Ce film de Tom Hooper fit recette ce soir aux 400 coups. Une pleine salle de sexagénaires, septuagénaires, octogénaires et quelques moins vieux. Pourtant, il me semblait être avec des zélèves, en surprenant des interrogations, murmurées audiblement comme savent si bien le faire les personnes âgées: ” tu crois que c’est en anglais?”, “oh ça sera sûrement sous-titré”. De fait, ce fut le cas: anglais sous-titré.
Ce film de près de 2 heures est nominé 12 fois aux oscars, ce qui est pleinement justifié. Le récit des difficultés du duc d’York (Colin Firth), devenu roi George VI, qui doit lutter contre sa dramatique situation de bègue confronté aux nécessités de nombreuses allocutions radiophoniques est bouleversant d’humanité. York est soutenu par sa femme (Hélène Bonham Carter, madame Tim Burton) et aidé par un thérapeute australien très peu conventionnel (Geoffrey Rush).
Outre l’aspect historique, fort bien évoqué, avec la mort de George V, l’abdiquation d’Edouard VIII afin d’épouser la deux fois divorcée Wallis Simpson, la montée du nazisme et finalement l’accession au trône de George VI, père d’Elizabeth II, c’est l’humanité qui prime.
Le film me semble porté par Colin Firth qui, comme dans a single man, et dans un genre très différent, parvient à rendre pleinement toutes les souffrances et les ambivalences de la vie de cet homme, confronté à ses craintes et à son devoir. Ce film est donc, à mon sens, une réussite, il n’y a pas d’effets spéciaux, pas de scènes d’action, pas de science-fiction, mais tellement d’intensité, d’humour aussi. Les acteurs servent tous merveilleusement leurs rôles. A ceux qui le peuvent, courrez le voir, je voudrais en dire tellement plus, mais il faut rester bref, parait-il, dans les blogs…