Michelle Gardien est une femme de 83 ans, mais elle se souvient toujours du bombardement de la gare de Châtellerault, 70 après. Même si Châtellerault était bien loin des zones de guerres, la ville a connu les mouvements violents de la libération. Il y a eu trois bombardements durant l’été 1944, le 15 juin en forêt, le 10 août en centre-ville et le 11 juin dans le quartier de la gare. Mais, c’est celui de la gare qui a laissé des traces dans la mémoire des Châtelleraudais, surtout dans la mémoire de Michelle Gardien. Celle-ci a replongé dans ses carnets à l’occasion du 70ème anniversaire du bombardement.
” Le 11 juin tombait un dimanche, dit-elle. C’était une journée radieuse. Il y avait une cérémonie à l’église Saint-Jacques. J’y suis allée avec une camarade et la mère d’une amie. ”
Dans le bombardement de la gare, on compte 11 morts. Le père de Michelle Gardien était carrossier à la Rue du Verger. Celui-ci a laissé sa fille partir dehors, âgée de 13 ans. Mais ce qu’il ignore, c’est qu’un train de munitions est entré en gare, il venait de Poitiers et allait à destination du front.
” Tout-à-coup, dit Michelle, un jeune prêtre est rentré dans l’église et s’est placé devant la porte, comme pour empêcher les gens de sortir “.
Michelle arrive quand même à se faufiler pour espérer rejoindre la maison de ses parents. Mais, quand elle traversait le Boulevard Blossac, il y avait des avions mitraillant juste au dessus d’elle. Elle a vu des soldats allemands qui se réfugiaient à l’hôtel Moderne et elles les a suivis. Dans l’hôtel les propriétaires ont dirigé Michelle vers la cave. Puis ils sont tous sortis, car c’était plus calme, mais aussitôt tout recommença, ils rentrèrent alors dans la cave. Juste après, tout fut terminé, il y eu beaucoup de dégâts. Ensuite, Michelle a rejoint sa famille et même 70 ans plus tard, elle s’en souvient.