Juin
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Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Théo le 11-06-2014

Avant de parler des nombreux problèmes qu’apporte cette coupe du monde 2014, revenons en 2007 :

Cette année, le nom du pays organisateur de la CDM (coupe du monde) 2014 est connue, tout le monde savait qu’elle se déroulerait en Amérique du Sud, mais où ?

La Colombie fut  la première nation à se porter volontaire pour accueillir cet évènement le 16 juillet 2006.  La Bolivie fait de même en mai 2007 puis le Brésil le 31 juillet. Il reste donc à choisir LE pays organisateur de la 20eme édition d’un des plus grands événements sportifs de la planète.

La Bolivie se voit retirer sa candidature quelques jours après sa demande par les organisateurs  pour cause de stade à altitude trop élevée. Les soutiens à la candidature du Brésil  sont jugés trop nombreux par la Colombie qui décide donc de se retirer.

Le Brésil se retrouve désormais seul pays postulant pour la CDM et devient donc à  l’unanimité et pour la seconde fois de son histoire organisateur de l’évènement.

Les problèmes arrivent  le 17 Juin 2013, l’argent mis dans les travaux et constructions des nombreux stades énerve la population Brésilienne et  mène des milliers d’habitants à la manifestation. En effet, depuis l’annonce du pays organisateur de la 20eme CDM, le gouvernement Brésilien investit énormément (environ 11 milliards d’euros) dans les stades ou hôtels pour donner la meilleure image possible du Brésil aux 32 nations présentes lors de l’événement et néglige donc les investissements pour son peuple (rénovations d’hôpitaux, d’écoles, d’orphelinats etc…). En réponse à cela, le gouvernement Brésilien décide d’envoyer l’armée dans les favelas pour y faire régner l’ordre (les favelas sont les quartiers qui entourent les villes d’Amérique du sud, elles sont connues pour forts taux de criminalité et forts trafics de stupéfiants.  Bon exemple dans ce court extrait du film FF5 : http://www.youtube.com/watch?v=TcyqwGvAWsc) .

La Féderation de Football quant à elle réagit en appelant le peuple Brésilien à se calmer. “Il faut dire aux Brésiliens qu’ils ont la Coupe du monde et qu’ils sont là pour montrer la beauté de leur pays et leur passion pour leur football. S’ils peuvent attendre au moins un mois avant de faire des éclats sociaux, ça serait bien pour l’ensemble du Brésil et la planète football” rapporte Michel Platini (qui n’a sans doute pas connu la misère et la pauvreté bien longtemps…) lors d’une interview donnée à RMC sports.

Il y a une semaine, les sans abris du Brésil se sont mobilisés en faisant une manifestation pour donner un message au gouvernement Brésilien, ils veulent que l’argent soit utilisé dans les secteurs sociaux (logement, éducation) et non dans ce qu’ils trouvent”inutile” (stades etc…). Au même moment, les employés du métro de Sao Polo ont à leur tour réagi en faisant grève, profitant de la situation du Pays et de la présence de nombreux médias pour demander au gouvernement une augmentation générale de leurs salaires. Toutes ces grèves et manifestations depuis Juin 2013 font que certaines installations et certains stades ne sont pas complétement terminés.

Aujourd’hui, la Fédération de Football a réussi à calmer les Brésiliens et à promettre au monde entier une belle CDM 2014 tandis que le gouvernement Brésilien continue d’envoyer l’armée autour des stades et dans les favelas afin d’assurer la sécurité aux supporters ayant fait des kilomètres pour voir leurs nations à l’œuvre.

En attendant, je vous souhaite une bonne CDM à tous malgré l’arrière goût amer de la situation du Brésil en espérant voir du spectacle et que la France aille le plus loin possible…

 

A São Paulo, le 15 mai. Les Brésiliens ne sont plus que 48% à soutenir le Mondial (41% se disent contre). Ils étaient 79% il y a six ans.

(photo Reuters)

En 2007, quand la Fifa choisit le Brésil pour organiser la compétition, la septième économie mondiale est au zénith, un exemple du décollage réussi d’un pays émergent. Aujourd’hui, l’euphorie est passée. L’économie s’essouffle. Moins pauvres, les Brésiliens sont plus exigeants. En juin 2013 déjà, des millions d’entre eux étaient descendus dans la rue pour réclamer, non sans ironie, des services publics «qualité Fifa» et s’élever contre les dépenses somptuaires du Mondial. Depuis, les manifestations sont plus réduites. Le gros de la mobilisation actuelle n’est d’ailleurs pas en lien direct avec la Copa et émane de mouvements sociaux qui profitent de la visibilité du pays pour pousser leurs demandes. Mais le Mondial est de moins en moins populaire. Les Brésiliens ne sont plus que 48% à l’appuyer (41% se disent contre). Ils étaient 79% il y a six ans.

Ce qui dérange, c’est moins le tournoi que le gaspillage et la corruption auxquels il donnerait lieu, tandis que les bénéfices paraissent incertains. Gagne-pain de millions de foyers, le commerce ambulant ne pourra pas tirer profit de l’afflux de supporteurs. La Fifa a cadenassé le périmètre des stades au nom de l’exclusivité commerciale des sponsors. De plus, neuf ouvriers ont été tués sur les chantiers des arènes. Dans sa hâte pour boucler les travaux, le Brésil a fermé les yeux sur leur sécurité. Selon les ONG, environ 200 000 pauvres ont dû quitter leur maison ou sont menacés de déplacement forcé, pour faire place à ce que le gouvernement présente comme le «legs» de la Coupe : de grands ouvrages censés améliorer les transports. Prévus de longue date, ces travaux, qui absorbent le gros des investissements du Mondial, ne sont pas directement liés à sa réalisation. Or, seuls 10% d’entre eux ont été achevés et, vu les précédents, les Brésiliens se demandent si le reste le sera un jour. Même la météo défavorable a été invoquée pour justifier les retards dans ces projets dits de «mobilité», qui ne font d’ailleurs pas l’unanimité.” (Libération, mercredi 11 juin)