Un petit rap sympa qui décrit mine de rien pas mal le comportement actuel de certains de nos ados : l’effet Snapillon.
Chères zélèves,
Dans Rue89 ce jour, encore un article revenant sur la minute de silence dans les établissements scolaires. A lire ici : http://www.rue89.com/2012/04/05/mohamed-merah-et-les-amalgames-en-classe-labces-est-creve-230866
Avec le recul, je suis satisfaite du travail achevé auprès de vous, on ne pourra pas dire que vous n’avez pas été, comme certains des élèves auxquels il est fait allusion dans cet article, “préparés” : vous saviez, vous étiez informés, parce que vos enseignants l’étaient : nous vous avions préparés, avant même ces événements tragiques, à connaître l’Histoire. Je peux dire que, même mes sixièmes, qui avaient vu dans ma salle l’exposition sur Ida Grinspan et avaient posé des questions sur la Shoah, savaient l’importance du choc ressenti au moment de l’assassinat de ces enfants juifs dans leur école à Toulouse.
S’il restait encore à la démontrer, l’importance du travail de mémoire qui se fait, année après année, dans votre collège, a pris là tout son sens.
Hier, mardi, les enseignants étaient tenus (décision ministérielle devant être appliquée par les fonctionnaires que sont vos professeurs) de faire faire à leur classe, à 11 heures, une minute de silence, en hommage aux enfants victimes de la tuerie de Toulouse.
Certains, selon ce que j’ai appris, ont refusé de faire cette minute de silence. Je dis ici à quel point je suis déçue que des élèves ayant assisté à la conférence d’Ida Grinspan, rescapée d’Auschwitz, voici une semaine, aient pu refuser de comprendre que cette minute de silence est une façon pour une institution française (l’école de la République) de dénoncer un acte vraisemblablement antisémite. Quelle qu’ait été la motivation du tueur, ces assassinats d’enfant juifs ont réveillé en France un souvenir de la période où la France occupée, dirigée par un gouvernement collaborationniste, a livré aux nazis des milliers d’enfants, de femmes, et d’hommes juifs, lesquels sont morts à Auschwitz ou dans d’autres camps de la mort.
Les arguments énoncés pour refuser de rendre cet hommage à des victimes de confession juive sous prétexte qu'”on ne fait pas une minute de silence pour les enfants palestiniens assassinés” sont la preuve que vous ne savez pas comprendre l’enseignement que l’on vous dispense : j’en suis à la fois déçue et malheureuse.
La Palestine n’est pas la France, les victimes de l’accident d’autocar en Suisse ne sont pas victimes d’antisémitisme mais d’un accident tragique : pas d’un assassinat.
Grandir mûrir, c’est réfléchir, analyser : que vous, qui avez entendu Ida, réagissiez de la sorte, m’est douloureux. Vous n’avez pas pris la mesure de la leçon d’Histoire vivante qu’elle vous a donnée. Vous n’avez pas su prendre cette hauteur qu’on est en droit d’attendre de vous.
Quant à l’obligation de faire une minute de silence : je vous invite à faire une recherche sur sa signification, son origine, sa symbolique.
Lors d’une de nos séances média, nous parlons du collège : nous nous sommes toutes exprimées sur ce sujet. Pour ma part, je me suis exprimée en disant que j’aimais bien le collège et que, de toutes manières, quel que soit le collège, nous somme là pour travailler.
Au moment où je me suis exprimée, une des mes camarade m’a interpellée en me disant ” Pff, de toutes manières, toi, t’as changé t’es devenue une Babtou!!! “.
A ce moment-là, madame Dibot est intervenue en répondant à ma camarade d’une manière trés révoltée : elle a expliqué que le mot “babtou” (“toubab) désigne, en Afrique, le Blanc, notamment le Blanc qui a le pouvoir, donc l’esclavagiste.
Sur Wikipédia, voilà ce qu’on peut lire : “Toubab (en wolof tubaap, tubaab, également toubabe, toubabou, tuab, tubab) est un mot utilisé en Afrique de l’Ouest, principalement au Sénégal, en Mauritanie1, en Gambie et au Mali, mais aussi en Côte d’Ivoire2, pour désigner toute personne à peau blanche, à l’exclusion des Arabo-Berbères3, quelle que soit sa nationalité4. Il fait donc généralement référence à des Européens.
Par extension il peut aussi désigner des étrangers en général ou des Africains ayant adopté un mode de vie à l’occidentale4, voire dans certains cas plus spécifiques les habitants de Saint-Louis du point de vue des Sénégalais de l’intérieur du pays4. En fonction du contexte, il peut comporter ou non une nuance ironique ou péjorative3, qu’il n’avait pas à l’origine.
En français, le mot comporte de nombreux synonymes en fonction du contexte : Blanc, Blanche, parfois Blanc au sens de colonisateur, comme en témoignent les nombreuse références dans le roman d’Ousmane Sembène, Les Bouts de bois de Dieu8 ; Européen, Européenne .”
Puis on a parlé de tout ça. Tout le monde a exprimé son opinion : toutes étaient très différentes les unes des autres. D’un côté, il y avait nous (Fanta et Imène), nous étions le centre du sujet car des personnes ont inssinué que nous nous comportions comme des “Babtous” (NDLR : pour les lecteurs qui ne nous connaissent pas, les parents de Fanta sont sénégalais et Imène est maghrébine d’origine) est que l’on avait des délires différents et meme presque bizarres, et qu’Iméne avait changé depuis qu’ elle restait avec des “françaises”.
De l’autre coté, celles qui disent que les Françaises, les Arabes et les Noires n’ont ni les mêmes manières, ni les mêmes délires, ni la meme façon de s’habiller, encore moins la même culture etc… En gros, que les “babtous” ne se comportent pas de la même façon que les personnes d’autres ethnies…
Nous prenons cela comme un reproche, une critique que l’on nous fait : ça choque, ça peut certaines fois blesser, car tout de même, nous ne choisisons pas nos groupes de personnes avec qui nous restons selon des critères ethniques ! Nous sommes amies avec tout le monde, quelles que soient les différences culturelles, religieuses !
Beaucoup de groupes se sont formés au fil des années : certains se mélangent par rapport aux affinités mais d’autres préfèrent rester entre eux (par ethnie). Peut-on qualifier cela de “bande”, de “groupe” ou de “clubs” ? Comment se forment ces groupes et pourquoi de cette manière ?
Mégane elle, pense qu’elle est mise de côté car elle est de forte corpulence et que des gens ont honte de traîner avec elle alors que pas du tout. Elle est comme tout le monde mais des groupes se sont formés par rapport aux affinités ou autres.
I: Moi perso, je trouve que je n’ai pas changé, je suis toujours la même, peut-être que je suis plus mature et que, dans ma tête, je pense plus à travailler qu’à faire des bêtises,ce qui m’a amenée à me rapprocher des personnes qui ont le même esprit que moi. Ce n’est pas parce que je reste avec ces personnes-là que mon point de vue envers les personnes qui partagent la méme religion et culture a changé. Pour moi, toutes les critiques et les histoires de gamineries me passent complètement au-dessus de la tête, je préfère m’occuper de choses plus sérieuses ( DNB et mon orientation), que les critiques des autres !
F: Je ne vais pas changer de comportement ni changer de fréquentation parce que l’on m’a fait des reproches ou des réflexions : on m’a dit que je me comportais comme une “française” ! Les personnes avec qui je reste ne sont pas toujours les mêmes : elles sont parfois différentes. On ne peut pas me coller une étiquette car je n’appartiens pas qu’à une seule catégorie, je peux aussi bien m’entendre et traîner avec des françaises qu’avec des personnes de la même ethnie que moi, cela me convient et montre que je suis différente. Je préfère cela à être comme tout le monde. Je suis Française car je suis née en France et j’ai des origines sénégalaises que j’assume tout autant et dont je suis fière.
La Zapette & Imène.
“Moi, je voudrais aller au lycée Berthelot, l’an prochain, parce qu’il est mieux !” lance Imène en début de séance media.
Intéressante information, mais fondée sur quels arguments ? Et quel est l’autre lycée du secteur, dans lequel, a priori, nos chères zélèves vont passer leurs plus belles années en nous quittant ? Branly. Edouard de son petit nom. Contre Marcelin, pour le premier. Et qu’a donc de moins cet Edouard-là, pour qu’Imène le boude de la sorte ?
Discussions à bâtons rompus, dont nous vous livrons ici l’instantané : un véritable catalogue des idées reçues !
Berthelot (Marcelin) :
Taux de réussite au Bac plus élevé, les bâtiments sont élégants de dehors, le travail des élèves y est plus serieux, les éleves qui fréquentent Berthelot sont issus d’un milieu social plus riche (“tu as vu des enfants de médecins à Branly, toi ?”), ils ont un délire bizarre exprimé par leurs choix vestimentaires. Les professeurs font leurs cours d’une façon magistrale. Mais Berthelot a tout de même une meilleure image que Branly.
Idées reçues sur Branly (Edouard) :
En cours et en dehors des cours, les élèves reçoivent un soutien par les professeurs, le lycée est situé dans un quartier sensible, Branly est appelé par de nombreux élèves un lycée ”poubelle”, tous types d’élèves sont accueillis : des éleves studieux comme non studieux, ce lycée est plus attentif aux élèves, Branly est une bouée de sauvetage, peu d’éleves par classe : une facilité pour les professeurs d’expliquer.
Marcelin l’emporte donc par KO sur un seul argument : son image : est-ce bien sérieux ? A l’heure où l’on prépare notre orientation, il va falloir apprendre à ouvrir un oeil plus avisé…
Alyssia (la rêveuse) puis Océane Pertois (Miss Glamour)
En effet, J’ai voulu pendant un moment arrêter l’option Média, Je le dis haut et Fort et Je l’Assume entièrement ! Je vais le dire sincèrement : Je ne suis plus motivée pour Continuer mais Mme Grollier m’a Clairement Fait Comprendre que sa Réponse à ma demande était Non. J’ai voulu Quitter l’option pour Manque de Motivation mais pas Que … En ayant Pris un Peu de Recul, Je l’avoue, cet Argument était complètement Stupide : Pour cause de l’entrée de Notre chère OcéaneElle dans l’Option. Mais sur le Coup, cela ne m’a pas plu, Tout simplement parce que, Depuis que Je suis Toute Petite, on m’a Rarement Refusé ce que Je Voulais.
Enfin Bref, Aujourd’hui, à l’heure Qu’il est, Je ne M’oppose plus à cette décision. Je suis même d’accord Avec . car elle ne peut être que Bénéfique pour Elle.
Pour le moment, Je ne suis pas plus Motivée que ça mais Je Fais avec. Et puis, mon Avis change selon les Séances, Certaines sont … Plus conviviales (On va dire sa comme ça ^^) que D’autres. Mme Dibot m’a déjà Demandé d’approfondir cet Argument mais Je ne Peux pas. C’est Comme ça et Juste comme ça ; C’est comme ça et pas autrement.
La Raison pour Laquelle J’écris cet Article, c’est surtout que Je Voudrais « Répondre » à celui D’Océane « Miss Glamour ». Et c’est aussi pour lui (Re)dire que Je n’avais pas Beaucoup apprécié le sien car, Comme Je lui ai déjà dit EN PERSONNE, Je l’ai Ressenti comme une dénonciation de Mes Choix PERSONNELS.
Donc Voilà, cet Article était Particulièrement destiné à Océane « Miss Glamour » Mais pas que, il est aussi Adressé à Tous ses Lecteurs pour leur dire Que Quand ils ont un Problème ou autre à Régler avec Moi, Qu’ils viennent me Voir directement Je le Prendrai Beaucoup mieux
LaTitePoète
Je ne comprends pas les filles qui veulent arrêter l’option média. Elles disent qu’elles veulent juste écrire leurs histoires d’amour dans le Pink Paillettes. Mais c’est toujours plus intéressant d’être lus par de nombreux citoyens qui nous lisent dans la Nouvelle République.
Elles disent que, dans la Nouvelle République, on ne parle que d’actualité : mais c’est normal, dans un journal connu, les citoyens doivent savoir ce qui ce passe en France. Dans la Nouvelle République, on ne va pas parler de Garçons, de chaussures, de coiffures, soyez logiques. Et puis, vous vous êtes engagées à prendre cette option, vous devez la continuer jusqu’au bout !
Vendredi dernier, nous avons accueilli M. Bouthier, notre principal adjoint, dans notre salle de média pour lui poser des questions sur le port de l’uniforme, qui peut être instauré au collège / lycée à la prochaine rentrée.
Il a donc répondu à nos questions :
F. – Pourquoi portez vous un uniforme ? (ndrl: M. Bouthier est habillé en costume-cravate tous les jours)
M. B. -Car c’est ma tenue de travail. Je ne m’habille pas comme ça le week end, bien sûr.
F. – Portiez vous un uniforme étant enfant ?
M. B – Non je n’en portais pas .
F. – Auriez vous aimé en porter un ?
M.B – Je ne sais pas.
F.- Intégrerez-vous le port de l’uniforme au collège ?
M.B – Si l’inspection academique nous le demmande, nous intégrerons le port de l’uniforme au collège.
F. – De quelle couleur ?
M.B – Je suis daltonien, donc ce n’est pas moi qui choisirai les couleurs !
F. – Que pensez vous de l’uniforme au collège ?
M.B – Je pense que le port de l’uniforme est une bonne chose car cela gommerait toutes les inégalités sociales et permettrait aux élèves de ne plus être esclaves des marques.
Après être venu et avoir poliemment repondu à nos questions, nous avons essayé de trouver l’origine de son accent (qu’il ne nous a toujours pas dite !) qui est, selon Imène, “une bombe” mais que nous qualifierons de sympathique ou agréable). Vêtu d’un uniforme qui fait tout son serieux, il nous a raconté comment les marques et la façon de s’habiller pouvait être difficile à assumer pour un élève : il nous a raconté qu’une de ses anciennes élèves était moquée régulièrement par ses camarades car elle portait des vêtements pas fashion parce que sa mère n’en avait pas les moyens financiers. Sa mère, qui se privait pour acheter des livres scolaires et des romans pour sa fille, a dû arrêter, à la demande de sa fille, pour qu’elle puisse s’acheter des vêtements à la mode.
Fanta.
Aujourd’hui on compte 2,81 millions de personnes sans emploi en France. Le chômage doit être dur pour certains hommes ou bien femmes qui veulent travailler et non qui profitent de la société (Etat). Ca doit être aussi dur de ne pas avoir assez d’argent pour nourrir convenablement ses enfants et soi-même.
Le chômage est dû soit à un licenciement car l’entreprise n’as pas assez marché les années précédentes ou soit à un problème entre le patron et vous, donc là, c’est vous qui démissionnez et vous touchez de l’argent. Le chômage est énorme en France. Pour toucher le chômage, il faut déjà avoir travaillé dans sa vie et fait tant d’heures. L’argent versé aux hommes et aux femmes, qui touchent le chômage n’est pas énorme : il permet juste de vivre, eh oui, c’est la crise.
Pour ouvrir cette enquête sur le port de l’uniforme dans les établissements scolaires par ceux qui l’ont porté, un premier témoignage : celui d’une retraitée de l’Education Nationale ! (comme quoi, l’uniforme mène à tout !)
“Oui, j’ai connu l’uniforme entre 1954 et 1957, au Lycée Balzac à Tours (en seconde, première, et terminale) et je vous en parlerai en replaçant dans l’Histoire, mais avant cela, voici ce que je pense de ce retour à l’uniforme en 2011…
C’est un gadget qui serait risible s’il n’était pas fait pour cacher des problèmes autrement inquiétants. Non, le port de l’uniforme ne résoudra pas les problèmes d’inégalité entre les élèves. Je crois plutôt que chaque établissement en fera « sa marque » pour que l’on puisse les comparer, alors que l’égalité est inscrite dans la devise de la République, et non pas dans un vêtement.
Voici mon témoignage personnel, sachant que l’époque n’est pas la même et que toute comparaison avec aujourd’hui est impossible. Pendant les cours, au lycée, on portait une blouse (bleue ou rose selon les semaines). Cela n’avait rien de choquant ni d’extraordinaire. A l’époque, on protégeait les vêtements qu’on lavait beaucoup moins souvent qu’aujourd’hui. Pas de marques, seulement des qualités différentes, selon les milieux sociaux.
Mais, déjà, on contestait, en s’amusant, ce qui nous était imposé. Je me souviens d’une anecdote : une copine, douée d’un bon coup de crayon, avait dessiné dans le dos de ma blouse (rose) le lapin fétiche de l’époque (Bunny, je crois). Grosse colère de la surveillante générale ! Je change ma blouse de sens, le lapin se trouve devant et ne distraira pas mes camarades… Résultat : collée !
On faisait de même pour la coiffure : on trouvait la plus originale. Si on recherchait l’originalité, c’est que, sans doute, l’uniformité nous gênait ! Pourtant je dois préciser que tout cela n’était qu’un jeu et que nous étions heureuses d’être là, de pouvoir faire des études, de pouvoir passer le bac.
Un peu d’histoire… Parce que l’explication passe toujours par l’Histoire
A cette époque là, le collège (6è, 5è, 4è, 3è,) était réservé aux enfants de la « bourgeoisie ». En province, en secteur rural, les enfants d’ouvriers, d’artisans, de commerçants, de paysans allaient au “cours complémentaire”». Là, c’étaient la mixité, la liberté : pas d’uniforme. Par contre, les élèves sortaient presque tous en fin de 3ème, après le BEPC (votre Brevet des Collèges actuel).
Ceci explique qu’avec mes copines de Lycée, toutes issues de Cours Complémentaires, parce toutes filles d’ouvriers, d’artisans, de paysans, de commerçants : en somme, toutes issues de milieux sociaux peu aisés, voire défavorisés, nous étions heureuses (et fières !) de nous retrouver en Lycée aux côtés de élèves filles de bourgeois … quitte à supporter l’uniforme ! Nous faisions des études (en tant que boursières), alors que notre milieu ne nous y prédestinait pas !
L’uniforme de sortie, au lycée Balzac de Tours était : manteau bleu marine, béret, écharpe bleu-natier. Pas mal, mais c’était la marque de l’établissement et, à mon avis, ce n’était pas fait pour résoudre les inégalités, mais pour qu’on identifie l’établissement quand on sortait dans la rue !
On ne rentrait dans nos familles que tous les 15 jours (si on n’était pas collée !!!), les promades dans Tours se faisaient en rang par deux et en uniforme : ainsi, les gens voyaient que c’était le lycée Balzac, c’était le rôle de l’uniforme !”
Nicole Dibot, enseignante retraitée.