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Classé dans (Pink Paillettes) par Agnès Dibot le 19-06-2014

Et voilà, et voilà… Je vieillis… Hier, au hasard de mes déambulations dans les rues piétonnes de Châtellerault, je croise la petite soeur (déjà grande) de Raby, mon ancienne chère Pink Paillettes, laquelle a mis au monde un (beau) bébé. Un petit garçon dont elle dit qu’il est un “Bébé Pink Paillettes” : et voilà. Mes anciennes zélèves ont des enfants ! Et je n’ai plus qu’à attendre patiemment à George Sand que le petit Mohamed grandisse et arrive, dans quelques dix années, en sixième : la boucle sera bouclée… Il y avait déjà Maëlie et sa petite fille, voici maintenant Raby et son petit garçon : les Pink Paillettes font de très jeunes mamans…

Alors, ce matin, pour notre journée de la presse sur le thème de l’enfance, ce petit Mohamed (Raby, tu aurais pu l’appeler Charlélie Junior ! ;)) aura une place de choix dans mes pensées et qui sait, peut-être dans les colonnes du journal de mes 3èmes1, Enfantillages

C’était l’époque Pink Paillettes : Raby jouait alors à la tata avec un petit garçon que je connais bien (et qui a bien grandi lui aussi !)

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Chers zélèves,

Lisez l’éditorial du Monde de ce jour : il porte sur le lynchage d’un jeune Rom. Oui, lynchage…

Editorial du « Monde ». La « cité des Poètes », à Pierrefitte-sur-Seine (Seine-Saint-Denis), porte affreusement mal son nom. C’est à proximité de ce quartier déshérité qu’un jeune Rom de 16 ans, Darius, a été retrouvé, abandonné dans un chariot de supermarché, entre la vie et la mort, vendredi 13 juin. Avec sa famille, il vivait dans un campement de fortune, de l’autre côté de la nationale 1.

La population de ce bidonville avait brusquement augmenté depuis quelques semaines, après le démantèlement d’autres campements de Seine-Saint-Denis, un département où se concentrent près de 20 % des 17 000 Roms, le plus souvent originaires de Roumanie et de Bulgarie, qui vivent, ou plutôt survivent, enFrance. Depuis, l’on avait assisté à une explosion des cambriolages dans le quartier, provoquant l’exaspération des habitants, assure le maire socialiste de Pierrefitte. Darius lui-même était connu des services de police pour des faits de vol et de conduite sans permis. Selon les enquêteurs de la police judiciaire, c’est à la suite d’une nouvelle tentative de cambriolage que des habitants du quartier auraient décidé de régler l’affaire eux-mêmes.

Cité des Poètes, on appelle cela « une raclée qui a mal tourné ». En clair, c’est un lynchage. Une expédition punitive dans une misérable guerre des très pauvres contre les plus pauvres. Un règlement de comptes ordinaire dans un climat de violence banalisée où l’on solde les différends à coups de battes de base-ball, sans faire appel à une police exécrée.

Le président de la République a dénoncé, le 17 juin, des « actes abominables et injustifiables, qui heurtent tous les principes sur lesquels notre République est fondée »« Inacceptable », a dénoncé le premier ministre, tandis que le ministre de l’intérieur rappelait qu’il revient aux forces de sécurité, et à elles seules, « defaire respecter l’ordre public ».

UN SILENCE EMBARRASSÉ

Au-delà de ces réactions officielles et de celles, accablées, des associations qui militent pour faire respecter les droits élémentaires des populations roms, ce fait divers tragique n’a suscité qu’un silence embarrassé. Et pour cause : il est la conséquence de plusieurs années de politiques publiques inefficaces, qui entretiennent la misère de ces communautés roms et font prospérer, à leur encontre, un racisme larvé dans la société française.