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Classé dans (Le mot du vendredi) par la Vieille Garde le 01-02-2013

Les Châtelleraudais ne manqueront pas de faire un lien immédiat avec l’avenue Treuille qui conduit à la gare. Ils pourraient aussi se souvenir que la grande demeure de l’avenue Clemenceau, face au commissariat de police, demeure désormais défigurée et privée de son immense parc, fut la résidence urbaine de cette grand famille.

Raoul est le fils d’Edmond et d’Emilie Conty, c’est aussi un parent d’Eugène Turquand, dont nous reparlerons, il épousa Lucie Darblay, il avait pour frère Edmond. C’est Edmond père qui racheta le château de Chitré, presque totalement ruiné par la Révolution, mais c’est Raoul qui entreprit de le restaurer. Il était certes fort à son aise, ayant de nombreux intérêts économiques dans le châtelleraudais, les moins importants n’étant pas ceux dans la manufacture, mais, là aussi, un très beau mariage lui permit de conforter à la fois son assise et la restauration de son château de Chitré, son frère ayant celui de la Tour d’Oyré. Raoul avait en effet épousé une demoiselle Darblay dont le patronyme trouva tout son lustre assez tardivement, sous l’Empire, avec de grandes possessions dans les minoteries en premier lieu puis dans la papeterie, cela grâce à leurs nombreux moulins. Les Darblay surent assez vite compter au rang des 200 familles, c’est dire si l’alliance se trouvait avantageuse.

De son côté la famille Treuille est une famille dont on retrouve aisément les origines dès le XVIIè siècle à Châtellerault, où ils occupent une place dans la bourgeoisie locale. C’est vraiment le XIXè siècle qui permit à certaines branches de trouver un rayonnement tel que celui que nous évoquons. On peut ajouter que la descendant de Raoul vit se nouer des alliances qui permirent à sa fille, la vicomtesse de Lestrange, d’habiter Chitré et de pouvoir y inviter l’élite intellectuelle de la France d’après-guerre, dont son cousin Saint-Exupéry.

Il y aurait naturellement fort à dire sur une famille si en vue, des splendides équipages de chasse à courre, dont le bottin mondain parlait beaucoup, à une descendance qui brille actuellement dans la politique nationale, gardons surtout en tête le sauvetage réussi d’une belle demeure à la sortie de notre ville et de la présence de l’auteur de notre  Petit Prince, cher aux 6è de l’atelier théâtre.