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Classé dans (Le torchon brûle) par Agnès Dibot le 01-06-2011

L’approche du brevet des collèges (nom de code : “BIP”, pour Mazarine) semble exciter le doute chez certains zélèves : serait-ce de la peur ? Peur de ne pas réussir une épreuve qui sanctionne (ou récompense, c’est selon !) quatre années d’étude au collège ? Peur de se voir évalué de façon anonyme, et donc avec l’objectivité qui fait (c’est mathématique) défaut à vos propres enseignants ? Peur de voir confirmée la crainte de n’être peut-être “pas si bon que cela” comparé à l’ensemble des élèves de 3ème de l’académie, de la France ?

Ces peurs sont légitimes : nous sommes passés par la case examen avant vous. Nous connaissons ces égarements, ces remises en question.

Toutefois, qu’il serait malhonnête de reprocher à l’ensemble de vos professeurs un quelconque harcèlement, voire un chantage au brevet ! J’ai lu quelque part que la faute de l’éventuel échec des zélèves au brevet était à mettre sur le compte des professeurs qui ne terminent pas leur programme.

Alors, soit, je veux bien confesser ici (aux yeux de tous !) qu’il sera difficile de terminer le programme de 3ème en français : je veux bien faire amende honorable en admettant être trop bavarde, me laisser emporter dans des considérations annexes à chaque fois qu’un sujet (un texte) me passionne. Je gage qu’il en est ainsi dans d’autres classes, le programme étant dense, dense, dense…

Sans doute faudrait-il faire montre de plus de retenue, de rigueur : Jofrey rêve de cours de français plus “structurés”. Précisons pour nos zinternautes que Jofrey plie minutieusement son pull, tel un miliaire faisant son lit au carré, et qu’il lui faut pas moins de dix minutes, en arrivant en classe, pour caler sa table d’aplomb, parfaitement parallèle à mon bureau, sans qu’un espace, le plus infime soit-il, puisse respirer entre le dit bureau et sa dite table -Julie confirmera- : en matière de structuration de cours, dans l’acceptation jofreyenne, je suis perdante dès le départ !!!!!!!!! Et je n’ai pas l’intention de lutter contre mon inclinaison naturelle au désordre (toute relative, quand on observe mon bureau : mais je perds largement en crédibilité face à mon concurrent direct : M. Mastorgio !).

Mais Jofrey sait que la fantaisie, le bavardage du professeur sont une façon d’approfondir un sujet, de pousser la réflexion : les zélèves, aussi maniaques soient-ils, savent tirer bénéfice de ce qu’on pourrait prendre pour du verbiage. (un mot du vendredi, ma bonne Vieille Garde ?)

Ce n’est pas Jofrey, d’ailleurs, qui reproche la course au bouclage de programme en français : lui écrit pour Le Torchon un article à paraître prochainement sur l’angoisse de la page blanche ! Sujet fantaisiste très plaisamment traité, au demeurant.

Le programme de français n’est pas seulement la trace écrite dans votre cahier, il est composé de tout ce que vous aurez appris, lu, entendu, assimilé, retenu, appris à faire : le programme sera d’ailleurs bouclé, foi de professeur ! A vous autant qu’à moi de jouer le jeu. Et je crois savoir que vous le jouez fort bien : rarement une classe de 3ème aura fait preuve d’autant de sérieux dans sa volonté déterminée de réussir son examen de fin d’année.  Je le redis ici : celles et ceux qui ont écouté, participé, assimilé le contenu de chaque séance de cours, tireront les bénéfices de l’enseignement, et devraient réussir le brevet. Mais ce ne sont pas vos professeurs qui travailleront à votre place ces 28 et 29 juin prochains : vous tiendrez le crayon, vos neurones entreront en action. Vous serez acteurs de votre réussite.

Comme vous serez, plus tard, acteurs de votre vie professionnelle.