En cette période où l’on parle encore, parfois, du mariage pour tous, sortait ce film, qui tient plus du documentaire en fait, qui présente la vie de personnes homosexuelles, des deux sexes, nées dans l’après-guerre. La salle des 400 coups était bien remplie le soir où je vis ce film de près de 2 heures, film qui brise bien des images. Le thème est fort délicat, on en convient, les choses sont dites avec des mot simples et explicites sans que pour autant il n’y ait jamais de vulgarité. Face à ces existences qui eurent à affronter un regard et une violence que l’on rencontre, fort heureusement, de moins en moins à l’égard des personnes homosexuelles, c’est, avant tout, le sentiment de leur souffrance qui vient à l’esprit. Souffrance de se savoir différentes, d’en éprouver une forte culpabilité, de ne pouvoir surmonter cela qu’avec peine.
Dans le même temps, il y a dans ces témoignages un élan d’espérance, un élan de vie, des vies qui débutent parfois lorsque d’autres s’achèvent, à la quarantaine, à la cinquantaine, à 70 ans, comme pour retrouver ce temps perdu dont on sait pourtant fort bien qu’il ne pourra jamais revenir. Chacune de ces vies est très particulière en revanche, toutes montrent une constante, le sentiment amoureux, je dis bien le sentiment. Cet élan du coeur qui fait se porter vers autrui. Toutes ces histoires, racontées par des personnes âgées, me faisaient penser à ces mots que disent parfois les adolescents. Ce fut l’occasion de constater que le sentiment amoureux, s’il est universellement partagé est aussi un élément qui transcende les âges de la vie.