Les élèves de la classe media du collège George Sand de Châtellerault en débat.
En classe de 3ème, nous étudions un roman pacifiste, A l’ouest rien de nouveau, d’Erich Maria Remarque. Suite à cette étude de récit, notre professeur de français nous a posé cette question : « Etes-vous patriote ? Que représente, pour vous, la notion de sacrifice pour la patrie ? » Drôle de question, que nous ne nous étions jamais posée : le patriotisme est une notion qui ne nous concernait jusque là a priori pas.
Hugo Schmitt : On peut considérer qu’il y a plusieurs formes de patriotisme. A l’origine, le patriote était celui qui partait en guerre, se battait pour son pays. Personnellement, je ne pense pas aller jusqu’à donner ma vie pour le pays. Par contre, je pourrais me battre, mais d’une autre manière que par les armes, par exemple, en défendant l’économie, la culture et les droits de mon pays, alors je peux considérer être patriote, ou appartenir à une nouvelle génération de patriotisme, car notre génération n’a pas grandi avec la notion de guerre, donc le sacrifice pour ma patrie reste un sujet peu représentatif.
Patriotisme ou nationalisme ?
Notre professeur d’Histoire nous a expliqué la nuance entre la notion de patriotisme et la notion de nationalisme. Pour ce faire, il a filé la métaphore de l’amour. Il nous a expliqué que le patriotisme, c’est aimer son pays, sa patrie : c’est un amour raisonnable. Etre patriote, c’est faire beaucoup pour son pays, dans les limites du raisonnable. Le nationalisme, c’est aimer son pays de façon irraisonnée, exacerbée : c’est la passion. Dans le cas de la première guerre mondiale, les soldats français étaient nationalistes, ils sont partis vers Berlin, la fleur au fusil, persuadés que leur cause était juste. Depuis qu’ils étaient enfants, on leur avait inculqué cet amour de la patrie, on leur avait demandé de se sacrifier pour leur patrie.
Alors, sommes-nous, nous qui avons 15 ans, des patriotes ?
Ruddy Michaud. Je suis entièrement patriote puisque, si une guerre devait se produire, il serait de mon devoir de m’engager et de combattre pour mon pays et aussi pour ma famille. Je suis conscient des risques de la guerre, que l’on peut mourir à n’importe quel moment, que je devrais arrêter mes études. Puisque nos ancêtres ont fait la guerre pour que notre génération soit en paix, je pense qu’il serait de mon devoir de m’engager pour que les prochaines générations soient en paix et non en guerre.
Valentin Géron : Au vu de la définition, je suis sûr d’être patriote, ou nationaliste. En effet, si être patriote, c’est aimer sa patrie et s’efforcer de la servir, alors je me sens pleinement patriote, prêt à partir au combat et éventuellement mourir pour mon pays. L’idée de sacrifice fait passer l’intérêt personnel après le collectif. Savoir oublier de penser à soi pour se soucier des autres est le premier pas vers la notion de sacrifice.
Christina Paulo : En France, j’apprécie amplement le fait que l’on puisse être libre, que l’on ait la chance d’avoir accès à une éducation gratuite, ce n’est pas le cas partout dans le monde. Se sacrifier pour sa patrie, l’expression est assez violente, voire excessive.
Océane Dupuy : J’aime ce pays car je suis née ici. Mes racines sont ici, ma famille aussi. Mes ancêtres sont enterrés là.
Corentin Le Moal : J’aime, dans mon pays, ses ressources, c’est un pays différent des autres, j’aime sa gastronomie. C’est un pays riche, avec différentes cultures : on l’appelle la « France de la diversité ». On ne critique pas les gens différents (religions, traditions, coutumes, gastronomie) : nous avons tous les mêmes droits.
Emile Brunet : Je suis fier d’être français : je suis né en France, mes parents sont nés en France, je parle français, j’écris français. Lorsque l’on est dans un pays, on doit l’aimer et le respecter. On ne choisit pas sa religion, elle se transmet par la famille. L’Histoire de France est intéressante et compliquée : il faut remercier nos ancêtres qui se sont sacrifiés pour la patrie.
Regards croisés : deux élèves nés en Algérie et arrivés en France voici quelques années :
Riyadh Hadj-Belkacem : Oui je suis patriote car je suis fier de mon pays, l’Algérie, de mes traditions, et de ma couleur, mais aussi de mes cultures car si j’aime ma culture maternelle, j’aime aussi la France, ma culture d’adoption.
Je suis musulman, ce qui est mal vu par les racistes, mais je ne suis pas content des terroristes islamistes, qui tuent des personnes sans raison et cela me choque car ils montrent une mauvaise image de l’Islam. Aujourd’hui l’Islam signifie la paix, la générosité, l’aide…
C’est pour cela que je suis d’accord avec la devise de la France, Liberté, égalité, fraternité, mais que je trouve qu’elle est mal appliquée dans le pays, par exemple, pour l’égalité car les racistes pensent que tous les Français ne sont pas égaux. Je suis d’accord avec la fraternité car il existe plusieurs associations qui aident des gens pauvres ou des gens qui n’ont pas forcément les moyens de payer des choses chères pour eux. Par exemple Les restos du coeur, la croix rouge, etc..
Pour conclure, je voudrais que la liberté et l’égalité soient aussi bien appliquées que la fraternité.
Abderrahman Rabhi : Un patriote est une personne qui aime sa patrie et qui la sert avec dévouement. Et moi, d’une certaine manière, j’aime la France. J’aime sa culture (feux d’artifice du 14 juillet), car c’est beau et intéressant, j’aime aussi son éducation (école laïque et obligatoire).
Moi, je ne suis pas français d’origine, je suis arrivé en France il y a environ 7 ans et demi mais ce n’est pas pour autant que je n’aime pas la France, même si je préfère l’Algérie car presque toute ma famille est là-bas. Mais, contrairement à ce que pensent certains électeurs français, j’aime quand même la France. Oui, je suis algérien et j’en suis fier, peu importe ce que pensent les racistes car chaque personne est fière de ses origines. De la même manière, les français qui s’étaient installés en Algérie avant l’Indépendance aimaient à la fois l’Algérie, culturellement (car l’Algérie, c’était quand même la France) et toujours la France qui était la terre de leurs origines. Eh bien moi, c’est la même chose, mais dans l’autre sens.
Pas une, pas deux, mais trois patries !
Pedro Lutalakaka Mavunza : Je suis né en Espagne de parents Angolais et j’habite en France depuis 5 ans. Je suis patriote car mon pays, je le chéris : sa beauté, sa splendeur, son histoire, je les porte dans mon coeur. Pour ma patrie, je suis prêt à me dévouer ou bien même à me battre pour elle afin d’en défendre les intérêts. Si je dois la défendre en partant à la guerre, ça sera mon sens moral qui me poussera à combattre pour défendre mon pays plutôt que de laisser faire l’ennemi. Mais n’étant pas en guerre, je ne peux pas vraiment évoquer le sujet. Je ne suis pas né ici, je suis d’origine angolaise, j’ai un amour fidèle envers ces trois patries. J’aime ma patrie, ou plutôt mes patries. En famille, je me sens plutôt angolais, mais on parle espagnol, à la maison. Avec mes amis, je me sens français. Je suis « métis » culturellement : un mélange de cultures. Je me sens plutôt fier d’avoir trois patries. Tout le monde n’a pas cette chance.
Soifaou et Souandaou Boina (soeurs, jumelles): Nous pensons, oui, être patriotes car nous défendons chacun de nos pays : les Comores, La Réunion et Madagascar. Nous sommes arrivées en France métropolitaine il y a trois mois. Nous assumons avec fierté notre couleur, nos origines, qui font notre honneur. Ce qui fait notre bonheur, c’est notre identité et nos racines multiples. Nous parlons créole et malgache, mais La Réunion est française, nous avons passé là-bas la plupart de notre enfance, donc nous pensons que nous sommes françaises.
« J’aimerais que la France honore mieux sa devise. »
Mamabadiou Souaré : Pour ma part, je ne me considère pas patriote. Pourtant, je vis dans ce pays depuis ma naissance, j’aime sa culture, son style de vie et peut-être même que mes enfants vivront là. Je me dois donc de protéger cette patrie. Par contre, en cas de guerre, je ne me vois pas me sacrifier pour un combat que je n’aurai pas déclenché.
Emile Gautron : Moi, patriote ? Pas du tout ! La France n’est pas un pays que j’aime particulièrement. L’égalité de la devise Liberté, égalité, fraternité n’est pas respectée quand des français sont racistes. Liberté ? On est sans cesse contrôlés. Fraternité ? On devrait aider davantage les plus pauvres, se montrer plus solidaires. J’aimerais que la France honore mieux sa devise.
Vous avez aimé réfléchir à la question “être ou ne pas être patriote ?” et avez répondu : “drôle de question” (à lire prochainement sur ce Torchon). Vous aimerez réfléchir (et répondre ?) à cette question sur le féminisme.
http://www.liberation.fr/societe/2012/11/28/chere-carla-bruni_863416
A vos arguments !
Il y a 15 ans disparaissait Monique Serf, plus connue sous le pseudonyme de Barbara.
Pour tous ceux que sa voix fait trembler d’émotion, pour tous ceux qui pensent à quelqu’un en l’écoutant, pour tous ceux qui vivent dans l’espérance et dans l’attente, quelques notes de musique, quelques mots, en vibrant hommage à une merveilleuse artiste, à la diction si particulière et à une chanson très proustienne.
Poursuivons dans la lignée de nos illustres Châtelleraudais, afin de mentionner ici un nom que bien des zélèves doivent connaître, a fortiori s’ils sont musiciens.
Clément naquit en la bonne ville de Châtellerault en 1485 et mourut à Paris en 1558. Il se trouve donc contemporain des débuts des guerres de religion, ce qui pourrait expliquer que, de ses oeuvres, ne nous soient parvenues que les profanes, soit 275 chansons, à 3, 4 ou 5 voix, au rang desquelles on peut placer le chant des oiseaux, le caquet des femmes, le cri de Paris.
Ami des grands, protégé par le cardinal de Lorraine, par François de Gondi, par François de Guise, compositeur ordinaire du roi Henri II, il n’en demeure pas moins qu’il fut toujours soucié par une pauvreté latente. Les noms évoqués plus haut le placent plus du côté du parti catholique lors des guerres de religion, surtout, on le voit, il était véritablement proche de ceux qui constituaient le plus proche entourage du roi, lequel, on s’en souvient, mourut lors d’un tournoi, une lance lui crevant le heaume, roi qui avait pour maîtresse Diane de Poitiers. De tous ceux là nous parlâmes lors de notre visite en école ouverte du château de Chenonceaux.
La municipalité honnora la mémoire du sieur Janequin en donnant son nom au conservatoire de musique qui occupe un lieu emblématique de la ville, le bâtiment du directeur, à la Manu.
Gageons que nos fidèles lecteurs ne manqueront pas de se précipiter sur internet afin d’ouir avec moult joie et grande satisfaction quelque joyeux chant de messire Clément.
En classe de 3ème, nous étudions un roman pacifiste : A l’ouest rien de nouveau. Suite à cette étude de récit, notre professeur de français nous a posé cette question : “Etes-vous patriote ? Que représente, pour vous, la notion de sacrifice pour la patrie ?”
A partir de cette question, il fallait développer une réponse. Il y a eu des textes vraiment intéressants, et je n’ai que le mien sous les yeux alors … :
“On peut considérer qu’il y a plusieurs formes de patriotisme. A l’origine, le patriote était celui qui partait en guerre, se battait pour son pays.
Personnellement, je ne pense pas aller jusqu’à donner ma vie pour le pays.
Par contre, je pourrais me battre, mais d’une autre manière que par les armes, par exemple, en défendant l’économie, la culture et les droits de mon pays, alors je peux considérer être patriote, ou appartenir à une nouvelle génération de patriotisme, car notre génération n’a pas grandi avec la notion de guerre, donc le sacrifice pour ma patrie reste un sujet peu représentatif.”
-HuGro.
C’est la nouveauté de cette année : les élèves qui participent à des voyages vendent des gâteaux lors des réunions parents professeurs pour récolter un peu d’argent pour le Foyer du collège.
( 50 centimes la part de gâteau ou la boisson)
Au menu : de bonnes pâtisseries, de la couleur et surtout de la convivialité et de la bonne humeur dans les couloirs.
Vivement la remise des bulletins !
les excellents triangles aux amandes …
les délicieux gâteaux en tous genres : pommes, chocolat …
Les cupcakes pour voir la vie en rose …
Il faut maintenant que les commentaires des professeurs soient aussi bons … 😉
http://www.tetu.com/actualites/france/quand-on-sest-embrassees-les-anti-mariage-nous-ont-traitees-de-degueulasses-22408
Ce baiser en guise de protestation, en pleine manifestation contre le mariage homosexuel : interview des deux jeunes filles. A lire dans Têtu (lien ci-dessus).
Un évènement à commenter, chers zélèves : des manifestations, ce jour, en France, contre le mariage homosexuel. Lisez, informez-vous ici et là, et donnez votre sentiment à ce sujet. Vous êtes la jeune génération, quelle est votre opinion sur ce sujet ? Il s’agit de votre société.
http://www.lemonde.fr/societe/article/2012/11/17/premiere-mobilisation-nationale-contre-le-mariage-gay_1792198_3224.html
http://www.liberation.fr/societe/2012/11/17/mariage-homosexuel-les-opposants-se-mobilisent-ce-week-end_861141
http://www.liberation.fr/politiques/2012/11/17/najat-vallaud-belkacem-nous-n-accepterons-aucun-derapage_861210
http://www.rue89.com/2012/11/17/enfants-de-lesbienne-nous-ne-sommes-pas-des-oiseaux-blesses-237098
Hier, grand jour au collège George Sand : journée placée sous le signe du sport… Le jour du Cross, tant attendu (par Hugo, notre marathonien national), tant redouté par d’autres (que l’on reconnaîtra aisément sur les photos : ce sont celles et ceux qui courent en tenue de civils !)
Les cm2, sixièmes et cinquièmes ont eu le privilège de courir sous le soleil, les plus grands, eux, ont dû courir pour vaincre un froid de plus en plus mordant, au fil de l’après-midi.
Chacun peut, ici, écrire ce qu’il a aimé de cette après-midi sportive, organisée par nos chers collègues d’EPS : Mme Duquerroux, Ms Bassereau, Girard et Pellequer, grands organisateurs de jeux olympiques devant l’Eternel (c’est une expression). Ce dont nous les remercions : en effet, passer une après-midi autour du stade, encourager les zélèves, papoter avec ceux qu’on ne connaît pas, avec les anciennes (de retour incognito !), glaner les tickets de passage dans le couloir d’arrivée (félicitations à tous ces zélèves rougis par l’effort, essoufflés, transpirants : en un mot, métamorphosés car EN PLEIN EFFORT !!!), répondre à une interview d’élève inscrit en option media, photographier quelques situations insolites (la remorque remplie de bouchons d’amour !) a été un réel plaisir.
Cette journée est toujours un moment fort d’échanges avec les zélèves : à ce sujet, félicitations à nos zélés collègues qui se sont mêlés à la course des 3èmes. Chapeau bas !
Alors, en attendant la proclamation des résultats, que dites-vous de cette journée ?
La famille Isoré, marquis d’Hervault et de Pleumartin (entre autres), au blason d’argent à deux fasces d’azur, est très largement méconnue, bien que notre ville soit toute proche de celle de Pleumartin.
Le château qui se trouve ici mis en exergue est, vous le constatez, de facture relativement contemporaine, de style Louis-Philippe, dit-on. Pourquoi un château aussi récent, dans une famile aussi ancienne, puisqu’en effet la famille Isoré se trouve mentionnée depuis 1146 et eut une succession suivie, pour la branche qui nous concerne, jusqu’en 1917, lorsque le dernier héritier succomba d’une maladie contractée au front.
Explications succintes:
Marie-Victor-Nicolas Isoré d’Hervault, chevalier, marquis de Pleumartin, capitaine de cavalerie, se marie à Louise-Sophie d’Usson de Bonac, fille d’un maréchal de camp du roi, ambassadeur à Constantinople, cela fait rêver, n’est-il pas? Ce bon marquis de Pleumartin, criblé de dettes, pour les habituelles raisons de frais de représentation à la cour, par exemple, se vit un jour, à la porte de son château de Pleumartin, recevoir un officier de la maréchaussée, lui signifiant ses dettes et lui intimant de les régler. Pris de colère notre sanguin marquis tua ledit officier. Or, si on ne badine pas avec l’amour, on badine encore moins avec la justice du Roi! Le marquis fut donc condamné à Paris en 1756 à avoir la tête tranchée, privilège de noblesse, on pendait les roturiers. Ce n’est cependant pas de cette manière qu’il rejoint les mânes de ses pères, il mourut en prison en 1757 et son château fut rasé! D’où l’actuel, reconstruit après la Révolution.
Concernant la Révolution, d’ailleurs, les archives départementales, en leurs fonds, évoquent plus son fils, Louis-Armand, représentant de la noblesse du Poitou en 1789, qui choisit d’émigrer en 1793, ses biens se virent alors saisis, biens de seconde origine, dit-on dans le milieu des historiens, et naturellement vendus. Une partie fut rachetée par sa proche famille, d’autres parties de ses immenses propriétés furent achetées par de braves châtelleraudais, ce qui produisit, dans tous les cas, de nombreux documents administratifs, joie des chercheurs!
Ainsi, ô passant, en traversant le village de Pleumartin, il vous sera désormais possible de vous souvenir de cet article et des marquis de Pleumartin, des raisons de la présence de ce château, de ce que fut la vie mouvementée de certains de ses occupants, de la manière dont cette famile fut directement, encore, en prise avec la vie et les soubresauts de la France à cette époque et de la répercussion, en ce cas comme en de nombreux autres, des liens entre l’histoire nationale et notre histoire locale.