Chères zélèves qui allez passer (enfin !) votre brevet des collèges, je vous salue.
Première épreuve ce matin : la plus importante, l’épreuve capitale, la plus noble, la plus belle, la preuve, elle dure trois heures et les autres seulement deux (!) : le français. Ah, la belle épreuve que voici, que voilà : elle vient couronner une année de cours merveilleux, de lectures toutes plus enrichissantes les unes que les autres, de réflexions sur soi, sur le sens de la vie, sur l’existence de l’autre…
Non, vous n’avez pas vu votre cours de français sous ces angles-là ? Ah ? Bon… Nous sommes donc bien peu de choses… Moi qui rêvais de vous porter vers l’amour de la lecture, la vraie, pas celle de Closer ou de magazines people en tous genres, moi qui rêvais de résoudre toutes vos difficultés orthographique, grammaticalesques, syntaxicalesques et vocabulériennes… d’un coup de baguette magique, peut-être…
Un an n’y aura pas suffi, mais je vous sais, je le crois, en bon chemin et, comme vos aînées, c’est lors de vos années lycée que la graine qu’on a semée ici va germer et donner vie à une magnifique fleur parée de mille couleurs : vous nous reviendrez cultivées, lectrices d’Hugo (oui, Victor…), de Rousseau, de Proust même peut-être (M. Mastorgio en rêve, Proust est son idole), de Flaubert (ah, cette brave Emma Bovary…) assurément…
Quand nous déciderons-nous donc à demander une mutation en lycée, ma Bonne Vieille Garde, pour y suivre nos chères têtes brunes-blondes-rousses ???
Quoi qu’il en soit, ce matin, épreuve capitale pour vous, mesdemoiselles : et pour assurer jusqu’au bout ma mission, derniers conseils (les mêmes que ceux que j’ai répétés inlassabement au fil de mes cours..) :
– reformulez la consigne
– rédigez vos réponses en écrivant des phrases correctes
– justifiez vos réponses en citant le texte
– soignez la présentation de votre copie
– veillez à votre orthographe
– n’écrivez pas trop petit (ni trop gros)
– pour la rédaction, faites des paragraphes et s’il y a un dialogue à insérer, pensez aux tirets et aux retours à la ligne
Que dire encore ? Mama mia, je ne sais plus ! Soyez douées, soyez riches, soyez inventives : réussissez !
Je vous embrasse, juste pour vous souhaiter bonne chance…
Votre professeur, un peu “en stress” (comme vous dites) à l’approche de l’ouverture des sujets…