Mardi 20 Mars, Libération a rendu hommage aux 7 personnes mortes depuis le 11 mars 2012.
Hier, mardi, les enseignants étaient tenus (décision ministérielle devant être appliquée par les fonctionnaires que sont vos professeurs) de faire faire à leur classe, à 11 heures, une minute de silence, en hommage aux enfants victimes de la tuerie de Toulouse.
Certains, selon ce que j’ai appris, ont refusé de faire cette minute de silence. Je dis ici à quel point je suis déçue que des élèves ayant assisté à la conférence d’Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz, voici une semaine, aient pu refuser de comprendre que cette minute de silence est une façon pour une institution française (l’école de la République) de dénoncer un acte vraisemblablement antisémite. Quelle qu’ait été la motivation du tueur, ces assassinats d’enfant juifs ont réveillé en France un souvenir de la période où la France occupée, dirigée par un gouvernement collaborationniste, a livré aux nazis des milliers d’enfants, de femmes, et d’hommes juifs, lesquels sont morts à Auschwitz ou dans d’autres camps de la mort.
Les arguments énoncés pour refuser de rendre cet hommage à des victimes de confession juive sous prétexte qu'”on ne fait pas une minute de silence pour les enfants palestiniens assassinés” sont la preuve que vous ne savez pas comprendre l’enseignement que l’on vous dispense : j’en suis à la fois déçue et malheureuse.
La Palestine n’est pas la France, les victimes de l’accident d’autocar en Suisse ne sont pas victimes d’antisémitisme mais d’un accident tragique : pas d’un assassinat.
Grandir mûrir, c’est réfléchir, analyser : que vous, qui avez entendu Ida, réagissiez de la sorte, m’est douloureux. Vous n’avez pas pris la mesure de la leçon d’Histoire vivante qu’elle vous a donnée. Vous n’avez pas su prendre cette hauteur qu’on est en droit d’attendre de vous.
Quant à l’obligation de faire une minute de silence : je vous invite à faire une recherche sur sa signification, son origine, sa symbolique.