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Thomas,Lenny, Nicolas et Alexandre sont fidèles pour cette nouvelle séance d’atelier philo : Freud, Platon et Spinoza n’ont qu’à bien se tenir !

Lenny nous rappelle la notion de déterminisme (lire l’article de la semaine dernière) et le battle Rousseau-Spinoza. mais si, le déterminisme par lequel l’homme serait gouverné (souvenez-vous : il subit l’influence de son milieu et de son éducation : nous-mêmes, nés à une autre époque, ou dans un autre milieu, nous aurions fait d’autres choix). L’être humain pense être libre de ses choix… Mais est influencé.

Notre philosophe nous donne à lire un court texte : le mythe de  L’anneau de Gygès, raconté par Platon (philosophe grec – 400 avant JC). Gygès se trouve en possession d’une bague (volée sur un cadavre !) mystérieuse qui lui donne le pouvoir d’être invisible quand il le souhaite. Gygès use de ce pouvoir pour séduire la reine, tuer le roi et s’emparer du trône.

Philosophe : Que nous dit cette hitoire ?

Thomas : Gygès profite de son pouvoir d’invisibilité pour faire n’importe quoi. Il fait le mal : il envie le roi, séduit sa femme et le tue. Il fait du mal.

Philosophe : Si vous étiez en possession de cet anneau (non, il n’existe pas : c’est l’intérêt du mythe… et de la philosophie !), que feriez-vous ?

Lenny : Honnêtement ? Je me nourrirais dans un magasin ! Je ferais ce que je voudrais.

Philosophe : Oui, nous serions dans la liberté totale.

Alexandre : Infinie.

Lenny : On choisirait de faire le mal…

Philosophe :  Gygès va plus loin que nous dans l’expression du mal : iriez-vous jusque là ?

Notre philosophe nous fait réfléchir sur la notion de mal absolu : avec un M majuscule. Qu’est-ce qui nous arrêterait avant le crime, avant le vol ? Pas de contrainte, pas de risque d’être pris, pas de risque de punition.

Lenny : L’éducation peut-être ? Ce n’est pas bien, de tuer.

Philosophe : Qu’est-ce qui vous empêcherait de tuer ?

Thomas : La conscience ?

Et voilà : gagné : la conscience, la morale : la conscience du mal et du bien. Les animaux n’ont pas de morale : l’humain dispose d’une morale, d’une conscience plus élevée que l’instinct animal. Et quelle que soit notre origine, notre culture, notre pays, notre milieu, elle est la même !

Et l’on apprend que cette morale universelle est née des premières religions qui, pour “acheter” une paix sociale (disons clairement, pour éviter le meurtre et l’inceste) ont bâti ces lois morales : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas envier ce que possède autrui, ne pas convoiter la femme de son voisin… Ces règles viennent donc des temps anciens ! A une époque où les religions étaient très développées. Même athées nous respectons ces règles.

C’est donc un sentiment de culpabilité qui nous empêcherait, si nous possédions cet anneau (personnellement, je n’aurais pas été détrousser un cadavre pour lui voler son anneau : Gygès était, à mon sens, déjà enclin à pencher du mauvais côté..) de faire le mal. Nous céderions aux valeurs morales enseignées par nos parents.

Chez Freud (un psychanalyste du XXème siècle), cette petite voix qui nous rappelle à l’ordre quand la tentation du mal nous prend s’appelle le sur-moi.

Ayant pitié de nos lecteurs, nous reproduisons ici, en substance, le schéma de M. Santa Cruz (qui n’est pas pro en dessin mais il ne peut pas non plus avoir toutes les qualités..) : voyez le CA et le SURMOI : ces deux-là bataillent entre eux, nous assaillent de leur petite voix : “fais cela” “non, ne le fais pas, ce n’est pas bien”.

A. Dibot : Attention, il ne faudrait pas confondre le CA et le mal et le Surmoi et le bien : on peut céder au plaisir, à la gourmandise, à l’envie de faire la fête, il n’y a pas là danger de mort. Le mal absolu n’est pas là.

M. Mastorgio :  Faites-vous des rêves ? Freud appelle le rêve “la théorie de la salle de bal”  : le “surmoi” s’endort et permet à notre “ça” de s’exprimer.

Philosophe : Nos rêves sont, pour Freud, des illustrations de ce que notre “ça” ne peut pas faire car notre “surmoi”, au quotidien, nous en empêche. Le réel s’est endormi, le “ça” est toujours en éveil. Rêver, c’est fantasmer.

Lenny : Et quand on refait le même rêve, plusieurs fois ?

Philosophe : Le “ça” veut nous dire quelque chose, que, parfois, on ne comprend pas. 

M. Mastorgio : Les films sont truffés de références au rêve : par exemple, dans Matrix, on lit de multiples références au rêve. A la fin du I, d’ailleurs, un personnage est Freud : il  a sa barbe, son visage, c’est une référence explicite.

Philosophe : Idem pour le film Inception.

Lenny : Et quand on rêve de notre mort ? (Lenny, sans le savoir, aborde là le thème du prochain Atelier Philo !)

Philosophe : C’est la pire des situations, que le “surmoi” ne peut tolérer : on se réveille avant de vivre notre propre mort. Un philosophe, Bergson, explique que chaque mourant voit sa vie défiler, car il recherche dans ses souvenirs un indice pour se tirer de cette mauvaise situation, sans le trouver, évidemment… Les témoignages de personnes ayant frôlé la mort concordent : on verrait notre vie défiler… Face à la mort, l’esprit parcourt notre mémoire à la recherche de ce qui pourrait résoudre la situation : mais rien ne peut nous aider !

L. Mastorgio : La conscience refuse l’idée de mort.

Et voilà, transition vers la prochaine séance !