Juin
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Classé dans (Le jeudi, c'est cinéma !) par la Vieille Garde le 25-06-2012

En cette fête du cinéma, il faut tenir la grande forme pour enchaîner les films. Je débutai ce jour avec Blanche-Neige et le chasseur. Version revue et adaptée de ce classique de la littérature enfantine, au demeurant admirablement analysé, comme les autres, par Bettelheim dans son ouvrage sur les contes de fée. Version longue, ici, de plus de 2h, qui passent assez vite. Les acteurs, surtout la reine, sont bien campés, l’aspect héroïque et fantaisie est fort bien rendu et les effets spéciaux, point trop nombreux, servent judicieusement le film, au cours duquel j’ai noté une amusante référence à un passage de Princesse Mononoké, avec le grand cerf blanc, esprit de la forêt. Un agréable moment de divertissement qui pourrait sembler éloigné de la réalité du conte mais qui, au contraire, se trouve bien rapproché de la noirceur initiale de ce dernier.

Mais la pépite de jour ce fut bien le second film. Bienvenue parmi nous. Un artiste sur le tard, en pleine dépression, d’ordinaire grognon mais ici totalement détestable. Confronté aux problèmes d’une autre, alors que lui est censé tout avoir pour être heureux, bien que ne parvenant pas à l’être, il va lui falloir envisager autrement certaines questions de la vie, de la mort, de l’amour. De cette rencontre improbable, avec une adolescente jetée sur les routes par sa propre famille, et quelque part dangereuse pour lui, la rencontre, pas l’adolescente,  naissent des situations de conflit, des situations de doute, des situations d’attachement. Tout est joué de manière admirable ici, enfin, les rôles principaux, les seconds rôles me semblèrent parfois mécaniques dans leurs interprétations. Les sentiments mis en avant sont loins de la mièvrerie, même si parfois on frôle le cliché et la bande son, très discrète, apporte une touche en plein accord avec les images. Surtout,  quel plaisir de voir si bien mise en avant l’ambivalence et l’imbrication des sentiments de bonheur et de malheur, preuve incontestable que l’exception culturelle française l’emporte toujours sur le manichéisme à l’américaine.