Vous le savez sûrement, j’aime bien que mes cours puissent “coller” à l’actualité. Ainsi j’utilise souvent des personnages médiatiques bien contemporains pour faire passer la pilule d’une leçon parfois difficile à avaler.
C’est ainsi que Nabilla, cette fameuse brune qui n’a pourtant rien fait de sa vie, intègre bien malgré elle mes séances. Tout d’abord, son fameux “la guerre de 78” me permet de rappeler à mes élèves l’utilité de maîtriser quelques bases historiques, on appelle cela la Culture Générale, pour bien paraître en société.
De plus, son histoire judiciaire autour du coup de couteau asséné à Thomas, son conjoint, me sert à démontrer que la justice peut estimer que quelqu’un est dangereux et donc le punir même lorsque la victime de ce dernier a décidé de retirer sa plainte.
Cette semaine, c’est en géographie que notre “bimbo siliconée ” a dévoilé ses talents. Alors qu’elle est toujours interdite de quitter le territoire national dans l’attente de son procès, Nabilla était annoncée pour une séance de dédicaces à Lausanne (en Suisse).
Jean-Marc Morondi (chroniqueur TV ) l’a alors interpellée sur le réseau social Twitter en lui faisant remarquer qu’elle risquait la prison pour ce type d’escapade. La réponse de notre cartographe préférée ne s’est pas fait attendre :
“LA SUISSE FAIT PARTIE DE LA FRANCE”
Or, nous pourrions lui rappeler que, bien qu’une partie importante des Suisses parlent le français (les autres parlant Allemand, Italien ou encore certains dialectes Savoyards), la Suisse est indépendante depuis le XIIIe siècle !!!
En attendant hier soir j’étais plutôt en mode :
Un grand merci à la petite troupe de théâtre Ephémère qui a bien voulu retarder son repas de Noël ce jour pour donner une ultime représentation de sa création Papaoutai ? devant les enseignants et la direction du collège.
Rien ne vaut les planches du théâtre de Blossac, mais une fois de plus, nos zélèves apprentis comédiens ont joué leur rôle à la perfection ! Un merci particulier à M. Troubadour, qui devait avoir la tête un peu ailleurs aujourd’hui mais a endossé son rôle en presque professionnel 😉
Merci à eux tous : N’Aissita, Prisca, Salimata, Assia, Victoria, Chahinèze, Nathan, les deux Antoine, Lucas, Kyllian, Dorian, Denis, Sophiane et Emile. Merci à Mme Barret pour sa si précieuse collaboration ! Ainsi qu’à notre public du jour ! Et bonnes vacances à tout le monde !
L’autre jour, en cours de français, les zélèves de 4ème4 étudiaient une nouvelle de Richard Matheson, Le Jeu du bouton, dans laquelle Norma, une jeune épouse, en rentrant du travail, chaque soir, cuisine, pendant qu’Arthur, son mari, se repose dans le salon. Quelques-uns de nos représentants de la gent masculine se sont exclamés que c’était tout à fait normal ! Nous préserverons leur anonymat 😉
Aujourd’hui, dernière heure de cours avant les vacances, nous organisons un débat au sein de la classe, pour discuter de la place de la femme dans le couple, la famille. Attention, âmes féministes s’abstenir 😉
Alexis, ému, change d’avis : il dit que sa mère, quand elle gagne un peu d’argent, elle le garde pour acheter à manger à ses enfants. Et on comprend que ça le touche de le réaliser…
Louis : Si la femme travaille, avec l’argent en plus, les parents peuvent offrir des cadeaux à leurs enfants, sinon, après avoir payé les factures, avec un seul salaire, y a plus rien.
Elève anonyme : Si le père est riche, y a pas besoin que la femme travaille !
Alexis B. : Mon père, il est rippeur (il ramasse les poubelles des villes), il gagne 2800 euros par mois. Ma mère est comptable à l’IUT.
Warren : C’est la base, qu’une femme travaille ! Ma mère, elle travaille !
N’Aissita : Et si l’entreprise du père fait faillite ?
Elève anonyme : Mais s’il est docteur ? Il risque pas le chômage. (La radiation du conseil de l’ordre ?)
Johan : Moi, ma mère travaille, ma sœur aussi, elle est en apprentissage.
Warren : La mienne aussi, elle travaille, mes deux sœurs travaillent.
Corentin P. : Mon père est en arrêt maladie, ma mère travaille, ça peut être le contraire, mais la femme est aussi importante que l’homme !
Mickaël : Ma daronne, elle a lâché le travail avant que mon père soit malade. C’est bien qu’elle soit là pour s’occuper de mon père.
Corentin R. : Mes parents sont divorcés, ma belle-mère est handicapée, mais elle cherche quand même du travail pour aider mon père, qui ne touche pas un gros salaire.
Elève anonyme : Mes grands-frères travaillent, ma mère, quand elle est en galère, elle leur demande, c’est ses fils. Voilà.
Stecy : On n’a qu’à échanger les rôles ! Vous restez à la maison, on va travailler 😉
Pour certains, stage ne rime pas forcément avec travail mais avec vacances. Ces jeunes en recherche de travail se sont trompés car, avec l’expérience sur le terrain que nous avons acquise voici peu, nous pouvons, nous, témoigner sur le fait que les stages, dans certains métiers, sont pleins d’occupations et que ne rien faire n’est pas permis.
Des élèves de 3ème du Collège George Sand ont effectués un stage de découverte et nous racontent :
Kamélia, qui a travaillé dans une école d’arts, nous raconte :
“Mon stage a été très enrichissant, j’ai appris plusieurs techniques constituant l’art (la gravure, la sérigraphie, sculpture, peinture, graphisme). J’ai posé comme modèle, ce n’est pas si simple que ça, pas le droit de bouger un cil, garder un point fixe, ne pas bouger les yeux … Une heure, c’est super long. J’ai également travaillé avec des jeunes enfants, des personnes âgées et des handicapés.”
Estella, qui a travaillé au lycée Branly, elle a suivi une professeur d’espagnol :
“J’ai suivi ses cours, j’ai assisté à ses cours comme pour un cours du collège, sauf que je n’ai pas pu participer, lever la main quand je savais les réponses, ce que je n’ai pas l’habitude de faire. C’était des classes de terminal, BTS.”
Abdelmalik a, lui,travaillé dans un bureau de tabac à la plaine d’Ozon :
“J’ai passé les revues de presse, en gros j’ai remis en ordre les journaux. J’ai ensuite mis en rayon des paquets de cigarettes, j’ai écrit sur un papier ce qui manquait pour aller en remettre par la suite et je faisais la caisse.”
Anissa a, elle, travaillé dans la clinique de Châtellerault :
“Ça c’est très bien passé, j’ai été occupée toute la semaine, j’ai fait la réception des livraisons, ensuite je les ai enregistrées dans un logiciel de gestion des stocks, j’ai pu visiter le bloc opératoire, j’ai observé un kinésithérapeute, j’ai aussi suivi un radiologue où j’ai beaucoup appris.”
Pour conclure, futurs stagiaires, ne croyez pas que vous allez vous la couler douce, même en 5 jours, il y a trop de choses à apprendre, à écouter. Au boulot !
Une Analyse très intéressante (et si bien écrite !) des dérives adolescentes… A mettre en parallèle avec l’article de Kamélia…
http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2015/12/14/le-djihadisme-une-radicalisation-adolescente_4831283_3232.html
Article écrit par Sofiane et Famady (option média 4ème)
Le Limoges FC va accueillir Lyon au stade Michel Amand , à Buxerolles, près de Poitiers (au 86) pour le compte des 32es de finale de la Coupe de France.
Le Lyon, qui ne pouvait pas accueillir la rencontre à Limoges avait donc choisi ce stade qui a 13.000 places. Le stadium de Brive étant indisponible le week-end du 2 et 3 janvier en raison d’une journée des Top 14 de rugby et la solution du stade Gaston-Petit à Châteauroux étant trop coûteuse, les dirigeants du club limougeaud ont donc opté pour l’antre pictavienne. Lyon qui évolue en Ligue1 et Limoges en Cfa2
Ils sont devenus fous ! Non ? Ce matin, dans Le Figaro (revue de presse), j’apprends qu’un article de Luc le Vaillant, publié dans Libération, fait polémique. Il parle de sa rencontre silencieuse et éphémère avec une jeune femme en abaya, dans le métro. Ce qu’il ose écrire, et avec un style que je continue de lui envier (!), c’est courageux si cela doit crée la polémique. “On n’écrit pas avec du sirop”, nous disait un autre journaliste droit dans ses bottes, John Paul Lepers : en effet, il faut parfois du cran, pour écrire quelque chose qui ne soit pas insipide. Voici le texte de Luc le Vaillant, à vous de juger :
C’est un début de soirée dans le métro. Je suis sur la ligne 4. Le trajet se fait du nord au sud et la tranchée est verticale qui coupe la jugulaire de la capitale dans la peine.
La femme en noir est debout au coin d’une rame et n’attend personne. Elle a la puissance de celles qui aimantent à parité l’attention et la répulsion, la fascination et la détestation. Impavide, immobile, elle tient serrées les paranoïas ambiantes et calcifie les fantasmes destructeurs. Elle se retrouve encagée dans un grillage d’affects réprobateurs et de désirs ambivalents. Le tout lui fait un bouclier protecteur et un podium de pole-dance pour un strip-tease mystique terrorisant.
Elle porte une abaya couleur corbeau. La tenue traîne jusqu’au sol et balaie la poussière des anxiétés alentour. Les mains sont gantées et on ne saura jamais si les paumes sont moites. Cette autre soutane monothéiste lui fait la cuisse évasive, la fesse envasée, les seins restreints. Les cheveux sont distraits à la concupiscence des abominables pervers de l’Occident décadent. Ceux-ci ne rêvant, paraît-il, que de dénuder ce corps réservé à un seigneur et maître, réel ou spirituel, qui tient ses pouvoirs d’accaparement du Dieu unique à la féroce jalousie.
Seul le visage est apparent. Il est agréable, juvénile, d’un charme qui passerait pour insignifiant si cette cape obscure ne rehaussait la pâleur des joues de la jeune femme. Elle doit avoir dans les 25-30 ans. Elle est la sœur désolée et désolante des beurettes sonores et tapageuses qui égaient les soirées RATP.
Elle se tient droite et les regards oublient vite sa silhouette pour se concentrer sur la gibecière portée en bandoulière. Personne ne s’attend à en voir sortir un lapin blanc pris au collet. Tout le monde s’inquiéterait plutôt que le sac soit farci de TNT. Si l’œil du voisin de strapontin se fait inquisiteur, ce n’est pas pour pincer le bourrelet charmeur mais pour palper la possibilité d’une ceinture de chasteté explosive. Alors quand les doigts féminins amorcent le moindre mouvement, les sourcils alentour se froncent imperceptiblement.
Elle ne cille pas, ne bronche pas. La moue n’est pas bravache. La femme en noir ne manifeste aucune réaction apparente devant la réprobation qui coagule. Je ne sais si cette exposition la comble d’aise et la renforce dans son bonheur de braver les foules. A moins qu’elle ne se blinde pour résister à cette haine projetée par les siens et qui lui revient en boomerang.
Je me rassure en me racontant que ce choix régressif et réactionnaire n’aura qu’un temps. Que ce n’est qu’une saison de sa vie, qu’elle reviendra à des attitudes moins extrêmes. D’autres qu’elle ont survécu à leur période punk à chiens. Elle doit être dans le défi à la mort, dans l’ordalie de la jeunesse. Certaines descendent les chutes du Niagara, sniffent à s’en défoncer les cloisons nasales ou s’essaient à la prostitution. Et puis, on les retrouve à pagayer tranquilles, le nez frétillant d’aise, fières de leur sexualité mémère.
Je me dis que j’exagère, et toute la rame avec moi, de mettre en garde à vue le libre arbitre d’une pauvre petite croyante qui ne fait de mal à personne en suivant les chemins qui ne mènent pas à Rome. Sauf qu’il y a peu de chances que la demoiselle fête les 110 ans de la loi de 1905 dont elle ferait plutôt des confettis. Elle peut toujours arguer d’une pratique piétiste qui ne fait pas de mal à une mouche, je ne peux m’empêcher de la voir comme une compagne de route des lapideurs de couples adultères et des coupeurs de mains voleuses. Tant qu’elle ne rafale pas les terrasses à la kalach, elle peut penser ce qu’elle veut, croire aux bobards qui la réjouissent et s’habiller à sa guise mais j’aimerais juste qu’elle évite de me prendre pour une buse. Arborer ces emblèmes sinistres revient à balancer un bloc d’abîme fondamentaliste sur l’égalité homme-femme, sur les libertés publiques et sur l’émancipation de l’individu. Ce qui est son droit le plus strict, même si je le juge inique.
Le métro continue sa route. A la station Saint-Germain-des-Prés, j’implore Simone de Beauvoir de faire entendre raison aux asservies volontaires. A Saint-Sulpice, le flip revient et je me raconte que la femme voilée est en cheville avec le conducteur salafiste et que mon supplice en sous-sol est pour bientôt. A Saint-Placide, quand se finit la théorie des saints protecteurs si peu laïcards, mon naturel paisible pète un plomb et j’écartèle les portes pour sauter à quai alors que je suis censé ne descendre qu’à la prochaine. Ma couardise laissant la femme-fantôme continuer à couvert sous le tunnel, immobile et tout de noir vêtue.