Août
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Classé dans (La citation des vacances) par la Vieille Garde le 10-08-2012

ne résiste pas toujours au calme de la fidélité. Rivarol.

Paradoxal ou logique? Disons le d’emblée, il y a là deux visions clairement opposées de l’amour, lesquelles pourraient nous faire porter des jugements moraux, ce qui n’est pas du tout le but de notre réflexion, nous ne nous fourvoierons donc pas et obvierons à toute dérive, pour, au contraire, élever le débat.

On place toujours la fidélité sur le plan de l’amour, avec toutes les conséquences que cela porte, de la voir raillée ou présentée comme l’absolu, mais il me semble que la fidélité est aussi capitale dans les relations amicales, voire, plus importante encore. Balzac, dans la cousine Bette, s’interroge et pose la question suivante, qui pourrait être prise comme une affirmation tout autant “peut-être la certitude est-elle le secret des longues fidélités”. Certes, mais de quelle certitude parle-t-on? De celle d’être aimé, d’aimer, c’est évident, mais en repensant bien à cette diversité de vocabulaire que nous permet le grec, à la différence du français, et que nous avions mise en avant antérieurement. On comprend alors pourquoi, selon Montherlant, “quand on aime, la fidélité n’est guère difficile”. Cela reviendrait tristement à dire que quand les choses vont, tout va et que, lors de la première difficulté, la relation change, en amour comme en amitié, et que l’on voit son Amour ou ses Amis s’éloigner de soi, ou bien nous, nous éloigner d’eux.

Cela arrive en effet parfois, cela me navre, cela ne devrait pas être. C’est là qu’intervient la fidélité. C’est là qu’elle peut être conspuée, par Eugène de  Beaumont, par exemple, qui la rabaisse alors au rang  de “la forme la plus noble de la servitude”, alors que d’autres l’absolutisent. Au nombre de ces derniers, se trouve Shakespeare, qui, dans sa pièce Antoine et Cléopâtre, proclame que ” celui qui persiste à suivre avec fidélité un maître déchu est le vainqueur du vainqueur de son maître”. J’avoue que cette possibilité d’inverser ainsi les valeurs me convient. La fidélité peut se voir en effet comme quelque chose de bien plus complexe que la seule relation à un individu. On peut être fidèle à une promese, à un absent, à un mort, à un souvenir, à un idéal etc. Vouloir, car il faut le vouloir, vouloir être fidèle à quelque chose, et plus encore à quelqu’un, c’est savoir pour quoi, ou pour qui, on peut vouloir mourir. Il suffit de penser ici au programme d’histoire de troisième et à tout ce qui tourne autour de la résistance: c’est la fidélité à “une certaine idée de la France”, comme aurait dit de Gaulle, qui a permis à ces hommes et à ces femmes d’accepter le sacrifice de leur vie. Le sacrifice n’est pas à rechercher en soi, mais j’avoue que, idéaliste par essence et névrosé par habitude, je trouve, en l’idée du sacrifice, quel qu’il soit, quelque chose d’admirable.

Vouloir rester fidèle à un amour, vouloir rester fidèle à une amitié, lorsqu’en face ce n’est plus le cas, ou plus possible, la vie, ou la mort, en décidant autrement, qui n’a pas vu un film, entendu un opéra ou une chanson, lu un livre, même dans la littérature pour ado, qui mette cela en avant? Qui ne fut pas sensible à ces messages? Me concernant, je le suis toujours et saisi aux entrailles. Songez à tous ces instants sublimes, décrits, chantés, rimés, filmés, où, par fidélité, on hante les lieux qui sont autant  de théâtres où se rejoue, avec un ou plusieurs acteurs en moins, la scène préférée d’un amour ou d’une amitiée perdue. Songez à ces gestes que l’on aime refaire, à ces paroles que l’on se répète, pour se souvenir de ceux qui ne sont plus et que l’on ne cesse pas, pour autant, d’aimer. Il ya certes là un côté névrotique et que d’aucuns qualifient de morbide, je n’y vois que de la fidélité, par delà le temps et ses ravages.

 Vouloir permettre à un sentiment de transcender le temps et l’espace pour s’inscrire dans l’éternité, lui faire dépasser l’humanité dont il est issu pour l’ennoblir, l’élever, c’est grandiose, c’est fort peu réaliste, c’est assurément source de tristesse, mais c’est glorieux!

 

Août
10

Ce 5 août, les 5O ans de la mort de Marilyn Monroe ont été célébrés. 50 ans, de gloire même à travers la mort. Elle restera l’une des plus grande personnalités et actrices de l’histoire d’Hollywood. Elle était la blonde parfaite, la sulfureuse, la bombe. Celle qui faisait rêver un monde entier par sa beauté légendaire et son talent. Elle incarnait le sexe, les plaisirs.

 « L’idée d’être un symbole me déplaît, mais si je dois être le symbole de quelque chose je préfère que ce soit du sexe.  »

Mais n’était elle vraiment que ça ? Juste une femme qui se contentait de sa plastique ? Non. Elle était bien plus. Elle était cette fille qu’on connait tous, celle qui veut être aimée par dessus tout. Celle à qui il manquait un environnement famillial pour s’épanouir. Elle était celle qui était malheureuse en amour. Celle qui faisait tout pour atteindre ses rêves.  En elle, chacune de nous peut se retrouver par des fragments de son existence. Elle voulait paraître parfaite, mais au fond, elle était l’imperfection incarnée. De son vrai nom Norma Jeane Baker, elle se crée ce personnage, Marilyn. Celui derrière lequel elle s’est cachée durant toute sa vie, derrière ce masque ont pouvait entrevoir cette petite fille fragile qui avait peur de la folie héréditaire de sa famille. Tant est si bien qu’elle ne savait plus qui elle était. Elle fut en quête d’elle même grâce à des psychologues. Elle se droguait de médicaments, buvait bien trop. Changer de conquêtes comme de robe, chercher un bonheur abstrait. Mais elle était dotée d’une aura spectaculaire ! Elle illuminait l’écran, on ne voyait qu’elle. Beaucoup de ses films ont été acclamés avec ferveur. Elle était acclamée avec ferveur. Elle était l’icône, celle qui ne portait que du parfum Chanel pour dormir.

“L’argent ne m’intéresse pas. Je veux juste être merveilleuse.”

Il y aurait tellement à en dire. Je l’admire, vraiment. Pour avoir été une enfant de foyer, aux songes torturées, qui est devenue la plus belle femme du monde. 

Film à voir :