Premier débat au sein du groupe d’élèves de troisième option media, à la demande de Yannick : l’homosexualité. Séance surréaliste hier, autour de la table ronde (rectangulaire, quoi qu’on fasse pour jouer avec la géométrie : avec des tables rectangulaires, on ne forme pas un rond, ce doit être mathématique).

L’idée de débattre de l’homosexualité entre adolescents est née d’une rencontre entre l’un de nos zélèves et un couple de jeunes homosexuels qui s’embrassait dans la salle de cinéma, sous le regard médusé (à ses dires) de Yannick. “J’ai été choqué, M’Dame. Je ne peux pas comprendre ça !”.

Comprendre : au sens premier du terme, le verbe signifie “prendre avec soi”, donc admettre, intellectuellement accepter le fait. Deux hommes peuvent s’aimer. Deux femmes peuvent s’aimer. Or, pour nos zélèves, c’est là que le bât blesse : “deux hommes, deux femmes, ne peuvent pas s’aimer, M’Dame !”  Voyons cela…

On organise le débat en demandant aux zélèves de se placer d’un côté ou non de la table ronde (euh, rectangulaire) en fonction de leur avis sur la question : “l’homosexualité vous choque-t-elle, comme Yannick, ou pas ?”.

Surprise : les filles se placent d’un côté, les garçons de l’autre ! La parité est mise à mal… Si les filles sont unanimes : “On ne voit même pas pourquoi on fait ce débat, il n’y a pas matière à être choqué(e)”, les garçons, amusés, comptent bien mener leur débat : “On attend vos arguments, les filles !”.

Selon ces demoiselles, l’homosexualité, quelle qu’elle soit, (homme-homme/femme-femme) ne les dérange pas : elle est un choix de vie qui ne concerne que celles et ceux qui sont homosexuels. “Un cas de conscience”, avance l’une de nos damoiselles blondes. “Aimer, c’est aimer, ajoute une autre, on ne décide pas !” Qui disait, déjà : “Le coeur a ses raisons que la raison ignore ?”  Pascal, Blaise de son prénom : un philosophe… Et “Parce que c’était lui, parce que c’était moi !” ?  Tiens, Montaigne, à propos de La Boétie, son très cher ami : http://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Parce-que-c-etait-lui-parce-que-c-etait-moi-_EP_-2012-12-05-884040

Nos damoiselles tolèrent l’amour homosexuel : les gens sont libres de faire ce qu’ils veulent.

Nos garçons, trépignant d’impatience, lancent à leur tout moult arguments pour expliquer leur point de vue : “la nature a ses lois, l’homme et la femme sont nés pour procréer, Dieu a créé l’homme pour la femme, la femme pour l’homme, les sentiments entre deux hommes sont impossibles, vous imaginez le prêtre disant à deux hommes “embrassez le marié ?”, etc… Tous les arguments sont là : on explique, à propos des religions, que l’homosexualité se voit ouvrir une petite porte des églises et des mosquées, ce qui heurte nombres d’élèves, incrédules : mais les media sont magiques, un clic et les articles s’affichent sur grand écran :  http://www.lemondedesreligions.fr/actualite/homosexualite-et-religions-le-tabou-18-05-2011-1515_118.php

http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2012/11/30/une-mosquee-ouverte-aux-homosexuels-pres-de-paris_1798351_3224.html

http://www.afrik.com/l-eglise-favorable-a-une-ouverture-sur-l-homosexualite

On en profite pour préciser que la Création est affaire de croyance, de foi, mais que les scientifiques expliquent l’Evolution (et nous évitons de nous référer à la seule religion pour développer une argumentation !) : et on ne résiste pas à l’envie de parler de Lilith, la première femme d’Adam, son égale… Répudiée du jardin d’Eden pour avoir refusé de se soumettre à son époux… Yannick n’en revient pas : où a-t-on inventé cette Lilith ? Tout est là, elle est la première figure féminine des textes fondateurs, mais nos zélèves semblent encore un peu jeunes pour  qu’on leur parle de Lilith. Oublions.

Nos damoiselles s’écrient que la loi de la nature est faite pour évoluer (nous sommes des animaux dotés de la pensée, et civilisés tout de même : on ne peut pas comparer la loi de la nature à nos comportements d’Hommes). Maëva aura le (beau) dernier mot : “Et la DDHC, vous en faites quoi, de la DDHC ? Un petit rappel ? Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux… On est libres de faire ce qu’on veut ! On doit assumer, et respecter cette loi !”

Les garçons auront le mot de la fin : “Nous, on aime les filles, elles sont trop belles… Et on ne contrôle pas notre coeur.”

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/09/12/les-professeurs-aussi-googlent-leurs-eleves_4486091_4408996.html

Le verbe “googler existerait-il sans que je le sache ? Ou bien Le Monde l’a-t-il inventé ? Amusant… Petit exercice pour Zoé (Zoé-qui-n-aime-pas-la-conjugaison) : on le conjugue au passé simple ? 😉

L’article ci-dessus est plus près de notre quotidien que l’article sur l’EI (du moins espérons-le) : imaginez un monde dans lequel, chers zélèves, vos professeurs seraient aussi bons utilisateurs d’Internet que vous et aptes à vous pister -tout aussi bien que vous-mêmes nous pistez- sur les réseaux sociaux ? 😉

Essayez plutôt de conjuguer le verbe “protéger” (vos publications).

Sep
15
Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 15-09-2014

Libé du 15 septembre 2014

L’Etat Islamique publiait ce week-end une nouvelle vidéo sur Internet : un troisième otage, britanique cette fois, aurait été décapité devant les caméras. Au nom de cette fureur de conquérir des terres, des âmes, .,  au nom d’une religion, ces hommes sont des assassins, des bourreaux.

Ci-dessous, l’EI : pour en savoir plus.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/09/15/origine-nombre-financement-l-etat-islamique-en-cinq-questions_4487306_3218.html

Jeudi matin, nous avons eu la surprise de compter dans le groupe option media 3ème deux anciennes zélèves : Eden et Julie : dès 8 heures du matin, elles étaient dans le rang, sages, motivées pour participer à une séance media ! (quand on vous dit que c’est une option qu’on aime et qu’on ne quitte pas ;))

  A priori, à l’exception de la coupe de cheveux d’Eden, qui a sacrifié sa belle chevelure noire à la tendance dégradé (mais Eden sera toujours jolie, même rasée), elles n’ont pas changé : le lycée ne les a pas encore tout à fait éloignées de George Sand, et on espère les revoir bientôt… Petit résumé de l’interview à laquelle nos deux lycéennes ont bien voulu se prêter.

Pourquoi êtes-vous avec nous de si bon matin ?

– Parce que vous nous avez invitées ! Et parce que l’option media, c’était bien…

Le Brevet des Collèges, c’était facile, ou pas ? 

– Ca va. Si vous suivez bien vos cours, c’est pas trop compliqué. L’examen est basé sur vos connaissances, c’est pas super dur. Si, en maths, c’était des exercices hard. Les brevets blancs de français étaient plus durs que le sujet de l’examen. En histoire-géo-éducation civique, ça va.

Vous étiez préparées ?

– Oui, sauf pour rédiger le paragraphe argumenté en histoire, sur l’indépendance d’une colonie. Il y avait beaucoup à rédiger.

L’entrée en lycée, ça s’est bien passé ? 

– C’est trop bien ! La 1ère journée, il n’y avait personne ! Les couloirs sont très grands (étroits, mais longs). Il y a plein de bâtiments. Franchement, c’est pas compliqué de s’y retrouver, il y a plein d’affichages. Mais quand tous les zélèves (seconde, première, terminale) sont là, c’est surprenant ! On est beaucoup, en classe : 33 ou 34. Ca fait bizarre, ça change, on était 20, l’an dernier.

Vous ferez quoi, après la seconde générale ?

– Un bac S (toutes les deux) : pour un bac L, il faut aller à Berthelot.

Combien d’élèves y a-t-il à Branly ?

– Beaucoup !!! Mais c’est pas si blindé que ça, parce qu’il y a du monde partout, dans plein de lieux de vie : devant le lycée, il y a tous les fumeurs. Derrière, personne ! Des fumeurs, il n’y a que ça… Ils sont répartis en bandes. Il y a tous les styles vestimentaires : l’avantage, c’est que tu peux t’habiller comme tu veux. Un garçon porte le kilt ! Un autre a une crête. C’est marrant. Tu peux mettre un short, un débardeur, au lycée.

Vos emplois du temps, ça va ?

– Oui, en seconde, c’est pas encore trop plein…

Combien y a -t-il de classes de seconde ?

– Sept. Il y a de grands couloirs, ils sont très étroits, on se frôle. Les salles de cours sont très petites, et on est nombreux.

Et les profs ?

– Les profs sont cool, enfin, ça dépend. On a plein de petits Mastorgio : ils nous vouvoient tous ! 😉 On croit qu’ils s’adressent à un groupe, mais non, c’est à toi… Faut s’habituer… En cours de français, on a été traumatisées par Le Petit Chaperon Rouge. La prof nous a expliqué le Loup et l’Agneau, et le Petit Chaperon Rouge d’une façon… disons… En fait, le loup représente le prédateur, la part prédatrice de l’homme. On devait trouver un adjectif qualificatif pour qualifier le loup. Et on devait comprendre que, dans le Petit Chaperon Rouge, le loup ne mange pas le Petit Chaperon Rouge, mais il la viole. C’est… Surprenant. Les profs posent des questions trop compliquées, avec trop de mots !!! Et il est rare que les zélèves lèvent la main… En Espagnol, on n’a pas de cahier, rien. On ne travaille qu’à l’oral. Des profs dictent, d’autres écrivent au tableau. Y en a d’autres, tu sais pas trop quoi faire, ils notent des mots au tableau et on doit prendre des notes, c’est dur. Le prof a noté des mots en latin, et je les connaissais tous, j’étais fière ! (nous dit Julie). On n’a plus ni techno, ni musique, ni arts plastiques ! La sonnerie, c’est une musique du genre classique. On a hâte de retourner en français, on veut la suite de l’histoire mystique du Petit Chaperon Rouge. (mystique ? On conseille aux filles la lecture de l’ouvrage de Bruno Bettelheim Psychanalyse des contes de fées : mais elles sont encore un peu jeunes pour cette lecture..) http://insuf-fle.hautetfort.com/media/02/01/1853854401.pdf

En français, il y a trop de mots : métaphore, métamorphose, allégorie, antithèse… (NDRL : ce sont des mots qu’on a utilisés en 3ème, déjà…) Et on a un carnet de liaison tout petit, c’est un bébé carnet !  Un conseil, pour le Brevet des Collèges, apprenez toutes vos dates repères en Histoire. On ne vous en demandera que trois, mais apprenez-les toutes.

Les filles nous quittent pour regagner le lycée. On ne s’inquiète pas pour elles, elles sont moins naïves que le Petit Chaperon Rouge. On ouvrirait bien une rubrique : la littérature la vraie, pour que nos lycéens (ennes) nous racontent leurs cours de français… Eden, Julie, les autres ??? Allez, dites oui…

Sep
13
Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 13-09-2014

Cache-cache Info spécial pour Sileymane.

Libé du 13 septembre 2014

Sep
09
Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 09-09-2014

http://www.liberation.fr/photographie/2014/09/09/quand-hollande-regarde-le-ciel-l-internaute-regarde-le-cadrage_1096715

Cet article de Libération nous alerte sur ce que nous pouvons faire dire à une photo : le sujet en question, François Hollande, notre Président. Regardez bien ces photos : selon le cadrage, on peut faire dire ce que l’on veut à une photo. Intéressant.

Sep
08
Classé dans (Correspondance) par Agnès Dibot le 08-09-2014

Chers nouveaux zélèves d’option media : premières séances, premières discussions. Qui dit discussion dit possibilité d’émettre des opinions divergentes. Mais, en ce cas, il faut apprendre à justifier son opinion : argumenter, c’est développer des arguments, c’est illustrer son propos par des exemples. En somme, avant d’asséner des idées, il faut être en mesure de les expliquer. Pour cela, il est nécessaire de s’être informés.

“On dit que”, “c’est mon opinion, et c’est comme ça”, “à ce qu’il paraît” sont des expressions vaines, à bannir de votre vocabulaire : n’écoutez plus les rumeurs, ne vous contentez pas des “on dit” : documentez-vous, informez-vous, appuyez-vous sur les media, croisez les informations de plusieurs sources. Et vérifiez les informations avant d’alimenter les rumeurs. Ce sera un début 😉

Alors, Dieudonné, toujours humoriste ? Najat Vallaud-Belkacem, danger pour les enfants scolarisés ? La rumeur court, n’écoutez pas la rumeur. Faites-vous une opinion documentée, et entendez celle des autres…

Sep
08
Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 08-09-2014

La rentrée littéraire a, chez certains libraires, le goût amer de la déception : un certain livre, écrit par une certaine journaliste-Ex-Première-Dame, éclipse tous les romans en vente (Mme Le Nezet vous parlerait du dernier Olivier Adam qu’elle attend patiemment de lire : elle prend le temps de se laisser envoûter par la couverture du livre dans les vitrines des libraires : les lecteurs d’Olivier Adam ont des comportements rituels, comme ça, dont il faut respecter la valeur ;)…). A tel point que certains font de la résistance : Voir l'image sur Twitter On a promis de ne pas écrire sur VT dans ces colonne,s mais notre cher Inconnu s’est moqué de nous dans un commentaire, raillant ce comportement boudeur : et au nom de quoi, d’ailleurs, avons-nous décidé de censurer VT ? C’est simple : ce n’est pas l’autobiographie du siècle… Peu importe, les zélèves ne semblaient pas particulièrement intéressés par cette actualité de “rentrée littéraire”… Notons simplement que, chez le libraire, samedi, le téléphone sonnait : une cliente se positionnait pour être la 41 ème lectrice commandant le livre de VT sur liste d’attente. Tous les exemplaires ont été vendus en moins de temps qu’il ne faut pour le lire. Et, comme il est écrit dans les journaux, les clients trouvent toujours un prétexte pour se  défendre de tout voyeurisme : “C’est pas pour moi, je l’achète pour ma belle-soeur, ma belle-mère, ma femme, ma fille, mon gendre… !” Petit sujet pour mes zélèves : une interview des libraires de Châtellerault à ce sujet. Mais pas un mot sur le contenu de ce livre… On censure, au Torchon, en cette rentrée sous le soleil…

Et, à propos de la rentrée littéraire, un petit article sur les dessous du Prix Goncourt qui ne nous dit pas (pas encore) qui aura le Goncourt, mais qui ne l’aura pas (en plus de VT) :  http://www.liberation.fr/livres/2014/09/05/emmanuel-carrere-n-aura-pas-le-prix-goncourt_1094230

Sep
06
Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 06-09-2014

“Secte extrémiste” n’ayant en aucun cas le droit de parler au nom de l’Islam, puisqu’elle en foule tous les préceptes. C’est ainsi que parle de l’Etat Islamique l’auteur de cette tribune, Asiem EL DIFRAOUI, politologue, publiée dans Libération. Voici un article intéressant à lire au sujet du djihad et de la façon dont les medias relaient l’information au sujet de l’EI.

http://www.liberation.fr/monde/2014/09/04/le-jihad-de-l-image-comment-nous-jouons-le-jeu-de-l-etat-islamique_1093704

Sep
05

Diantre ! Anissa, Messaouda, Johanna, Naouale, Eden, Gayan, Amandine et les autres : vous aviez, fin juin, assuré à ma place le recrutement dans les classes de cinquième et de quatrième pour convaincre les zélèves de l’intérêt de choisir l’option media cette année. On peut dire que vous avez été parfaites : 14 élèves en 3ème et… 20 en 4ème ! Total : 34 élèves inscrits en option media… C’est… Beaucoup 😉

Mais vous imaginez le groupe de 20 élèves de 4ème ce soir, de 16 à 17 heures ??? Vous vous représentez la séance de présentation de l’option ? 20 élèves, c’est une classe !!! Le boulot…

Je vous remercie, comme je félicite les zélèves qui vous ont écoutées et se sont inscrits : Amandine, viendras-tu les former à la conception de la maquette de Pink Paillettes ? Parce qu’avec l’effectif, on va en avoir, des pages et des pages à monter… Si tous écrivent, ne serait-ce qu’un article…  Et j’en connais qui écriront davantage… Déjà, les idées fusent : je crois savoir que la métamorphose capillaire de M. Santa Cruz va inspirer le premier article  de la nouvelle rubrique “on taquine le prof”, imaginée par Zacchari… (dans le respect de tous et avec un regard bienveillant : on aime les métamorphoses capillaires de M. santa Cruz ;))

Petit succès ? GROS succès : à moi de combler les attentes de chacune, de chacun. Et à voir l’assemblée réunie cet après-midi, je gage qu’il y en aura pour tous les goûts. Le Who’s Who va être un véritable défi à relever…

Un engagement : ce Torchon n’en étant pas un, pas de rubrique People (Le livre surprise de Madame V. T. n’aura donc pas sa place dans nos colonnes). Foi d’entorchonéidés.