Qui a écrit “le Torchon vire au rose à paillettes” ? Qui a dit “le Torchon, c’est devenu du Barbara Cartland !” ? Qui ? Si je revendique la première phrase, la seconde n’est pas de mon fait.
“Qui est Barbara Cartland ?”, me rétorquerez-vous dès demain, chères zélèves !
“Barbara, mais, Barbara, voyons : la reine du roman à l’eau de rose, du côté de la perfide Albion, comme dirait M. Mastorgio, maître ès chauvinisme !” vous répondrai-je (demain) !
“Qu’est-ce qu’un roman à l’eau de rose, m’Dame ?” questionnerez-vous alors (on vous connaît comme si l’on vous avait faites !) en fronçant un sourcil défensif, parées à une agression verbale.
“Ah oui, mais alors là, si vous ne savez même pas ce que c’est qu’un roman à l’eau de rose…” Et votre professeur, patient (ça s’apprend, comme la modestie !), vous exposera la définition du roman à l’eau de rose :
“C’est un roman d’amour qui obéit à des règles du genre : une rencontre entre un homme et uen femme qui, se détestant au début, finissent par s’aimer en secret et se déclarer leur passion à la dernière ligne. Le lecteur sait, lui, depuis le début, qu’ils se marieront, vivront heureux et auront beaucoup d’enfants.”
“Où est, en ce cas, m’Dame, l’intérêt du roman à l’eau de rose ?“
“Nulle part : il n’y en a aucun. Tout l’intérêt du roman à l’eau de rose consiste en la lecture comparée de plusieurs romans obéissant aux mêmes règles du genre. On s’amuse alors à comprendre les mécanismes pour retarder la déclaration amoureuse et les petits trucs utilisés pour faire vibrer le coeur des lectrices : le beau mâle prétentieux du début est finalement un homme doux, naturellement bon, mais qui, suite à un malheur injuste, s’est réfugié dans une apparence méchante : rien n’est de sa faute, il souffre ! Et la jeune sotte qui refuse de voir en lui l’agneau ferait bien d’apprendre à détecter chez tout homme le coeur épris qui sommeille en lui. Voici une définition pour faire court. “
“Mais, quel rapport avec notre Torchon ?”
“Sans doute vos histoires de filles ont-elles éveillé chez certains lecteurs, internautes habitués au Torchon cru 2010-2011, un certain agacement, une légère impatience, voire un bouillonnement certain.”
“Et vous, m’Dame ?”
“Mon côté Fleur Bleue se laisse attendrir par vos articles roses à paillettes. Le Pink Paillettes n’a jamais été aussi vite monté -la maquette du n°11 est prête depuis dimanche !- que cette année. Je suis fan, mais il est vrai que j’attends à présent des articles de fond, moins centrés sur vous-mêmes et vos histoires d’amour : en somme, je veux du Pink Paillettes, mais également des articles ouverts sur le monde et sa société !”
“…”
On en parle demain ?