Il ne s’agit pas ici d’un documentaire sur la tour Eiffel mais d’un film sur la vie de Margaret Thatcher. Oh, naturellement les plus jeunes ne savent pas de qui il s’agit, ils le sauraient à peine plus en voyant le film, d’après les critiques. Il s’agit de celle qui, de 1979 à 1990, fut premier ministre du Royaume-Uni.
Le film, réalisé par une femme, cela peut aider à comprendre, présente le personnage sous son aspect féminin et néglige un peu la question politique, c’est ce qui a peut-être déplu aux critiques. En outre il est construit, un peu à la manière de J.Edgar dont nous avons aussi parlé ici, par des retours en arrière, vécus par le héros devenu vieux et, ici, confronté à la maladie d’Alzheimer. Ces retours ciblent des moments essentiels de la vie de Maggie et ce sont eux qui apportent les touches politiques, tout en présentant des aspects spécifiques du caractère ou de la pensée de cette femme qui, qu’on le veuille ou non, fut, au premier sens du terme, exceptionnelle.
J’ai beaucoup aimé ce film, il est vrai que je ne suis pas objectif, j’adoooore Meryl Streep, actrice principale, qui fut ici grandiose. Cependant, j’ai aussi aimé l’angle d’attaque par la maladie, la manière de présenter ses illusions auditives et visuelles, l’aller retour permanent entre grandeur et décadence qui donne un ton très lucide au film et peut être source de réflexion pour tous quant à la vanité de l’existence. Ajoutons l’approche féministe forte, exacte, sans être outrancière et une belle bande son, servie par des extraits de Norma et se concluant sur le merveilleux prélude de Bach, tout en douceur, ainsi que l’on voudrait que toute vie s’achève.