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Classé dans (Le vendredi, c'est journalisme !) par Agnès Dibot le 26-09-2014

 

“Plan Vigipirate oblige, Madame, ouvrez votre sac à main, je vous prie !” Sourire désolé de la jeune caissière de mon petit supermarché préféré ce midi, face à mon oeil sombre quand elle m’a demandé d’ouvrir mon sac à main en passant à la caisse…

La cliente qui me précédait possédait un grand sac à mains (plus tendance que le mien, adoncques) : qu’on lui demande de l’ouvrir pour vérifier qu’elle n’a pas dérobé un paquet de MNM’S, passe encore… Pourtant, l’injonction m’a choquée : qu’est-ce que ces manières, c’est nouveau…  Plus  docile que moi, la cliente s’est exécutée sans rien dire. Mais quand, à mon tour, la caissière demande la même chose, je m’offusque : “Ah, non ! Il est tout petit, que voulez-vous que je glisse dedans ?”

Mes zélèves savent que mon sac est si petit que j’achète les paquets de Kleenex format micro… Chacun le sait, petit format de femme, petit sac, sans quoi, on frôle le fashion faux pas.

Comme il est midi trente, que l’heure du repas est proche, et le dit repas sur le tapis roulant de la caissière, obéissons, soumettons-nous, ouvrons le sac… Diantre, est-il rangé, au moins ? Oui, mieux que l’armoire de ma salle de cours ou que mon casier… L’honneur est sauf !

Notez qu’on peut entrer dans le supermarché sans ouvrir le dit sac, mais pas en ressortir : les bombes (bombinettes, en ce qui concerne mon sac à main) sont donc en vente intramuros…

Je m’enquiers de la raison de la chose, du pourquoi du comment : “Je ne sais pas, la direction nous a dit ça ce matin, c’est Vigipirates, c’est renforcé à cause de l’actualité, mais je ne sais rien de plus.” Et si j’avais refusé d’ouvrir mon sac à mains ? J’aurais été un bien mauvais sujet… De quoi a-t-on peur, dans mon petit supermarché tranquille ? Des égorgeurs fanatiques ? Fichtre, s’ils sont aux portes de mon petit supermarché, mais alors, mais alors : PANIQUE !

Peut-être est-il une explication moins anxiogène, moins délirante à cette mesure émise par la direction, toujours est-il que ma petite jeune caissière ne la connaît pas. La vérité est toujours ailleurs.