Les archives du Torchon, “Pendant ce temps, en Syrie”, n’intéressent pas nos zélèves : “On en a marre de la guerre, M’Dame ! On en parle en français, en histoire, y en a marre !”…

Déjà en 2013, quand nos revues de presse nous menaient en Syrie, peu d’élèves accrochaient à l’info… A retrouver dans nos colonnes en recherchant via “chercher” (évidemment ;)).

Et pourtant, et pourtant… Ils ont le mot “Palestine” à la bouche H24. La Syrie serait trop loin, peut-être, pour mériter un brin d’empathie ? Voyons, Gaza-Alep : combien de kilomètres ? 750 km, selon Google Maps. 750 km de trop pour mériter la pitié de nos chères têtes brunes ?

Aujourd’hui, les media semblent enfin s’attarder un peu plus sur la guerre menée par un dictateur sur son peuple (entre autres feux) … Mais nos zélèves en ont “marre de la guerre”, l’ado doit apprendre à sortir le nez de son nombril, à nous de le guider vers l’autre, sans doute…

Oct
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Classé dans (Revue de presse) par Agnès Dibot le 04-10-2016

 

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(Guernica, Picasso, 1937 : un tableau engagé pour dénoncer la guerre civile espagnole)

Un très beau texte (à mon sens), sur la responsabilité, ou est-ce l’irresponsabilité de la communauté internationale dans le massacre de la population syrienne : un peu compliqué pour nos zélèves. M. Aimé nous expliquera Alep de A à Z, ce midi, en séance media… Il fera ça très bien !

Cette guerre atteint désormais une échelle sans précédent : le bombardement délibéré des civils, notamment femmes, enfants et secouristes des Casques Blancs, ainsi que des hôpitaux n’est pas nouveau. Mais elle a désormais un caractère systématique avec un objectif clair : tuer, encore tuer, tout ce qui peut l’être. C’est une guerre totale dans laquelle la Russie de Poutine expérimente de nouvelles armes, comme ces bombes qui peuvent pénétrer les abris et les pulvérisent ensuite.

Beaucoup, y compris dans un propos sensible et poignant, l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, ont fait à juste titre l’analogie avec Guernica : l’aviation de l’Allemagne nazie et de l’Italie fasciste avaient anéanti la ville tandis que les troupes franquistes agissaient au sol. En Syrie aussi, les avions russes dominent les airs tandis que les troupes de l’armée du régime et du Hezbollah soutenu et armé par l’Iran agissent à terre.

Cette guerre d’extermination est promise à s’intensifier dans les jours et les semaines qui viennent. Des crimes de guerre de plus en plus évidents et que la Russie ne cherche même plus à dissimuler s’ajoutent aux crimes contre l’humanité commis par le pouvoir d’Assad, notamment dans les prisons du régime où les tortures les plus sadiques sont une pratique courante.

Lire la suite ici : http://www.liberation.fr/debats/2016/10/03/la-guerre-d-extermination-en-syrie-et-la-fin-du-sens-commun_1519313

Nicolas Tenzer, pour Libération.