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Classé dans (Le Torchon en vacances) par la Vieille Garde le 12-08-2011

Poursuivons, si vous le voulez bien, notre découverte des hommes,  navré pour les femmes, qui eurent un rôle important, à la fois en notre ville et en France. En ce jour ce furent les Androuet du Cerceau qui furent mis à l’honneur, dynastie d’architectes, amis des rois et des reines, ou aussi de Margurite de Navarre (cf l’article sur le Clos-Lucé), au XVIème et au XVIIème siècle. Si Paris et la France leur doivent des éléments majeurs, comme le Pont-Neuf ou une partie du Louvre, l’escalier de Fontainebleau, l’hôtel Carnavalet, si le musée de la Renaissance, à Ecouen, est empli pour moitié de références extraites du livre Les plus excellents bâtiments de France, écrit par Jacques I Androuet, Châtellerault leur doit l’hôtel Sully et le pont Henri IV, déjà bien entamé lorsque Charles puis René Androuet du Cerceau vinrent l’achever. Ce même René fit souche en Poitou et s’allia à des familles comme celle des Creuzé. Pourtant, il nous faut reconnaitre que René est assurément le moins connu des Androuet, pour être pleinement précis, les généalogies du XIXème ne parlent même pas de lui, mais, les actes notariés, et ces derniers sont d’une valeur absolue, le mentionnent bel et bien.

Ainsi, un autre illustre inconnu serait notre René Androuet: les preuves de son existence, sur le papier sont bien ténues, mais, les pierres, depuis 4 siècles, attestent qu’il  a bien existé. En outre, le nom de cette famille est désormais lui aussi éteint depuis des siècles, mais, à travers leurs collatéraux, tels les de Brosse, dont Salomon auquel nous devons le parlement de Bretagne et le Luxembourg, ils se survécurent, avant que ces derniers, eux aussi, ne s’éteignent.

Une fois de plus, disparaissait la gloire du monde, dans la chair, mais, dans la pierre, dans les livres, elle demeure. Quel étrange sentiment que celui qui fait se rendre compte que ceux qui sont disparus ne le sont pas définitivement tant que nous avons la capacité à nous souvenir d’eux. Quel étrange sentiment que celui de se dire que ce sont des pierres, des minéraux, des éléments dénués de toute forme de vie qui font si bien se souvenir de ce que furent des vies. Quel étrange sentiment que celui du temps qui passe, que celui du temps retrouvé, au détour d’une promenade pluvieuse sur un pont vieux de 4 siècles, en se souvenant de son architecte, illustre châtelleraudais, disparu, oublié, toujours présent, à sa manière.