Le nombril, c’est le centre, la source de vie, cet ombilic plus ou moins gracieux qui orne le ventre de chaque être humain : creux ou bombé, poli ou ridé, gracieux ou disgracieux, décoré d’un piercing ou vierge, c’est le même, le nombril.
Dans le langage georgesandien, le nombril est un mot couramment utilisé pour désigner un élève dont l’ego surdimensionné le porte à vouloir se faire remarquer de ses pairs, de ses pères, de façon systématique et ce, tout au long de l’année scolaire : le nombril de la classe, c’est celui qui commence toutes ses phrases par “moi, je”, et qui pleurniche quand on ne l’interroge pas en premier.
Bref, là n’est pas notre propos : le nombril est le centre d’intérêt d’un groupe, d’une classe, ou se veut tel. Et, avec les années, le nombre de nombrils présents dans une classe évolue de façon angoissante : comme si les générations nouvelles développaient de plus en plus tôt leur “MOI-JE”.
A Pougne-Hérisson, charmante petite bourgade des Deux-Sèvres (suivez Parthenay, puis en direction de La Roche/Yons, allez jusqu’à Saint-Aubin le Cloud, et vous verrez les indications “Le Nombril du Monde” : comptez une heure de route depuis Châtellerault, NOTRE nombril du monde…), on a mesuré, calculé, observé : on n’en a pas cru nos yeux mais la vérité SCIENTIFIQUE était incontestable, le nombril du monde était là ! Prenez une mappemonde, et ciblez Pougne Hérisson, vous ne pourrez que constater qu’il s’agit très exactement du centre du monde !
Dans ce petit village, fort de sa spécificité, on s’évertue à faire partager aux étrangers (en Deux-Sèvres, l’étranger est celui qui n’est pas du village, c’est l’Autre, la preuve, pendant la visite, mieux vaut ne pas dire que vous êtes originaire de Pétosse, les seuls visiteurs malvenus sont les habitants de Pétosse : pour vérifier mon propos et connaître la raison d’une telle ségrégation, faites la visite guidée avec Mlle Lantier -si vous avez la chance de la rencontrer !) cette chance extraordinaire d’être les ELUS : pensez donc, habiter à Pougne-Hérisson (en fait, à Hérisson, Pougne étant distant d’Hérisson de quelques longueurs de route carrossable) !!!!!!!!!!! Etre résidant du Centre du Monde ! De quoi donner le vertige, ou, du moins la grosse tête, le melon…
Toujours est-il qu’une petite escapade à Pougne-Hérisson permet de redonner vie à la petite lumière souvent éteinte chez l’adulte, bien vivante chez les enfants normalement constitués (entendons par là ceux qui ont la chance de grandir dans un univers aimant et protecteur), l’imagination.
Armez-vous de votre humour, n’ayez pas peur de vous laisser bercer par les histoires que voudra bien vous raconter Mlle Lantier (la guide, si vous avez la chance de la rencontrer) toutes plus invraisemblables les unes que les autres : si vous n’oubliez pas que vous avez la chance de vous trouver au centre du monde, la magie devrait opérer, quel que soit votre âge !
On vous dira qu’à Pougne Hérisson se trouve LA mine de minerais de contes, que c’est de cette mine que sont extraits depuis la nuit des temps tous les contes, toutes les légendes, tous les mythes de la terre : qu’il vous suffit d’être à l’écoute pour entendre une histoire : que ce soit au jardin, ou bien dans les prés, dans le bureau de messieurs Fergusson et Jarry ou aux pieds du Nombril. A Pougne Hérisson, les histoires vous assaillent, pour le plus grand bien de tous.
Un peu de rêve, en ce mois d’août peu propice au farniente sur le sable (pas chaud)… Ah, une dernière chose : équipez-vous d’un dictionnaire Français-Patois deux-sévrien, ça peut servir ! (je dis ça, je ne dis rien…)