Voici longtemps qu’on n’avait pas entendu de quoi nourrir notre rubrique “Brèves de couloirs”… Il aura suffi d’évoquer  la décision de vendre le journal Pink Charlie pour délier les langues…

Jan
31
Classé dans (Brèves de couloirs) par Agnès Dibot le 31-01-2015

Il n’aura fallu que trois semaines pour entendre cette phrase entre nos murs… Entre rage et désespoir : que dire, que faire de plus ?

Jan
26

Parole d’élève… Un garçon, bien entendu…

Et la voilà, la théorie du complot, dans la bouche d’un de mes zélèves : il aura fallu attendre quinze jours pour entendre fleurir ce genre de discours…

Sidi regarde donc Les Reines du Shopping 😉 C’est pas pire que L’incroyable famille Kardashian, non ? 😉

En attendant, moi qui regarde Les Reines du Shopping en replay, je suis très mécontente que Sidi m’ait donné trop tôt le nom de la gagnante…

“Sérieux, vous regardez les Reines du Shopping, M’Dame ?” Mais non, je ne vois même pas de quoi vous parlez 😉

Aujourd’hui, drôle de défilé de mode ringarde en salle des profs (eh oui, les zélèves ont manqué de cran pour relever le défi…) : “le jour du pull le plus moche est lancé”… Drôle d’idée. Et allez trouvez, vous, un pull moche dans votre garde-robe ! Im-po-ssi-ble ! Si ? Mais oui, bien sûr, ce petit gilet tout doux en imprimés léopard fera très bien l’affaire : à coup sûr, je gagnerai le concours avec ce pull-ci !!!

A moins que Messieurs Aigron et Aimé ne remportent la palme, grâce à leur chandail tellement vilain qu’il n’est pas sans me rappeler ma petite enfance et les sous-pull jaunes (variante : marron) qu’il fallait bien porter (Maman dirait que c’était très tendance, à l’époque, et que ses enfants étaient toujours habillés à la dernière mode…)… Brr…

 

Et voilà, on se demandait quelle était la motivation de Fatoumata pour cette option…

Véridique ! Entendu vendredi dernier, en traversant la cours à 13 heures (mais quelle idée, aussi, de traverser une cour pleine d’élèves à 13 heures ?) !

Qui est l’élève coupable d’un tel propos ? Inconnu ! Même pas identifié : une voix dans un groupe d’ados.. On se retourne, on ouvre la bouche en un “oh” stupéfait, on est tentée de rebrousser chemin (on se dirige vers l’administration où on a un truc hypper urgent à faire, qu’était-ce déjà ? Ah oui, récupérer la clé de la salle informatique pour la séance d’option media : urgentissime, la sonnerie a déjà retenti une fois…) , de faire répéter la phrase à l’élève en question, puis on se ravise : décidément, on n’a plus le temps. Et puis, impossible, on a dû mal entendre !

Quel élève de 3ème aurait été assez peu organisé dans sa recherche de stage pour atterrir, finalement, au collège ? Quel élève aurait été assez peu rapide ou autonome dans sa recherche de stage pour n’avoir pas trouvé mieux que de rester une semaine au collège, quand tous ses camarades ont trouvé un stage en dehors des murs ? (le stage idéal ? N’importe quelle boutique proche de la Place Dupleix, le QG des zélèves à leurs heures perdues…)  Et puis, impossible d’observer le métier de prof, on a dû mal entendre… Non ?

Décidément, il est des préjugés à combattre, jusque dans nos rangs…

Oct
10
Classé dans (Brèves de couloirs) par Maleyni GASSAMA le 10-10-2014

Moi, j’ai toujours vu la vie comme ça, que les femmes devaient rester à la maison garder les enfants et que les hommes travaillent pour ramener de l’argent pour faire vivre la famille. Comme à l’ancienne et aujourd’hui, c’est comme un métier, mère au foyer. Mais quand les enfants sont assez grands pour se garder seuls, elle peut envisager de travailler. Je sais de quoi je parle car il y a des cas similaires dans ma famille et ça passe plutôt bien .

http://www.sysyinthecity.com/so-girly/la-mere-au-foyer-se-maquille-et-suit-la-mode-non-mais/

Oct
06

Loin de nous l’idée de faire passer nos zélèves pour des monstres sanguinaires dans cette rubrique : elle se veut simple reflet d’une réalité quotidienne. Parfois (souvent), les propos de nos zélèves nous choquent. Après Hitler, que nos zados avaient appris à connaître en regardant un reportage sur Arte (que certains appellent “arte”, sans prononcer l’accent aigu sur le “e”, ce qui fait sourire ;)) et dont on avait entendu dire qu'”il parlait vachement bien, M’Dame” et qu’à part le fait qu’il ait commis un crime contre l’humanité (quand même), “on l’aime bien”, on pouvait s’attendre à tout…

A tout ? Presqu’à tout. Il suffit de s’asseoir en salle de conférence, de lancer une revue de presse, et d’écouter ce que disent les zélèves, qui oublient bien vite votre présence (l’élève est programmé pour zapper le prof, à un moment ou à un autre de l’heure : c’est là qu’on remplit notre quotat de punitions) : diantre ! Mes zoreilles !

Il était question, cette fois-ci, de la décapitation du troisième otage par les barbares de l’EI (aujourd’hui, les media disent Daech, soit, ce sont les mêmes brutes sanguinaires) : c’était avant le quatrième, pour lequel je n’ai (du coup…) pas osé la revue de presse. Et en attendant le cinquième, puisqu’il est déjà annoncé : mais on ne peut pas plaisanter avec ce sujet, tout de même.

Non, assurément pas : et mon élève qui, entre deux lamentations de ses camarades “ils ont osé, c’est abject, c’est odieux, c’est  monstrueux” (enfin, avec le vocabulaire de mes zélèves, ça donnait plutôt un langage fleuri, un peu trop pour ce Torchon…), a lancé un retentissant : “Moi, ça me choque pas, qu’ils décapitent ceux qui sont infidèles ”  ne plaisantait vraiment pas… Yeux ronds, sourcils périlleusement dressés en accent circonflexe, (la marque du désespoir), quelques cris de protestation chez les zados autour de la table ronde-rectangulaire.

Mais notre ami persiste, et s’explique : “Moi, je dis que, d’accord, si c’est un otage non musulman, OK, ils n’ont pas le droit de le décapiter mais si c’est un musulman, à l’intérieur d’une religion, on a le droit de punir, et là, ça me choque pas. C’est la loi.”

Avouons que, face à un tel discours, on se sent démuni : notre élève est sûr de ce qu’il dit. Et tous les arguments qu’on lui oppose n’y feront rien (cette fois-ci en tous cas), il a sa propre conviction. Parfois, laisser la parole circuler est… consternant.

Alors, pour conclure, renseignons-nous sur ce qu’il en est de la mort par décapitation, selon la loi, ou même selon les textes religieux dont se réclament les membres de l’Etat Islamique :

http://www.marianne.net/Decapitations-autopsie-du-message-djihadiste_a240993.html

http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_p%C3%A9nal_musulman

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2014/08/21/31002-20140821ARTFIG00109-decapitations-en-arabie-saoudite-comment-la-charia-transforme-t-elle-la-societe.php

 

Sep
25
Classé dans (Brèves de couloirs) par Agnès Dibot le 25-09-2014

Il faut parfois créer des rubriques pour classer l’inclassable… Ouvrons ce jour la rubrique “brèves de comptoir”, dans laquelle seront notées les petites phrases de nos zélèves : petites phrase entendues (nos zélèves parlent fort) alors qu’elles n’étaient pas destinées à l’être… Les zélèves sont très (très) bavards, et se laissent souvent aller à lancer des petites phrases au cours des discussions qu’ils ont entre eux.

Cette phrase “Hitler, moi, je l’aime bien”, est une telle provocation qu’elle fait frissonner… “Plait-il ?”, demande-t-on alors, l’oeil arrondi (marque de l’étonnement suprême masquant la réprobation), “Explique-nous donc cela”…

“Eh bien, je ne suis pas d’accord avec ce qu’il a fait, M’Dame, son génocide, mais j’aime son charisme. Hein, il parlait trop bien !”

Osera-t-on écrire qu’il était, ce matin, un hochement de tête approbateur parmi les zélèves du groupe ?

“Ouais, t’es d’accord, hein ! Il parlait trop bien. Je connais plein de choses sur sa vie, j’ai regardé un documentaire sur sa vie.”

Vivement, se dit-on alors, le cours d’Histoire sur la Seconde Guerre Mondiale, et les témoignages des derniers survivants de la Shoah…