qui ne sauraient ignorer qu’elles sont vouées à la destruction.
Tout cela au cours d’un mariage, qui occupe la seconde partie, avouez que l’on peut trouver plus amusant. Le malaise qui nait au cours dudit mariage, fiasco complet on l’aura compris, ouvre la porte à la troisième partie du film. Cette dernière permet un retournement flagrant et interrogateur. On y découvre ce que l’on sait: à savoir que tout être humain n’est finalement jamais connu, y compris, ou surtout, par son proche entourage. On y découvre que les événements font les individus et leur permettent de révéler leurs capacités. On y découvre que la sagesse réside dans l’acceptation de l’inéluctable. On y découvre que folie et sagesse sont bien proches et que le rêve est un bouclier efficace contre l’adversité.
Pour autant, en dépit de tout cela, ce film est empli de sagesse et d’une certaine forme d’optimisme. On peut y trouver des longueurs, les baillements au cours des 2h10 le laissent croire, mais ces dernières ne résistent pas à une analyse un peu plus poussée. Une belle oeuvre donc, pleine de mélancolie, qui cadre tout à fait avec cette fin de vacances qui n’est finalement qu’une fin d’année et le début d’une autre, une sorte d’éternel renouvellement dans ma métempsychose de l’Education nationale.