Mai
25
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 25-05-2012

Voilà, le temps s’améliore, nous dépassons les 15 degrés, un peu trop même, voilà qui va mettre définitivement au chômage technique, jusqu’au retrour des premiers frimas de l’automne, les feutiers qui pourraient encore exister en France. Il y eut un temps où cette fonction occupait bien du monde, le terme désignant en effet les individus qui, dans les grandes maisons avaient la charge de l’entretien des feux des appartements. Epoque révolue, ah, l’Ancien régime… j’ai entrepris la lecture des adieux à la reine, après avoir vu le film et, si la suite est aussi bonne que ce que j’en ai lu, pour une fois je ne me plaindrai pas de l’adaptation ou du roman, qu’on se le dise!

Mai
18
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 18-05-2012

Mot typiquement poitevin qui signifie sevrer. Pourquoi ce terme?

Oh, car le temps passe, si, il vous semble assurément passer trop lentement, comme toujours, car vous êtes jeunes, la preuve, pour apprendre en vue du brevet, vous avez le temps, vour faire les questions de Gibi, vous avez le temps, pour ranger votre chambre vous avez le temps, pour obéir aux parents, vous avez le temps etc… vous n’avez pas encore 20 ans, moi, hier encore, non, avant hier, j’avais 20 ans…le point de vue n’est pas le même, aussi, ayant la capacité à anticiper, je vois venir très, trop, rapidement la fin de l’année.

Vous allez partir vers le lycée, vers un autre établissement, il nous faut achever votre préparation, il nous faut vous sevrer, faire de vous des zélèves capables d’affronter le monde. Il nous incombe de vous préparer à absorber de nouvelles nourritures. Le changement de régime peut parfois sembler dur mais si vous appliquez bien les méthodes qui vous furent confiées comme autant de “sésame”, cela devrait aller sans trop de difficultés. Nous ne sommes pas encore rendus au moment de la séparation mais il faut y penser, et plus encore au brevet qui arrive pour les plus vieux d’entre vous…

Mai
11
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 11-05-2012

Tous ceux qui ont un contact avec la terre dans leurs jardins en conviendront, le temps est très nettement au décitrage. Les pluis de ces dernières semaines ont battu le sol, l’ont tassé et maintenant que survient un peu de soleil et de vent, tout cela sèche en surface, formant une croûte, laquelle peut rendre fort délicate, voire, compromettre, la pousse des semis. Face à cela, pas d’autre solution que le décitrage, en fait une sorte de binage, mais qui est bien destiné à assurer la pousse et qui, pour les puristes, disons le, initialement, ne concernait que les champs de chanvre, français, le chanvre, pas indien. 

Avr
20
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 20-04-2012

Ce mot me permet le lien (on fait même du transdisciplinaire ici!) avec une rubrique absente cette semaine, pour cause d’exil temporaire de sa rédactrice  sur les terres du futut héritier de la couronne de grande Bretagne et d’Irlande du Nord, dont tout le monde sait, depuis Clémenceau, qu’il s’agit de la première colonie française, ainsi que l’attestent sa conquête en 1066, sa devise et son ordre le plus célèbre. Bref, madame Gonçalvès se trouvant au Pays de Galles, j’annexe de manière fugace, voire fugitive, un morceau de la recette du mardi afin de placer mon mot du vendredi, lequel, en Poitou, désigne un aliment ou un plat cuit à moitié.

En outre, ne sachant rien refuser aux millions de lecteurs de notre Torchon, répartis sur les 5 continents, je livre aussi ce jour une des versions, je dis bien “une des”, afin d’éviter des milliers de lettres de protestation, qui peut exister de notre indétrônable broyé du Poitou, dont on prétend qu’il sera embarqué lors du prochain vol spatial vers la station orbitale freedom afin de consoler les astronautes de leur exil stellaire.

Il vous faudra donc:

-500 grammes de farine, on dit une livre.

-250 grammes de beurre, on dit une demi-livre

-50 grammes de sucre, ce qui est une concession contemporaine à nos papilles

-1 pincée de sel, la gabelle ayant été abolie, on ne lésine plus sur le sel!

-un peu d’eau, en fonction des besoins

1 oeuf est toléré mais non obligatoire.

après avoir mélangé le beurre pommade, c’est à dire un peu mou, ma non tropo, avec le sucre et le sel, l’oeuf éventuel, jusqu’à blanchiment dudit mélange, vous allez pétrir du bout des doigts avec la farine. Lorsque l’appareil est à terme, la pâte se décolle seule des doigts. Vous déchiquettez alors la boule, puis la reformez, sans trop travailler la pâte. Foncez, c’est à dire étalez, cette dernière sur une tôle beurrée, pas plus d’un centimètre d’épaisseur. Survient alors le moment crucial, celui où le broyé anonyme se pare d’un tracé spécifique, dessiné à la fourchette, qui identifie aussi sûrement ledit broyé que le motif d’un kilt écossais ou une empreinte biométrique, et permet d’assurer qu’il est fait par telle ou telle famille. L’ensemble, doré à l’oeuf ou au lait, est ensuite enfourné à feu assez vif, il faut que la plume d’une poule, mise dans le four, frise mais ne roussisse pas, ce qui équivaudrait à 180°C, pour un temps équivalent à celui que met le fut du canon pour se refroidir(voir à ce propos les explications de Fernand Raynaud, à trouver aisément sur youtube) mais assez proche des 30 mn. Ces précautions doivent éviter au broyé de sortir du four chauboule.

Au sortir du four, donc, la galette est broyée d’un violent coup de poing en son centre, d’où son nom.

Avr
13
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 13-04-2012

Les badauds badent-ils? Existerait-il un lien entre les deux mots? Oui, manifestement puisque, en Poitou, bader se dit des petits oiseaux qui réclament leur nourriture en ouvrant un large bec, en veillant à ne pas faire tomber leur proie! Les badauds qui ont parfois pour synonyme le terme de gobe-mouche sont donc assurément les héritiers de ces oisons poitevins. Il ne sont pas les seuls, à bayer aux corneilles, encore une proche expression avec un verbe similaire à celui de bader, je connais bien des élèves qui demeurent bouche ouverte, bouche bée,  lors de nos cours et ils ne sont pas toujours fascinés par nos propos! Le plus souvent ils baillent, tout simplement, non pas qu’ils s’ennuient, non, c’est impossible, mais victimes de leurs détestables habitudes de vie qui les font se coucher fort tard. Là aussi je crains que ce soit plus pour jouer ou regarder la télévision, et pas Arte, naturellement, que pour réviser longuement les devoirs du lendemain, qui, d’ailleurs,  ne sont pas notés sur leur agenda!

Nombreux sont donc les élèves qui badent lors de nos cours, presque si nombreux que ceux qui bavardent, autre fléau de nos salles de cours s’il en est. D’aucuns érigent cela en art de vivre, en profession, je ne dénigre pas les concierges, et bader peut avoir son pendant mondain, on devient alors dilettante, ce qui sonne tout de suite bien mieux! Quoi qu’il en soit, avant de bader il me semble nécessaire de se cultiver, afin de pouvoir, oisivement, profiter de l’existence, de ce qu’elle nous offre à contempler, analyser et comprendre. Bader n’est pas anodin, bader c’est d’abord se nourrir et si les nourritures terrestres sont essentielles et parfois savoureuses, il en va de même pour celles de l’esprit.

Avr
06
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 06-04-2012

Ici débute notre voyage à travers le vocabulaire d’un autre temps. Le voyage était prémédité. Mon côté “fort en math.” me fit entrevoir aux dernières vacances que l’alphabet n’ayant que 26 lettres et l’année scolaire 36 semaines,   j’allais me retrouver à cours de “mots” pour le vendredi. Je mis donc à profit mes 20 mn quotidiennes de pause, lorsque je fais mes séjours aux archives, pour chercher dans de vieux ouvrages et dans des dictionnaires spécialisés un vocabulaire d’un autre temps: le XVIIIème en l’occurence, mon préféré et une thématique qui m’est chère: la ruralité.

Ainsi, ô lecteur, ce sont des mots qu’on n’emploie plus et qui sont en fait “morts”, que vous zémoi ressusciterons ainsi durant quelques semaines.

Celui de ce premier vendredi est fort bien choisi, autosatisfaction évidente. En Poitou ce terme désigne une situation où la personne, ou l’animal, va se trouver écrasée de fatigue, accablée par la charge d’un lourd fardeau.

Peu importe le mot, il me semble que nous sommes tous, au moins en ce moment, acquenis (je conjugue en ignorant si cela est possible), les zélèves se plaindront des devoirs qui les acquenissent, les professeurs des réunions etc. En tout état de cause je n’accepterai plus désormais aucune plainte d’élève si ce n’est ce terme qui est utilisé pour justifier la surcharge de travail.

Notons aussi que si les mots meurent, les maux demeurent. 

Mar
30
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 30-03-2012

D’après Alcofribas Nasier, plus connu sous le nomde François Rabelais, le rire serait le propre de l’Homme, il reprend en cela une idée émise bien avant lui, par Aristote. Pourtant, à en croire un des personnages du Nom de la Rose, d’Umberto Eco, le rire serait au contraire un trait de bestialité puisqu’une perte de contrôle de soi provoquant une hideuse déformation du visage. Nonobstant une apparence parfois revêche, je le concède et confesse volontiers, je penche plus pour la vision aristotélicienne de la chose.

Allant encore plus loin j’accorde même au rire une valeur éducative au sens large, me faisant ainsi disciple de Molière et me retrouvant en sa devise: castigat ridendo mores, laquelle, pense-t-on pourrait elle aussi venir de l’Antiquité à travers une remarque d’Horace, mais peu importe. Il me semble en effet possible de chatier les moeurs en usant du rire, à la condition sine qua non que l’on sache avant tout rire de soi, naturellement, sans quoi, le rire n’est plus produit de l’humour, du jeu de mots, du calembour mais uniquement d’une gratuite méchanceté. Le rire devient alors moquerie et peut humilier, blesser, dégrader. Cela n’est pas acceptable.

Cependant, le rire est naturellement une arme, je ne parle pas ici des éclats de rire, lesquels n’ont aucune chance de vous couper, bien que certains puissent altérer votre capacité auditive en raison du fort volume qui peut être le leur. Le rire est une arme car il désarme. Comment en vouloir à quelqu’un qui rit de bon coeur, comment haïr un individu qui vous fait rire? Allons plus loin, il faut cultiver le rire, de sérieuses études scientifiques, il faut toujours qualifier les études de sérieuses, cela comble les scientifiques, prouvent que rire apporte autant qu’un steak, oui, mais quelle est la nature de l’apport? Je préfère donc le cultiver à la manière de Beaumarchais et de son Figaro, je m’empresse de rire de tout de crainte d’avoir à en pleurer. Mais voici que telles des  hallebardes, je sens pleuvoir sur moi  les remarques: on ne peut pas rire de tout! Ne peut-on pas plutôt penser, comme Pierre Desproges, qu’on ne peut pas rire avec tout le monde et qu’il faut savoir réserver certains traits d’humour à certaines catégories de personnes? Cela expliquerait l’existence de ce fameux humour anglais, si…. anglais, auquel le film Ridicule, en sa scène finale, fait admirablement référence.

Quoi qu’il en soit et afin de créer le consensus de manière indubitable autour de mes assertions, je pense pouvoir dire que tout le monde aime rire, que cela nous procure toujours beaucoup de plaisir, remercions au passage notre endorphine qui se libère lors de ces moments, que c’est un élément essentiel de communication non-verbale tout autant que de cohésion sociale et qu’en dehors du Schtroumpf grognon, je ne connais personne qui n’aime  rire.

Quant au lien qui peut exister, au terme de mon propos, avec le mot mit en exergue à son début, sachez que les zygomatiques sont les muscles qui nous permettent de rire, tout simplement.

Ainsi, ô lecteur, s’achève, sur le sujet bien sérieux qu’est le rire, ce tour d’horizon des mots du vendredi. Retiens tes larmes, calme ton désespoir, tel le phénix cette rubrique ne disparaît ce jour que pour mieux revenir la semaine prochaine, toute autre et cependant semblable à elle-même, pour ton plus grand bonheur, ta plus grande détente, ta plus grande culture. 

(je m’autorise à donner cette ultime précision afin d’éviter que des millions de mails, déferlant de tous les points de la planète, ne parviennent à la rédaction du Torchon, tous plus désespérés les uns que les autres, à la crainte de voir disparaître leur rubrique préférée.)

Mar
23
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 23-03-2012

Cette semaine, vous évoquiez le gâteau au yAourte, j’utilise cela pour ce pénultième mot du vendredi. Il ne s’agit donc pas d’une faute de ma part, et d’un oubli de A. Ce mot de yourte est assez courant, il désigne l’habitat des peuples nomades des steppes de Mongolie. Ces logements sont  en quelque sorte des tentes/maison, circulaires, avec une armature en bois, un foyer au centre, un trou d’aération au dessus, pas d’autre ouverture que la porte. Ce type d’habitat se développe même en occident, pour satisfaire les désirs d’exotisme dans certains lieux de vacances surtout.

J’ignore si les Mongols mangent du yaourte, mais ils aiment assez le lait de jument fermenté, ce qui doit être bon, enfin, je crois, car peut-on aimer quelque chose de si étrange à notre goût que le lait de jument fermenté? Pour débattre de tout cela j’ai l’audace de vous renvoyer au prochain article inscrit dans la rubrique atelier philo.

Mar
16
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 16-03-2012

Cette semaine eut lieu la distribution du Pink Paillettes n°13. Dstribution opérée auprès de tous les élèves grâce au procédé de duplication que l’on nomme “photocopie”. Ce dernier permet de reproduire très rapidement et en grande quantité un document écrit.

Si Pink Pailettes avait existé au XVème et au XVIème siècle, ce merveilleux petit journal aurait peut être été reproduit avec le procédé de la xylographie. Il s’agissait de sculpter dans une planche de bois ce que l’on souhaitait imprimer, c’est pourquoi il s’agissait plus de scènes de type peinture que de textes, puis de se servir de ces planches sculptées pour procéder à l’impression. Lesdites planches de bois s’usaient naturellement assez vite et le temps de la sculpture de la planche était long. C’est l’imprimerie avec les caractères en plomb qui remplacera ce système et prouvera son efficacité durablement.

 

Fév
24
Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 24-02-2012

Il parait que les soldes c’est terminé, j’ignore tout de ces dates, il peut donc sembler incongu que je m’autorise à proposer deux  mots pour le prix d’un seul en ce vendredi. D’aucuns trouveront que brûler de la sorte mes cartouches est ridicule et preuve d’un tempérament inconséquent porté à la dilapidation névrotique et coupable des richesses en vocabulaire de ma mémoire prochainement défaillante. A ces sentinelles de l’orthodoxie torchonesque je rétorquerais qu’une fois n’est pas coutume et je les prierais de bien vouloir laisser chanter la cigale qui sommeille en moi, cela d’autant plus que j’ai le sommeil léger et perturbé, oui, le sommeil seulement.

Ces prolégomènes se trouvant posés et afin de ne pas prêter le flanc au diatribes et à la vindicte (notez le subtil réinvestissement de connaissances de la semaine précédente), de celles et ceux qui prétendent que la formulation concise n’est pas mon fort, voire que je me perdrais dans des circonlocutions démentielles, il me faut arriver, dès lors, à la proposition de mes deux mots et ici reconnaitre que l’un des deux n’est qu’onomatopée et que de ce fait il pourrait même ne pas se trouver comptabilisé comme mot, quant au second il concilie plusieurs de mes passions. Ainsi, ayant avec art, si, il faut bien le dire, manié la prolepse, j’annonce donc.

Wahou, (c’est le premier) les vacances, (enfin/déjà : vous rayez la mention inutile)! (afin de montrer pleinement votre étonnement ou enthousiasme. Sous le sceau de la confidence, je puis bien vous le dire, ô millions de lecteurs avides, je suis de ceux qui raieront le “déjà”. Non pas que le collège et les zélèves  me déplaisent ou  me lassent, mais, sacrebleu, qu’elle fut longue cette période.

Et maintenant:

Wahou (c’est toujours le premier), comme c’est beau la chevauchée des Walkyries (c’est le second et j’ai bien dit Walkyries, rien à voir avec un fromage célèbre dont une surdité précoce et digne du grand Beethoven me ferait écorcher le nom).

Et comme en plus la chevauchées des Walkyries, c’est de Wagner, la boucle est bouclée et le W triomphe pleinement en ce jour qui lui est dédié. Ajoutons, mention spéciale pour ceux qui se plaignent, mais ils sont rares, pas plus de 95% d’une classe selon mes estimations et un sondage autorisé en cette période électorale, que j’abuse des références cinématographiques anciennes, ajoutons, disais-je, que c’est aussi le nom d’une opération de résistance contre Hitler, une tentative d’assassinat, qui fut portée à l’écran, avec Tom Cruise comme acteur, en 2009. Aspect cocasse de la chose, Wagner, qui donc écrivit ladite chevauchée des Walkyries, se trouvait être relativement proche de Hitler, à moins que ce ne fut l’inverse. Ultime précisions, car je sens suspendue à vos lèvres cette question “que sont les Walkyries?”, apprenez donc, estimés et zélés zélèves, que, dans la mythologie scandinave, il s’agit de trois déesses guerrières qui président aux destinées des guerrires et à l’issue des combats. Cet aspect mythologique se trouvant développé dans un cycle d’opéras autour de l’anneau des Niebelungen, rien à voir avec celui de Frodon, quoi que…

Au final, ce W vaut vaut un wagon, pour ne pas dire une logorhée, de propos au terme duquel 1% des lecteurs est parvenu,  les autres sont partis marcher avec leur walkman et écouter Justin Bieber, à moins qu’ils ne soient partis à la chasse au wapiti avec leur winchester, ou bien ne regardent un match avec les wallabies, ou pire encore ne jouent à un wargame, se prenant peut-être pour un webmester, cependant que, j’en suis certain, plus personne ne joue au whist dans les rangs des zélèves, auxquels je souhaite un bon week-end et d’excellentes wacances, euh, vacances,  reposantes bien que studieuses.