Chères zélèves,

Nous déplorions voici quelques mois l’absence (ou la rareté) des femmes au Panthéon : voici une petite nouvelle, apparemment, appelée Germaine Tillon, (l’information est à confirmer par l’Elysée, mais on le sait, les journalistes parisiens sont dans le secret des dieux), une figure de la résistance qui va rejoindre Marie Curie et la femme de… La femme de qui, déjà ? Ah oui, Marcellin Berthelot. Relisez, peut-être, notre article datant du 9 septembre, en rubrique “le vendredi, c’est journalisme”.

L’article évoque même Geneviève De Gaulle, autre résistante, qui viendrait tenir compagnie à ses camarades féminines dans ce sanctuaire si masculin… Bientôt la journée de la femme ?

http://www.liberation.fr/societe/2014/02/19/germaine-tillion-une-grande-femme-bientot-au-pantheon_981543

Fév
19
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Déhbia SALAH le 19-02-2014

Qu’est ce que la neknomination ? C’est un jeu stupide crée par un Australien où il faut boire d’un coup un verre ou une bouteille entière d’alcool, puis après l’avoir fait, nominer à son tour deux ou trois personnes. Aujourd’hui, depuis le lancement de ce “jeu” cinq personnes sont mortes ,après cinq morts ils continuent toujours, mais pourquoi ?

Je suis allée voir ma sœur pour avoir plus d’explications à ce sujet : elle me  dit qu’elle jouait au Canada au “smartnominations”, nominations intelligentes ,cela consiste à faire une bonne action, par exemple, donner à manger à un sans-abris et nominer deux ou trois  personnes pour qu’ils fassent à leur tour une bonne action”.

Pour ma part je préfère évidement les “smartnominations”, ça permet de faire des bonnes actions et surtout, ce n’est pas dangereux pour la santé!

Je vous propose ce lien qui montre une  personne refusant de faire un défi “neknomination” et à la place de faire la “smartnomination” :

http://www.youtube.com/watch?v=eIOO1y9peKc

Dehbia

Fév
14

Le jeep lunaire chinois lapin de jade (véhicule téléguidé), qui ne marchait plus depuis fin janvier suite à un problème mécanique, s’est “réveillé”, selon Pei Zhaoyu, porte-parole de ce programme spatial : “il a repris conscience ! il est en vie et il nous reste une chance de le sauver!”.

La nouvelle de la “réincarnation” du véhicule a été annoncée par les médias officiels, puisqu’en Chine, la conquête spatiale est source de fierté nationale. Mercredi, le porte-parole du programme avait expliqué que le “coma” du “rover” n’était pas réparable, ce qui avait plongé la Chine dans la consternation.

dessin 013L’odyssée du véhicule suscitait un véritable intérêt auprès des internautes chinois, qui avaient inondé les réseaux sociaux de messages d’inquiétude et de vœux de rétablissement. L’un d’entre eux a même écrit :”tu es ressuscité, c’est fantastique!”. Un autre a écrit, en ironisant :”Enfin réveillé? Car tu sais que c’est bientôt la saint-valentin et la fête des lanternes”

Un internaute anonyme, qui se faisait passer pour le lapin, envoyait des messages que beaucoup de chinois suivaient. Lors de la défaillance, il avait écrit :”adieu la terre, adieu les humains”. Jeudi, après la “réincarnation”, il a même écrit : “Hello! y a quelqu’un?”, ce qui lui a apporté un torrent de commentaires réjouis.

dessin 008Le projet a coûté des milliards de dollars à la Chine. Mi-Décembre, ce pays a réussi deux exploits technologiques à quelques heures d’intervalle, en faisant atterrir sa sonde, puis le “rover” dans un territoire encore inexploré : La Baie des Arcs-en-ciels.

Merci d’avoir lu l’article.

PS : si vous ne voyez pas bien les images, cliquez du gauche dessus (pour agrandir un peu)

 

Fév
13
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Messaouda HENNI le 13-02-2014

Vous avez sûrement entendu parler de Farid de la morlette, ce jeune marseillais a publié une vidéo de lui maltraitant un chat. Sur la vidéo, on le voit jetant le plus haut et le plus loin possible sur un immeuble un petit chat blanc et roux, baptisé Oscar, qui retombe lourdement sur le sol en béton. Puis Farid reprend le chat par le cou et le jette dans les buissons. Heureusement, Oscar s’en est sorti. Farid Ghilas, qui se faisait surnommer « Farid de la Morlette » sur Facebook, a été condamné à un an de prison ferme, lundi 3 février, par le tribunal correctionnel de Marseille pour « actes de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé ». Je trouve la décision du tribunal correctionnel juste, tout animal est un être vivant qui a le droit au respect et personne n’a le droit de leur faire subir des actes de cruauté.
Choquée, dégoûtée, surprise, teells ont été mes réactions et celles de centaines de personnes. Comment peut-on commettre de tels actes de barbaries, sans aucun scrupule, car dans la vidéo on entend et voit Farid fier de ses actes.

Mme. Dibot m’a posé une question : “Mais pourquoi as-tu regardé la vidéo ?”. Je n’ai pas su répondre, moi qui n’ai pas facebook, j’ai quand même voulu regarder la vidéo, curiosité mal placée, tout le monde en parlait, je voulais voir ce que jeune homme faisait et j’ai vite regretté de voir la vidéo. Mais je ne suis pas la seule à voir ce genre de vidéos et Farid n’est pas le seul à poster ce genre de vidéo. Rappelez vous du jeune autiste humilié par des mineurs ( article traité par Marina ).

Pourquoi les gens cliquent-ils sur “Like”? A quoi sert Facebook ? Peut-être pour montrer qui est le plus bête… Mais pourquoi Farid a fait ça ? Peut-être pour avoir un maximum de “j’aime” et de “followers” et avoir une certaine notoriété, dans le monde d’aujourd’hui, tout le monde devient une star via les réseaux sociaux, quitte à faire n’importe quoi.
Messaouda

Fév
13
leplus.nouvelobs.com

leplus.nouvelobs.com

A nos yeux, une mère célibataire restera une héroïne, si seule, prête à tout  sacrifier pour ses enfants. Une femme courageuse qui affronte les problèmes de la vie seule. Une femme tellement courageuse qu’elle ne se plaint jamais . Elle croule sous les impôts ( location appartement ), les besoins de la famille, sans aide ni soutiens. Elle doit s’occuper des enfants, des projet d’école, par exemples des sorties, des activités hors de l’école. Elle doit subvenir aux besoin des enfants, les anniversaires, les fêtes de fin d’année. Toujours, elle réussit ce qu’elle fait, c’est pour ça que, pour moi, la femme est forte.

Chaque jour est une épreuve pour elle. Il y a des jours où le moral est vraiment au plus bas, mais la famille, les amies,  réussissent toujours à leur redonner le sourire .

Le clip “Papaoutai” (Papa, où t’es ?, Stromaé NDLR) m’a vraiment touchée : bizarrement, ce clip représente tellement bien la vie d’un enfant sans père… Le père, c’est une partie de l’enfant, il a participé à la conception du bébé ! Le bébé est  conçu à partir de deux géniteurs : un homme et une femme, on ne peut pas  laisser la charge d’une enfant à une seule  personne.

 

Fév
13

Des enfants comme ça, j’en connais un grand nombre. Des enfants qui se font battre sans raisons. Des enfants comme ça, qui ont envie de se suicider et n’ont plus peur de la mort. Comme l’histoire de Marina Sabatier, morte en 2009 à l’age de 8 ans sous les coups de ses parents, ou les histoires où l’on retrouve des bébés morts battus puis jetés au congélateur. Beaucoup d’enfants maltraités souffrent d’handicaps ou de troubles psychologiques.

Ces enfants sont des enfants qui ont peur de dire aux gens ce que leurs parents leur font subir, ils ont peur d’appeler à l’aide sous les menaces de leur parents. Des menaces de mort, des menaces verbales et physiques. Ces enfants se confient à des personnes de confiance, des personnes qui pourraient les secourir. Ces enfants sont battus ou violés, toujours en espérant que quelqu’un leur vienne en aide. Certains mourront avec l’espoir d’avoir une vie meilleure.

Selon les statistiques, 50% de ces enfants ne veulent pas d’enfants, préfèrent rester seuls. Et 50% veulent des enfants mais les battront, comme ce que leur ont fait subir leurs parents.

 

 

Fév
13
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Gaian HAKOBIAN le 13-02-2014

En ce moment, dans notre groupe média, nous avons remarqué qu’il y a beaucoup de débats entre filles et garçons.Les garçons se disent supérieurs aux filles et les filles se disent supérieures aux garçons. Finalement quel sexe domine ? Y a-t-il, en fait, un sexe dominant ?
Nous, nous pensons que cette question est assez difficile, nous pensons que cela dépend de la famille, de la culture et des origines.

Par exemple, moi, Gayan, d’origine Arménienne, je ne suis pas d’accord sur le fait que la fille doit être “supérieure” ou ne doit pas respecter l’homme car, dans notre culture, il faut respecter l’homme!

Lors d’un petit débat en média sur “qui domine qui ?”, je me suis levée et j’ai dit: ” Il faut dire ce qui est : majoritairement et généralement, les garçons ont plus le pouvoir sur la femme ! Enfin, c’est vrai et heureusement que c’est ainsi! ”

En fait, dans mon pays, dans ma culture et comme dans beaucoup d’autres pays, la place de l’homme, du garçon, est la plus importante : il faut les respecter ! Dans ma famille, lorsqu’on a un frère, c’est comme avoir un deuxième père : les garçons sont stricts et, pour cela, en tant que filles arméniennes, nous ne sommes pas autorisées à beaucoup trop de liberté et, ainsi, nous grandissons avec une éducation stricte.Ce qu’ils veulent, c’est simplement qu’on ait un beau futur, avoir de la logique et de l’intelligence dans cette vie : tout pour qu’on ait un futur avec plein d’intelligence et de la rigueur (ce sont les paroles de mon père). Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression d’avoir décrit nos garçons arméniens comme des monstres… Non, ce n’est pas le cas, je vous rassure ! Il faut simplement comprendre leur logique.
Comme je l’ai dit, beaucoup d’autres pays sont presque pareils de ce point de vue. Par exemple, Naouale, d’origine Algérienne :

Mon origine a toujours été différente de celle de la France, par exemple parce que mon père a toujours eu du mal à s’intégrer dans ce pays profondément différent… Dans ma famille, mon père a toujours été le “patron”, et cela, pas seulement dans ma famille mais aussi dans mon pays. Que ce soit mes cousins ou mes oncles, je les considère comme mon père ou mon grand frère. Et d’ailleurs, mon grand frère m’a toujours montré que je ne devais pas suivre son chemin lorsqu’il avait mon âge (il était en prison et a fait de nombreuse bêtises étant jeune). Mon frère a été mon repère, comme chaque homme dans ma famille. A l’époque, dans mon pays, l’homme était macho ( enfin, il l’est toujours ) et disait que la femme était dans ce monde pour cuisiner et se mettre à la tâche ! Mais, moi, je ne suis pas du tout de cet avis! Par exemple, ma mère, en Algérie, a toujours voulu étudier la médecine, mais mon grand-père l’a toujours empêchée d’étudier, disant : “Il faut que tu aides ta mère à cuisiner et à ranger”. Ils étaient neuf enfants… Du coup, ma mère n’a pas fait d’études, elle s’est mariée à seize ans, elle a eu trois enfants en Algérie, puis ils sont venus en France et ont eu encore deux enfants (dont moi). Elle n’a jamais réalisé son rêve d’être médecin légiste. Elle dit avoir toujours eu peur de mon grand-père… Son éducation était vraiment stricte, elle ne sortait pas, elle ne regardait même pas son père, elle baissait les yeux devant lui. Dès qu’il sortait, tout le monde s’amusait !

Et c’est pour cela que j’aimerais défendre le pouvoir de la Femme (avec un grand F), répondre que la femme ne sait pas que faire cela, cuisiner !! Elle a eu le droit de vote, travaille dans la vie professionnelle, elle qui nous porte pendant 9 mois! Et vous, les garçons, les hommes, qu’avez-vous fait ?

Dans nos deux cultures, l’homme est supérieur mais cela ne veut pas dire qu’ils ne nous laissent pas libres ! Ils font de leur mieux pour que chaque jeune fille grandisse avec respect, intelligence et liberté, avec des limites !

Nos mères nous ont toujours raconté leur enfance dans nos pays d’origine, elles ont vécu une éducation très différente de la notre. Elles se sont mariées très jeunes et avaient beaucoup plus de responsabilités dès leur jeune âge. Moi, ma mère, Lusine Hakobian, étant née en Iraq, dès ses 5 ans, elle est partie vivre en Arménie, dans notre pays. Et à l’époque, les jeunes femmes arméniennes se mariaient très jeunes et parfois par force. Ma mère,elle, s’est mariée à l’âge de 17 ans avec mon père mais elle ne voulait pas et donc on l’a mariée de force. Mais quand aujourd’hui je vois ma mère, elle est très contente d’avoir été mariée à mon père et elle ne le regrette pour rien au monde ! En Arménie, toutes les filles savaient cuisiner dès l’âge de 10 ans, elles savaient faire le ménage et ne faisaient que ça après les cours. C’est pour cela que ma mère me reproche de ne pas être comme, elle me dit souvent: ” A ton âge je savais faire ça moi ! ” et ainsi de suite….Ma mère trouve, comme beaucoup d’autres mères, que les jeunes d’aujourd’hui ont beaucoup plus de liberté ! D’un coté, elle me dit que c’est bien, de l’autre, par rapport au savoir faire à la maison, elle n’est pas très d’accord sur le fait que beaucoup de jeunes ne font pas attention au tâches à la maison et n’ont pas le savoir faire qu’elles ont eu à notre âge. Oui, ma mère avant son mariage et avant de venir en Europe, n’avait pas trop de liberté, elle devait rester à la maison et s’occuper des tâches ménagères : tous le contraire de moi aujourd’hui ! Ma mère ne veut en aucun cas m’éduquer de la même manière que elle, elle a été éduquée par ses parents.

Gayan

Moi, ma mère, Halima Badaoui, est née en France mais est retournée en Algérie pour y vivre, elle s’est mariée à 16 ans et a eu son premier enfant à 17 ans (OH MY GOD!!). Mais, au départ, ma mère ne voulait pas se marier. Mais elle reçevait toujours des lettres de mon père et des bonbons grâce au messager : ma chère tante !! C’est mon grand père qui lui a dit de se marier avec mon père mais il ne l’a jamais forcée pour autant, elle a pris cette décision toute seule et a fini par dire oui ! L’éducation de ma mère est très différente de la mienne, mes parents n’ont jamais voulu que je sois éduquée comme eux. Elle m’a poussée à toujours suivre mes choix, comme pour le lycée, alors que ma mère n’a pas eu cette opportunité : elle n’a jamais pu étudier la médecine. C’est pourquoi ma mère ne veut pas que je vive les mêmes choses qu’elle. J’ai la chance de vivre assez librement mes choix d’études et je suis fière d’avoir ces parents là !

Naouale

Fév
13
Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Johanna MESNIL le 13-02-2014

Le gouvernement espagnol a annoncé un projet visant à limiter le temps d’interruption de grossesse qui était fixé à 14 semaines.

M.Ruiz -Gallardon ( Ministre de la Justice espagnole ) souhaite même interdire l’avortement, sauf dans les cas de viols, ou de risque physique ou psychique de la mère : ” Je ne comprends pas  que l’on empêche un foetus de vivre, en autorisant l’avortement, pour le simple fait qu’il souffre de handicap ou de malformation”.

En France, la femme dispose entièrement de son corps et l’IVG (interruption volontaire de grossesse) est un droit garanti depuis 40 ans dans la constitution française, il est totalement remboursé par l’assurance maladie.

Pour ma part, je pense que les femmes et les futures femmes françaises sont libres et doivent avoir le droit d’avorter. Selon un sondage, 1 femme sur 3 aura recours à l’avortement dans sa vie. Avoir un enfant est un engagement pour la vie et si une personne est incapable d’élever cet enfant, alors mieux vaut choisir d’attendre d’être sûre de pouvoir s’en occuper. Toutes les jeunes filles qui tombent enceintes ne sont pas encore responsables et doivent pouvoir profiter de leur vie de jeunes adultes.

Simone Veil s’est battue pour que les femmes puissent avorter et la loi du 17 juin 1975, relative à l’interruption volontaire de grossesse, fut “une avancée majeure”.

Cette opinion n’est pas partagée par tout le monde. Par exemple, Messaouda n’est ni pour ni contre. Dans le cadre de sa religion, elle ne peut pas avorter, sauf si la situation fait qu’elle est en danger ou bien qu’elle a été violée. Gayan, elle, est totalement contre : “tu fais un bébé, tu assumes”, pour elle aussi, c’est une question de convictions religieuses.

Johanna

Dans le cadre de la polémique sur la littérature pour la jeunesse, Claude Ponti, auteur d’albums pour les tout petits, réplique à J. F. Copé dans une tribune (un article dans lequel la parole est libre) : à lire dans Libération.   http://www.liberation.fr/debats/2014/02/12/claude-ponti-critiquer-un-livre-pour-enfant-sans-le-comprendre-est-bete_979638

Chers zélèves,

Hier, en séance media avec mes quatrièmes, mon sang n’a fait qu’un tour et, vous me connaissez, je n’ai pu m’empêcher d’intervenir dans la conversation… Deux zélèves, au demeurant images mêmes de l’innocence propre à l’enfance (deux petits formats de filles pas encore tout à fait ados..), discutaient à propos d’un article publié dans notre cher Torchon, de la soit-disant théorie du genre. Et j’entends la phrase : “Oui, mais ils abusent d’enfants qui sont influençables, c’est pas bien”. Popopopo : attention, les jeunes, ne confondez pas tout et, surtout, ne tombez pas dans les pièges qu’on façonne pour vous.

La théorie des genres, cela n’existe pas : non mais, vous lisez le Torchon, de temps en temps, ou pas ? Tout y est publié sur le sujet. Ce qu’on veut vous faire croire, c’est que l’école s’est brusquement liguée contre les parents pour éduquer leurs enfants à la sexualité à leur place. Il n’est pas question de cela, bien entendu : mais de donner à voir la société telle qu’elle est aujourd’hui et de faire parler les enfants, les ados, sur ce qui pourrait être amélioré pour favoriser l’égalité garçons-filles. Parce que nous vivons encore dans une société de stéréotypes où les filles ont moins de chances (non en droit, mais en réalité, hélas) de s’épanouir et d’être reconnues socialement, professionnellement, que les garçons. Nous vivons encore dans une société o on entend, quand on est enseignant, des parents excuser les défauts de leurs fils : “Que voulez-vous, c’est un garçon”, alors qu’ils n’hésitent pas à en exiger plus de leurs filles. Ou encore, des parents expliquer que leur fille ne fera pas d’études mais se mariera, de toutes façons, et restera vivre près d’eux. “On a besoin d’elle à la maison”.  Il s’agit également, dans ces programmes qu’on appelle ABCD (lire sur le Torchon un article à ce sujet), de réfléchir sur l’évolution d’une société qui vient d’autoriser le mariage homosexuel.

Aujourd’hui, en période électorale (ce sont les municipales bientôt), les politiques s’emparent du sujet : Jean-François Copé fait le buzz en dénonçant un livre pour la jeunesse, Tous à poils ! un album montrant que tout le monde est fait de la même façon, une fois nu. Voici ce qu’en disent les auteurs de cet ouvrage :Les auteurs de l’album paru en avril 2011 aux éditions du Rouergue, Mark Daniau et Claire Franek, n’ont pas compris les propos de M. Copé. Selon une note de ces derniers, leur but est « d’apporter un regard décomplexé sur la nudité »« Les personnages peints existent mais ne posent pas. Nous les voyons se déshabiller, acte quotidien qui les met tous dans des positions cocasses. Le trait et la couleur proposent un regard sensible, chaleureux et réaliste qui ne se moque pas et accepte la diversité des corps », écrivent-ils.

Pour J.F. Copé, cet album est choquant : il craint que l’autorité de la maîtresse ne soit plus reconnue à cause de ce livre qui la montre, le soir, en train de se déshabiller. Ecrit comme cela, en effet, on peut se demander ce qu’est cet album, et en quoi il est digne de figurer dans la liste des ouvrages recommandés à la lecture dans les programmes officiels de l’éducation nationale. Mais réfléchissons : qu’est-ce que la littérature ? M. Copé a-t-il oublié les contes merveilleux par lesquels son enfance a certainement été bercée ? Des contes sanguinaires, violents, dans lesquels les héros et héroïnes découvrent la vie : il faut lire les versions des frères Grimm, évidemment, ne pas se contenter des contes de Perrault, dans lesquels on ne voit plus le sang couler… Or, les contes, comme la littérature pour la jeunesse, ont pour vocation d’aider l’enfant à grandir en affrontant ses peurs, ses angoisses les plus intimes.

Lisez cet article paru dans Libération :  http://www.liberation.fr/societe/2014/02/11/les-livres-de-jeunesse-a-bruler-pour-faire-plaisir-a-cope_979423 Il évoque tous les ouvrages pour la jeunesse, publiés depuis des dizaines d’années, et qui montrent un visage pas si lisse que ça de notre société : mais n’est-ce pas le rôle de la littérature que de donner à voir, à réfléchir ?

Mes zélèves de troisième ne manqueront pas de faire le lien avec un petit récit bien inoffensif Matin brun, qu’ils ont lu récemment : où l’on finit par brûler des livres non autorisés… Censure, autodafés : vers où nous dirigeons-nous là ? La conclusion de l’article de Libération au sujet des albums pour la jeunesse me paraît juste : “L’enfant a aussi besoin de rêve, d’imagination et d’une certaine irrévérence pour grandir.”