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Classé dans (L'actualité vue par les élèves) par Agnès Dibot le 07-10-2011

Mes zélèves d’option media sont férues de poésie et s’interrogent sur la difficulté de rimer autrement qu’en infinies variations sur l’amour, le malheur, le tragique ?

Pour elles, ces deux  poèmes du nouveau Prix Nobel de littérature, Thomas Trantrömer. Où il n’est question ni d’amour, ni de larmes, pas plus que d’infidélité ou de mal-être (du moins pas en apparence), où on ne relève pas de rimes : et pourtant, c’est bel et bien de la poésie. Alors…

COHESION

Voyez cet arbre gris. Le ciel a pénétré
par ses fibres jusque dans le sol –
il ne reste qu’un nuage ridé quand
la terre a fini de boire. L’espace dérobé
se tord dans les tresses des racines, s’entortille
en verdure. – De courts instants
de liberté viennent éclore dans nos corps, tourbillonnent
dans le sang des Parques et plus loin encore.

Tomas Tranströmer, Baltique, éditions poésie / Gallimard