Déc
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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 28-12-2012

on n’est pas moins fautif en ne faisant pas ce qu’on doit faire qu’en faisant ce qu’on ne doit pas faire.

Marc-Aurèle

J’en connais certains qui vont tourner et retourner en tous sens cette citation avant de commencer à la comprendre, c’est voulu. Voulu car cette phrase a un petit côté Janus ou palindrome, à moins que ce ne soit amphisbène… en tout état de cause, c’est une bonne base de réflexion , au milieu de ces vacances, pour envisager les résolutions de nouvelle année.

Mesurez aussi à quel point ces quelques mots peuvent être invoqués dans tant et tant d’actes, du quotidien ou de l’exceptionnel: ne pas aider une personne qui en a besoin, lors d’une guerre par exemple, est-ce pire que de lui faire du mal?  Et lorsque l’on est plus en guerre? Ne pas aller visiter quelqu’un, est-ce pire que de s’y rendre et de n’être pas aimable? Ne pas rendre un devoir est-ce pire que d’en rendre un mal fait?

Nous voudrions si souvent bien faire et n’y parvenons pas, nous voudrions si souvent ne pas faire mal ou blesser et y parvenons si aisément… Le devoir, le vouloir, l’éternel “il faut, je dois” opposé au non moins célèbre “j’ai pas envie”. Ne faut-il voir là qu’une question de génération? Peut-être plus une question d’évolution à travers les âges de la vie, et c’est bien une des questions sur lesquelles se penchait Marc-Aurèle.

Il n’est pas ici question de morale, de culpabilisation, non, ce serait plus une invitation à tenter de changer notre regard sur les choses, afin de nous rendre compte que les choses sont ce qu’elles sont, cela ne peut être autrement, mais nous, ne pouvons nous changer un peu, en entendant cela comme une évolution naturellement, pas comme une contrainte. Il nous faut en effet demeurer fidèles à ce que nous sommes, puisque c’est nous, mais il n’est pas interdit, parfois, de tenter de porter un regard autre sur nous, les autres, le monde, afin de relativiser, sans sombrer dans le relativisme, nos points de vue, nos conceptions, nos certitudes.

Méditons donc, aux côtés de ce grand empereur romain, alors que l’année s’achève et l’année qui s’ouvrira n’en sera que plus paisible.