Voici ce que disait Jules César (avec lequel je partage le 15 mars, lui pour sa mort et moi pour la date officielle de ma naissance au monde, mais est-elle vraie…?) en franchissant le Rubicon avec ses légions. Petit rappel, il n’avait pas le droit de rentrer en Italie avec ses troupes armées, or il le fit, afin de se lancer dans la conquête du pouvoir. Par cette phrase, “le sort en est jeté”, il affirmait qu’il ne regardait plus en arrière, ne regrettait rien et se lançait, tête baissée, dans l’avenir.
Cette semaine, avec les conseils de classe, le processus implacable de l’orientation, pour vous et pour nous, le sort en est jeté. Plus rien ne peut désormais être fait pour enrayer le système, la mécanique, les ordinateurs qui broient l’humanité, ce que, finalement, je déplore.
Le sort en est donc jeté, mais il reste encore à réussir pour le brevet. Donc, encore du travail, beaucoup, des révisions, et comme disait Churchill, du sang, des larmes, de la sueur. Bon, d’accord, on enlève le sang.
Courage à tous pour cette ultime ligne droite, je sais certains d’entre vous tendus et à fleur de peau, travaillez, prenez de la peine et les fruits passeront les promesses des fleurs. Ensuite, comme le disait un certain humoriste, Desproges, vous pourrez aller jacter à l’Est.
Serions-nous plutôt fourmis, finalement ? Ma bonne Vieille Garde m’assurait que j’avais un côté cigale, pourtant… Nous voici riches de 400 euros.
Que peut-on bien faire avec 400 euros ?
a) Attitude généreuse désintéressée, grand homme : un don à une association ?
b) Attitude festive : une sortie bien méritée ?
c) Attitude gastronomique : un restaurant tous ensemble ? (Lukas paierait son supplément viande et framboises)
d) Attitude studieuse et technique de com’ : imprimer un numéro spécial été plus vite que notre ombre ?
e) Attitude capitaliste : Semer chaque euro pour voir s’il fait des petits ? (et combien ?)
Alors, pour quelle attitude Le Torchon optera-t-il ? Votre choix validé par commentaire, s’il vous plaît ! Et argumenté en trois points !
Mon petit doigt qui connaît ses textes officiels me souffle hélas qu’une subvention, c’est de l’argent public, et qu’on ne peut en aucun cas la dépenser comme on le souhaite : il faut donner à son utilisation un côté pédagogique !
Les compliments ne pleuvant pas tous les jours sur la façade de notre cher vieux collège, recevons celui-ci comme il se doit, sans bouder notre plaisir ! Il s’agit d’un compliment écrit à Jean-Yves Le Nezet par Memona Hintermann, femme journaliste grand reporter pour France 3, à qui notre cher journaliste référent a donné à lire vos pages écrites cette année (et l’an dernier) pour la NR.
Voici ce qu’écrit Mémona Hintermann de vos pages : “Je suis certaine que ce genre d’initiative contribue à faire changer les regards. Il y a beaucoup à faire. C’est commencer qui est le plus dur je trouve. (…) La parole de ceux qu’on entend généralement peu sur ces questions de discrimination, de droits, de laïcité et d’éducation se révèle vraiment précieuse.”
Voilà, résumé en quelques phrases, notre projet : donner la parole à celles et ceux qui ne la prennent pas. Vous l’aurez très bien fait, c’est pourquoi nous sommes heureux de vous dire que, non contents d’avoir recueilli ici et là des points supplémentaires pour l’obtention de votre brevet des collèges, vous aurez, et c’est l’important, développé un esprit critique, appris à observer votre monde, et, nous le souhaitons, sorti votre nez du fond du puits, telle la grenouille, pour vérifier que le ciel n’est pas rond.
Pour connaître le parcours professionnel de Mémona Hintermann, que vous rencontrerez peut-être l’an prochain, lors de nos rencontres journalistiques (vous ne croyiez pas qu’on vous laisserait à nos portes, à Branly, à Berthelot, sans vous demander quelques contributions sur votre Torchon, ni sans vous inviter à profiter de nos intervenants ? Le Torchon, c’est un engagement à vie !), allez lire sa biographie : ici :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Memona_Hintermann-Aff%C3%A9jee
L’illustration est la couverture de son autobiographie Tête haute, dans laquelle elle raconte son enfance, et, surtout, exprime sa reconnaissance à une certaine école de la République que nous connaissons bien, puisque c’est celle-là même pour laquelle nous nous battons au quotidien. (le terme combatif est sciemment choisi : aujourd’hui, il s’agit bien d’un combat pour aider notre école de la République à garder la tête haute… Vos délégués de classe, qui ont assisté hier au conseil de classe, en savent quelque chose… Mais je m’égare, peut-être ?)
Mémona Hintermann est issue d’un milieu très modeste, et estime devoir son évolution dans la société, jusqu’au statut de journaliste grand reporter, à la formation, à l’instruction, apportée à tous les enfants de la République par l’Education Nationale. Elle et Jean-Yves Le Nezet envisagent une rencontre avec vous : désormais, ce sera l’an prochain, mais gageons que cette rencontre sera l’occasion d’une belle réflexion sur la valeur de l’instruction publique, et sur l’importance de l’engagement citoyen.
Vous le constatez, votre journaliste référent oeuvre pour votre formation… et vos enseignants bâtissent des ponts avec vos très proches années lycée… Parce que vous le valez bien !